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 "Moi je ne suis qu'une fille de l'ombre qui voit briller l'étoile du soir..."

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Jane K. Conrad
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Jane K. Conrad

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MessageSujet: "Moi je ne suis qu'une fille de l'ombre qui voit briller l'étoile du soir..."   "Moi je ne suis qu'une fille de l'ombre qui voit briller l'étoile du soir..." EmptyJeu 16 Fév - 22:01

- Bonne soirée, Monsieur De Brocéliande.

*Il lui répondit machinalement, d'un très bref sourire. Un sourire qui n'avait plus rien de bienveillant. C'était un sourire de routine, peut-être un sourire de pitié à bien y regarder. Mais elle en avait l'habitude. Elle s'était faite une raison. Comment pouvait-il en être autrement dans cet hôpital où l'espoir avait dû mal à trouver son chemin ?
Jane referma la porte derrière elle et remonta la bretelle de son petit sac à main sur son épaule lasse. Elle passa une dernière fois devant la porte de sa cadette avec cette déchirure persistante au coeur.*

- Tu as besoin de quelque chose, Mily ? demanda-t-elle avec douceur, en s'approchant du lit de sa soeur.

*Sa petite Emily lui prit la main et la baisa avec le peu d'air qu'elle possédait. Elle l'amena ensuite contre son coeur et posa son regard brun dans celui de son aînée.*

- J'ai uniquement besoin de voir ma soeur vivre sa vie, qu'elle devienne mère et moi ...
- On a déjà parlé de ces choses-là, Mily, répliqua sa soeur sur un ton de reproche. Nous vivrons cette vie ensemble.

*Et avant qu'elle ne put rétorquer ses arguments habituels, Jane baisa son front avec tout l'amour dont elle se savait capable. A chaque baiser, elle se renouvelait la même promesse : tout sacrifier pour donner une seconde vie à sa soeur. Elle vérifia une dernière fois que tout fut en ordre et quitta la chambre, d'un pas déterminé. Mais à peine avait-elle additionné deux pas, que de petites voix d'enfants l'appelaient à grandes supplications enfantines. Jane céda d'un sourire mi-résigné, mi-amusé et apparut sur le seuil de leur porte.*

- Miss Jane, s'il vous plaît ! Une dernière fois ! Un astéroïde pourrait très bien nous tomber dessus cette nuit et nous n'aurions pas revu une dernière fois vos papillons !

*L'espoir tenait une si grande place sur leur visage, qu'à l'image d'une chef d'orchestre, l'infirmière leva sa baguette et fit apparaître des dizaines de petits papillons colorés. Incantant mentalement, elle les fit danser devant les yeux émerveillés des enfants qui applaudissaient presque machinalement. C'était le spectacle du soir, leur spectacle à eux.

Une demi-heure plus tard, elle quitta l'hôpital et se permit de respirer à nouveau, le visage levé vers le clair de lune. Elle remonta le col de son long manteau et prit la direction de Central Park, comme chaque soir après le travail. C'était l'éternelle coupure qu'elle faisait entre son travail et chez elle. La nuit lui était toujours d'un certain réconfort, sûrement parce qu'elle se faisait incertaine, cachottière et donnait lieu à quelques aventures. On ne pouvait prédire ce que chaque nouvelle nuit allait apporter et Jane avait besoin d'un aspect non routinier dans sa vie, afin d'avancer et de continuer à croire.
Finalement, ses pas l'amenèrent au parc et contre le tronc d'un hêtre, elle se posa. Les jambes ramenées à elle en angle gracieux, Jane observa l'aspect paisible du parc. Le bruit des êtres nocturnes apaisait ses états d'âme qui ne cessaient d'espérer que demain fusse un jour meilleur. L'esprit errant, la jeune femme lissa par réflexe ses jupons pour ne pas que ceux-ci ne dévoilent sa peau à l'air frais. Un long soupir franchit ses lèvres. La jeune femme glissa alors sa main dans la poche de son manteau et en tira une carte depuis longtemps ensorcelée : l'As de coeur, symbole de sa détermination et de sa dévotion entêtée. D'un geste précis, elle envoya la carte dans la nuit et garda la main levée pour la rattraper. Elle réitéra le geste plus d'une fois, jouant comme un enfant jouerait avec son boomerang.*
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Clayton Ackley
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MessageSujet: Re: "Moi je ne suis qu'une fille de l'ombre qui voit briller l'étoile du soir..."   "Moi je ne suis qu'une fille de l'ombre qui voit briller l'étoile du soir..." EmptyJeu 16 Fév - 23:49

