Église Saint Tobias, dit le cruel - Le Queens / New-York

Lors de son arrivée à New-York il y a quelques semaines à présent, le Père Edgar a élu domicile dans l’église de Saint Tobias, dit le cruel. Il semble important, pour le bon déroulement du jeu, d’en faire une description rapide afin que les potentiels visiteurs sachent où ils posent leurs petits pieds potelés.

Dans le Queens de New-York, l’église se dresse sur la butte de Forest Park, légèrement exilée du reste des habitations du quartier non-maj’. La bâtisse a été construite fin du siècle dernier, son architecture appartient au style néo-gothique. La dimension de ce lieu de culte est impressionnante en raison de son cloître extérieur.  Sur la façade, quelques gargouilles surgissent de part et d’autre de l’édifice. Entre les deux puissantes tours de la façade Ouest (celle visible de la ville et du contrebas de la butte de Forest Park) s’ancre une rosace provenant de l’arcature gothique.

Un muret de pierres mousseuses encadre l’ensemble de Saint Tobias, son cloître, sa croix, son cimetière, ainsi que le potager du père. L’accès se fait par un petit portillon qui n’est jamais fermé à clefs. Une fois sur le terrain un sentier de dalles de pierres inégales mène jusqu’à l’entrée de la demeure du Seigneur.  En chemin vous croiserez le panneau de bois où y est gravée en lettres capitales la devise du Père Edgar : « PRAY, PENANCE & PAIN ».

Avant de pénétrer dans la demeure du Seigneur, attardons nous quelque peu sur les extérieurs. :

  - Sur le flanc avant droit, un sentier orné de grands arbres alternant avec quelques bancs de pierres.
  - Sur le flanc avant gauche  se dresse une croix en pierre d’une grandeur accablante. La stèle sur laquelle cette dernière se trouve est jonchée d’un parterre de gerbe coloré.

Deux portails s’ouvrent sur le parvis, les portes sont en bronze et leurs gravures représentant divers épisodes de la Genèse, alors que le tympan central qui orne l’entrée représente la porte des enfers de Dante. Sur les lourdes portes, de chaque côté de l’ouverture, se trouve un imposant heurtoir (un anneau surmonté d’une boule), abîmé par les années. Une fois passée vous arrivez dans le porche de la bâtisse. Cette dernière, surélevée par son emplacement en haut de la butte, est bien éclairée (certains adeptes, à l’heure du sermon, prétendent que la lumière divine éclaire et auréole le Père Edgar) aux heures où le soleil est levé sur la ville.

La nef est formée par un ensemble de huit travées, et est bordée par trois  chapelles latérales. Dans la première se trouve une statue de marbre de Saint Tobias, dit le cruel. Les six vitraux de la nef représentent les différentes scènes de la Passion de Jésus, le central étant destiné à la trahison de Judas.

Entre la nef et le chœur se trouve le transept (cette partie qui forme l’horizontalité de la croix.) dont le plafond est fatalement plus élevé. Un lustre de cristal à bougeoirs y trône. Le chœur est quant à lui formée de six travées et se termine par une abside à trois pans qui servent d’armarium (trois renfoncement dans le fond de l’église qui servent de rangement aux livres saints les plus usités.) Au centre du chœur se trouve l’autel d’où le Père Edgar fait son office. Une grande table en épicéa, rappelant celle de la Cène, siège derrière l’ambon d’où est lu Bible durant la messe. Autour du chœur reste l’espace nécessaire au Père afin de déambuler pendant son sermon.

Du chœur une porte dérobée mène à la salle capitulaire (qui mène lui-même au cloître extérieur), lieu où le Père Edgar proposera de recevoir les Adeptes de Salem en réunion, ou encore salle psychanalyse à ses heures perdues.

Le confessionnal se trouve dans la nef, côté mur, la place de l’homme d’église, dont la façade coulisse pour mener directement aux appartements de notre cher Edgar (plus pratique pour attirer les proies potentielles dans sa couche). Les quartiers du père sont donc situés entre le cloître et la bibliothèque. Au fond de la pièce se trouve une trappe pour descendre aux archives, puis à la crypte souterraine.

Il est possible à partir du cloître de rejoindre l’arrière de l’église pour y trouver le cimetière où se mêlent tombes et gerbes de fleurs fanées (plus souvent fanées que fraichement déposées, ce qui est entre nous, assez regrettable). L’autre partie arrière du terrain est consacrée au potager du père Edgar qui avait récupéré il y a un mois de cela un sol en jachère, pour ne pas dire abandonné. Depuis, sa main verte et sa maniaquerie avait fait de l’endroit un petit havre de paradis qui n’attendait plus que la floraison pour atteindre la perfection.

En bref, vous l’aurez compris, l’église Saint Tobias, reconstruite sur une ancienne abbaye, est labyrinthique, et pourrait probablement devenir votre dernière demeure si vous vous y intéressiez quelque peu trop.