*Le soir était tombé lorsque Clayton Ackley sortit de la maison bourgeoise de l'upper east-side dans laquelle il avait son appartement, mais cette nuit ce n'était pas pour aller à une soirée huppé où le sens le plus aiguisé à avoir était celui de la critique, mais pour se rendre au cœur de Central Park, le poumon de New York. Le choix d'un appartement dans ce quartier devenu tendance était une évidence pour tout le monde : l'homme était atrocement snob, voilà tout. Pourtant il n'en était rien, ce choix était bel et bien une évidence mais que seul le tréfonds de son cœur savait : Central Park ne se trouvait qu'à 3 rues.

Il n'était pas devenu botaniste par hasard, et s'il ne l'aurait révélé à personne, même pas sous un paquet d'endoloris, de son enfance en pleine cambrousse lui restait l'amour de la nature et de la terre. Comme durant ses jeunes années, s'enfoncer loin parmi les arbres, se séparer de toute civilisation, était pour lui un havre de paix, la possibilité d'être lui-même sans concession et surtout un gage de sûreté. Pas qu'il craignait encore qui que se soit, plus maintenant en tout cas, mais on avait beau se la raconter, les gifles vous laissaient des traces tenaces qui étaient invisibles pour les yeux. Et puis Central Park recelait quelques merveilles imperceptibles pour les non-maj insensibles à la magie et les regards peu aguerri.

Il était donc plus détendu qu'à l’accoutumée, plus naturel, un brin plus vulnérable sans doute. Mais ayant bien conscience qu'il était toujours en ville et non au milieu du désert, ses barrières restaient à l’affût, prêtes à être remontée à tout moment. Son masque d'aristocrate bien né était prêt à être enfilé comme une seconde peau devenue plus confortable que la première. Au milieu de l'écrin de verdure et se croyant seul à des mètres à la ronde, il entreprit un rituel censé l'aider à trouver son objectif du jour : une hieratine, une petite fleur blanche aux capacités aussi inutiles que stupéfiantes. Il s'accroupit au milieu des feuilles mortes, profitant de l'absence de neige, fait assez rare en cette saison, pour redonner vie à un écrin de verdure. Le deal était simple, il ravivait ce qui était mort pour quelques instants et en échange, la nature ravivée lui offrait ce qu'il désirait ardemment : un tête à tête avec une simple fleur, un arrêt sur image dans sa course au paraître.

Il sortit sa baguette et entama le rituel, mais son incapacité à devenir une bonne ménagère (et la raison pour laquelle il allait embaucher la cruche qui s'était présentée à sa porte tel le pain béni envoyé par un ange) lui avait méchamment brûlé la main. Une histoire affligeante de banalité additionnant une gazinière, une poêle, une lasagne bien grasse achetée chez l'épicier italien et lui-même, avait mis le feu à une étagère, 1 gant de cuisine, 3 torchons et sa main droite, le rendant aussi empoté que le jour où il avait tripoté une fille pour la première fois. Incapable de terminer le travail, il jura d'un banal « putain » en se secouant la paluche avant de laisser ses bras ballants retomber le long de ses cuisses.

Son jeu à lui avait bien l'air foutu pour ce soir, ne se doutant pas que ses jurons pourraient étonnamment lui apporter quelques secours inattendus.*
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Jane K. Conrad
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MessageSujet: Re: "Moi je ne suis qu'une fille de l'ombre qui voit briller l'étoile du soir..."   "Moi je ne suis qu'une fille de l'ombre qui voit briller l'étoile du soir..." EmptyVen 17 Fév - 19:20

*Perdue dans ses songes, Jane finit par s’allonger dans l’herbe fraîche pour contempler l’éclat des étoiles. Elle semblait y chercher une quelconque réponse. Y avait-il seulement une réponse raisonnable à sa demande silencieuse ? La jeune femme savait pertinemment que non. Sa réponse se trouvait au creux de sa paume. La carte venait de se poser une énième fois dans sa paume. Jane la porta à ses yeux, la tourna, la retourna alors même qu’elle cherchait un remède à l’inévitable. Elle allait devoir acheter la greffe de sa sœur, rafler une sacrée somme de dragots pour appâter son futur donneur. Et si Jane abhorrait ses pratiques douteuses, elle en était, pourtant, devenue maîtresse en la matière. Le poker n’avait plus de secret pour elle. Ce jeu de mafieux était devenue un jeu d’enfant en dépit des nombreux dangers qui l’y guettaient alors.
Mais tandis qu’elle se mettait à planifier ses prochaines rentrées d’argent, un juron la fit violemment sursauter. Une main sur le cœur, Jane se retourna vivement pour voir d’où venait le lieu du crime. La carte, pincée entre deux de ses doigts, était déjà prête à l’attaque. La scène à laquelle elle s’attendait était pourtant toute autre. L’infirmière plissa les yeux pour affiner son regard. Un homme se tenait là, droit comme un piquet, au beau milieu du parc, sa baguette en main. Il semblait défait, abattu. Par quoi ? C’était là une question à mille dragots.
Lentement, Jane se leva et balaya les quelques herbes accrochées à ses jupons et son manteau. Curieuse, elle s’avança lentement vers l’individu qui avait perturbé et interrompu ses songes. *

- Bonsoir, fit-elle d’une voix aimable.

* Il ne paraissait pas dangereux ni même doté de mauvaises intentions. Bien au contraire, Jane estimait l’expression de déconfiture sur son visage, sincère. Elle lui adressa alors un demi-sourire, compatissante. Il ne semblait pas beaucoup plus vieux qu’elle en dépit de certaines rides autour des yeux. Probablement dues à de quelconques mésaventures ou aventures. L’extrême sincérité de son regard, du moins sur l’instant, captiva l’intérêt de la jeune femme. Il y avait une réelle frustration derrière ces prunelles brunes. Touchée, et surtout par réflexe, Jane partit en quête du problème. L’attention qu’elle y portait était celle d’une infirmière, si bien qu’elle ne prit nulle précaution quant à l’inquisition de son regard. Et là… elle vit. Un doux sourire se manifesta sur son visage : un sourire bienveillant et bon.*

- Permettez ? demanda-t-elle cette fois en pointant sa main blessée de son index. C’est une bien vilaine blessure, poursuivit Jane sans se départir de son sourire, mais rien que je ne puis arranger.

*La jeune infirmière lui fit signe d’attendre une poignée de secondes et chercha activement dans son sac à main le petit pot d’onguent qu’elle transportait, en signe de bonne foi. Son côté noble et bon avait pris le dessus sur ses plans douteux. Elle comptait bien sortir l'homme de sa mésaventure.
La petite boîte métallique dans la main, elle l’ouvrit. Une puissante odeur florale s’en échappa, coquelicot et laurier en tête de liste. C’était un onguent de sa composition. Elle avait mis plus d’une année à le parfaire, ce qui la rendait particulièrement fière alors même qu’elle n’était pas la main la plus verte du pays, loin de là. Pardon pour elle et surtout l’herboriste face à elle. Face à l'aspect peu ragoûtant de la mixture d'un vert foncé, elle ajouta d'une voix qui ne trahissait aucun manque d'assurance.*

- C’est une composition qui m’est propre. Je vous garantis qu’elle a toutes les propriétés nécessaires à votre guérison, Monsieur.
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Clayton Ackley
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Clayton Ackley

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MessageSujet: Re: "Moi je ne suis qu'une fille de l'ombre qui voit briller l'étoile du soir..."   "Moi je ne suis qu'une fille de l'ombre qui voit briller l'étoile du soir..." EmptySam 18 Fév - 17:52

*Il frottait doucement sa main brûlée de son pouce, comme si ce geste machinal avait une chance de faire disparaître la douleur, lorsqu'il entendit la voix d'une femme le saluer sur sa droite. Il releva son visage avec surprise en allumant sa baguette d'un lumos informulé, et entrevit alors la silhouette féminine qui l'observait elle-même une baguette à la main. Il rabaissa son regard en direction de sa blessure et souffla par le nez, le temps pour lui de se remettre de sa surprise et de présenter à l'inconnue un visage mesurément affable.*

Bonsoir... Je suppose que je vous dois des excuses pour mon manque de civilité. Pour ma défense je ne pensais pas croiser quelqu'un se soir.

*Il se laissa dévisager sous toutes les coutures, l'inspection était de toute façon trop rapide pour qu'il puisse s'en offusquer, quand elle pointa sa main du doigt. Il allait formuler une réponse qui n'eut jamais le temps de franchir ses lèvres, que déjà elle avait enjambé la distance qui les séparait en quelques pas et saisit sa main impotente entre ses doigts fin. Il trouva le contact étonnement doux. Pas doux à la manière des coquettes qui à votre bras pépient dans vos oreilles en singeant l'amour, mais une douceur mesurée qui avait quelque chose de professionnel.*

Vilaine sans doute, mais toujours moins que la gaucherie qui m'en a rendu responsable.

*Il plissa légèrement les yeux en la voyant reculer d'un pas et farfouiller dans ses affaires jusqu'à en sortir un onguent dont les odeurs n'étaient pas sans lui rappeler un jardin d'été. Décidément, un peu d'été en plein hiver devait être le thème de leur rencontre. Il sentait qu'il devait meubler les blancs de cet improbable rendez-vous. Il détestait les blancs, il détestait le vide en général.*

Vous êtes médicomage ou quelque chose comme ça ?

*Il perçu son ton de défense alors que la boite révélait un onguent d'un vert épinard rebutant pour tout enfant qui avait fait, en son temps, de ce légume vert son principal ennemi. Clayton était de ceux là, pourtant la justification le fit sourire, comme si une pâte un peu visqueuse pouvait lui faire peur, lui le prince auto-proclamé des poisons.*

Un jour, des autochtones m'ont appliqué sur la poitrine, me laissant tout le bonheur d'en humer les relents pendant mon agonie, un cataplasme de bouse de Troll et de sang coagulé de Boursouf pour soigner une blessure infectée par un venin. Alors l'aspect aussi bien que l'odeur de votre pommade me donne presque envie de la manger en comparaison. Et puis elle a la couleur des sapins.

*Il émit un mouvement hésitant de la main, ne sachant pas s'il devait se saisir du contenant ou non.*

Comment voulez-vous que votre cobaye procède ?
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MessageSujet: Re: "Moi je ne suis qu'une fille de l'ombre qui voit briller l'étoile du soir..."   "Moi je ne suis qu'une fille de l'ombre qui voit briller l'étoile du soir..." EmptySam 18 Fév - 20:52

*Elle émit un léger rire avant de prendre une large couche d’onguent sur ses doigts. Jane lui tendit ensuite le pot pour qu’elle puisse le refermer tandis qu’il le tenait, puis saisit ensuite sa main blessée pour appliquer sa composition avec une douceur qui lui était propre.*

Je suis infirmière à l’hôpital Ste Morgane, finit-elle par répondre le regard rivé sur sa main.
*Sa brûlure était tout sauf bégnine, raison pour laquelle les sourcils de l’infirmière étaient légèrement froncés. Comment s’y était-il donc pris ?*

Votre gaucherie, cher Monsieur, me semble fort dangereuse. A l’avenir, je vous conseille de prendre certaines précautions, sauf si vous souhaitez perdre définitivement l’usage de votre main. Ce qui en soit, vous regarde pleinement.

*La jeune femme lui adressa alors un regard entendu avant de reporter ses prunelles sur sa blessure. De ses deux doigts, elle glissait lentement sur sa peau brûlée pour bien étaler sa composition. De loin, la scène pouvait sûrement paraître incongrue, étonnante. Mais Jane ne s’en préoccupait pas le moins du monde, concentrée sur son patient.*

L’onguent ne vous guérira pas en une journée mais il va considérablement cicatriser la plaie, déclara-t-elle avec une légère fermeté dans la voix. Dans une poignée de secondes, vous allez ressentir les effets du coquelicot. La douleur va vous paraître amoindrie, voire inexistante pendant un certain laps de temps. Mais la quantité est suffisamment moindre pour éviter toute hallucination.

*Elle releva enfin son visage vers son patient, ignorant tout de l’ironie de la situation. Expliquer les propriétés d’une plante à un herboriste, quel ridicule, surtout quand celle-ci se trouvait être un sédatif, et dans certains cas équivalent à de la drogue ! Pauvre innocente.
Jane lui sourit avec bienveillance et relâcha avec délicatesse sa main pour reprendre l’onguent et le ranger dans son sac. La jeune femme reprit alors avec ce petit air autoritaire, typique des infirmières qui ne désiraient que le meilleur pour leur patient.*

Si dans la nuit vous ressentez quelques douleurs, écrasez des graines de coquelicot. Deux ou trois, guère plus, car dans le cas contraire, vous pourriez être victime d’hallucinations importantes. Or, souffla-t-elle alors en se penchant légèrement vers lui dans un aspect de confidence, je crains que vous n’ayez déjà fort à faire avec votre gaucherie.
*Puis elle se redressa alors, ses prunelles un tantinet espiègles, et ajouta en reprenant son ton plus professionnel.*

Par ailleurs, il serait sage que vous passiez à l’hôpital dès demain afin que j’examine la cicatrisation. Il faudra probablement une seconde couche d’onguent, cette fois-ci appliquée plus profondément. Votre main aura besoin d’être massée pour une efficacité absolue de l’onguent. Vous demanderez Jane.

*La jeune femme lui adressa une légère révérence comme pour se présenter et contempla une ultime fois la main de son patient. Satisfaite de son travail, elle remonta la bretelle de son sac et se prépara à prendre congé.*

Y a-t-il autre chose que je puisse faire pour vous, Monsieur … ? demanda-t-elle une dernière fois dans un sourire poli.
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MessageSujet: Re: "Moi je ne suis qu'une fille de l'ombre qui voit briller l'étoile du soir..."   "Moi je ne suis qu'une fille de l'ombre qui voit briller l'étoile du soir..." EmptyDim 19 Fév - 1:16

*Il rangea sa baguette le temps de ses soins et tint le pot fermement entre ses doigts pendant qu'elle en refermait le couvercle. Ils faisaient une drôle d'équipe, mais qui paradoxalement, semblait fonctionner malgré l'improvisation de la situation.  Alors qu'elle appliquait tout juste l'onguent, il en sentait déjà les bienfaits avant même qu'elle les énumère avec l'application d' un professeur. Au lieu de regarder ses mains, tenant toujours son pot en l'air dans sa main intacte, il observait son visage, admirant en particulier le sérieux et la concentration qu'elle mettait dans la tache.*

Infirmière ? J'en suis d'autant plus chanceux, les infirmières possèdent la douceur dans leur geste dont les médicomages sont dépourvus. Et pour les précautions j'ai déjà appris ma leçon, j'ai pris une bonne... assistante. Une bonne assistante pour me soutenir dans mon travail quotidien et me servir de petites mains.

*Les doigts de la jeune femme allaient à présent sur sa paume avec des gestes plus fort, plus ample et moins rapide, lui massant littéralement le creux de la main. Il sentait sa main se décrisper, à la fois grâce aux bienfaits de la pommade qui faisait disparaître sa douleur et rendait souplesse à sa peau, et à la pression des doigts féminins qui lui procuraient un frisson un brin érotique. Un souffle rauque lui échappa, mais il parvint à lutter pour ne pas fermer les yeux. C'est que le dernier contact féminin qu'il avait eu commençait à dater.*

Je ne suis pas gauche dans tout.

*Dit-il sans ironie dans la voix. Alors qu'elle le relâchait et récupérait son onguent, il en profita pour passer un doigt sur ce qui restait de sa blessure, laquelle avait déjà considérablement diminuée. Il récupéra alors sa baguette et distraitement testa ses capacités à avoir des gestes vifs en lançant un lumos maxima qui les éclaira d'un halo plus puissant, mettant en avant ses fleurs aux couleurs vives. Il eut un petit sourire satisfait et reprit la parole.*

On peut dire que vous êtes le genre de personne qu'il est bon de connaître.

*Dit-il sans la regarder, avant de reporter à nouveau son attention sur elle.*

La bienséance veut qu'au moins je me présente : Clayton Ackley, botaniste malchanceux jusqu'à ce qu'il vous rencontre. Je suis botaniste, mais j'espère ne pas être un de ces ennuyeux dont on ne prend conscience de l'existence qu'en lisant leurs noms sur des livres à la couverture rébarbative. Et promis, j'éviterai de m'enivrer par votre faute.

*Pensant en son for intérieur qu'il le fera probablement mais avec autre chose, histoire de tenir sa parole à sa manière.*

Et pour vous le prouver, je ne manquerai pas de vous faire un petit coucou, Mrs Jane.

*Il regarda autour de lui avec gêne alors qu'elle prenait congé.*

Non, j'imagine que non... Vous avez sans doute déjà perdu trop de temps. Vu l'heure j'imagine que votre famille vous attend et moi... je vais me re-consacrer à mes futilités avec la dextérité d'un orfèvre grâce à vous.
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MessageSujet: Re: "Moi je ne suis qu'une fille de l'ombre qui voit briller l'étoile du soir..."   "Moi je ne suis qu'une fille de l'ombre qui voit briller l'étoile du soir..." EmptyDim 19 Fév - 10:12

«
C’est vous que cela regarde. » avait-elle répliqué dans un léger sourire moqueur à sa justification inutile sur sa gaucherie. Pour ce qu’elle en savait, elle était souvent typique des hommes. Certains en jouaient, d’autres la subissaient, dans les deux cas, elle trouvait cette faiblesse relativement charmante. Son père était gauche, et Jane était convaincue que cette caractéristique était la préférée de sa mère. Cette pensée accrut son sourire jusqu’à ce que son nouveau patient ne reprenne la parole.

A la nomination de son métier, les joues de Jane s’empourprèrent légèrement à la fois de gêne et de honte. De gêne parce qu’elle n’était pas la plus habile quand il s’agissait des végétaux, en dépit du temps qu’elle pouvait leur accorder ; de honte, parce qu’elle avait osé lui décrire les dangers du coquelicot alors même qu’il devait en connaître les propriétés. Confuse, la jeune femme répliqua-t-elle donc avec un certain élan typiquement féminin.*

Vous me semblez en réalité bien plus vivant que nombreux de ses ouvrages, Monsieur Ackley. Néanmoins si cela peut apaiser vos doutes, ajouta-t-elle avec bienveillance, je garde en mémoire chacun de mes patients. Il m’est impossible de les oublier. Non parce qu’ils sont difficiles à soigner, mais parce que je me préoccupe suffisamment d’eux pour ne pas qu’ils échappent à ma mémoire.

*A sa promesse, Jane ne put retenir un léger éclat de rire. Elle posa alors sa main sur son cœur comme soulagée d’un poids invisible, et répliqua d’un ton théâtral.*

Vous m’en voyez soulagée Monsieur Ackley. J’eus craint d’être la source de vos prochains maux. Je m’en voudrais de vous savoir aux prises d’affreuses hallucinations. Mais si vous avez trouvé une assistance suffisamment adroite pour combler votre gaucherie, vous m’en voyez ravie. Dans le cas contraire, un « petit coucou » n’aurait pas été suffisant demain. Il aurait fallu vous confier bien plus longtemps à mes soins.

*Une nouvelle fois, une lueur espiègle apparut dans son regard. Jane se faisait moqueuse et elle ne s’en cachait absolument pas. Au contraire, elle s’amusait de la situation qui la divertissait de son quotidien. Il était, en effet, rare de faire une telle rencontre au clair de lune. Celle-ci était atypique et probablement plus réjouissante que les rencontres nocturnes habituelles à Central Park. Peut-être fut-ce la raison pour laquelle elle s’immobilisa à l’entente de ses dernières paroles, presque hésitantes. Jane s’arrêta dans son pas, et se tourna vers lui dans un sourire, une fois encore bienveillant. Ah ces infirmières … toujours ce même élan protecteur et maternel.*

Vous vous trompez, Monsieur Ackley. Je ne perds jamais mon temps lorsqu’il est question de soin. Quant à mon couvre-feu, reprit-elle d’un sourire narquois, je crois réellement avoir passé l’âge. Quelles sont donc vos chères futilités, Monsieur le botaniste ? Je crains n’être d’aucun secours si cela concerne votre domaine, grimaça-t-elle discrètement avant de reprendre d’une voix plus enjouée et conciliante, néanmoins, je suis bonne spectatrice. Montrez-moi donc vos talents d’orfèvre, Monsieur Ackley.

*Et ce fut ainsi qu’elle céda à la demande silencieuse et entendue. Jane vint se poster à ses côtés, les bras légèrement croisés pour se tenir chaud, et attendit sagement sa participation aux dites « futilités ». Les hommes ne croyaient jamais aux futilités lorsqu’elles étaient leurs, c’était un fait bien connu, et Jane, dans sa candide innocence, le savait fort bien. Pourtant, elle avait choisi de rester. Allez savoir pourquoi. *
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Clayton Ackley
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MessageSujet: Re: "Moi je ne suis qu'une fille de l'ombre qui voit briller l'étoile du soir..."   "Moi je ne suis qu'une fille de l'ombre qui voit briller l'étoile du soir..." EmptyDim 19 Fév - 16:00

*Dans l'obscurité, il ne vit pas les joues s'empourprer de la jeune femme, d'autant que botaniste n'était pas le métier le plus convoité, même s'il restait assez à la mode en cette fin de décennie où la découverte et l'aventure étaient encore en plein essor. Surtout dans ce pays relativement nouveau aux étendues semblant presque infinies pour l'époque. Lui même se sentait gêné et hésitant, une sensation très inconfortable qu'il mettait habituellement un point d'honneur à éviter. Il faisait en sorte que n'émane de lui jamais la moindre incertitude, paraître sur de lui et fort faisait parti de son mode de défense. Il ne savait pas si c'était l'obscurité, la lune presque pleine qui attendrissait ses défenses, le calme remarquable, ou un simple sentiment de reconnaissance mais il avait envie de partager ce qui était, et oui, une véritable futilité, sans intérêt et même risible. Il ne rougit pas, mais l'éclat inquiet dans ses yeux suffisait amplement à démontrer son embarras.*

Je vois, je ne suis donc qu'un parmi d'autres, plaisanta-t-il comme pour se détendre lui-même, tâchons alors que cet examen là sorte de l'ordinaire et vous laisse un souvenir autre qu'une simple conscience professionnelle. Quant au « coucou » que je vous dois, je compte bien vous le faire, je doute que mon assistante soit suffisamment compétente pour alléger ma douleur. Reste à savoir si après ce soir, me voir sur votre lieu de travail vous décrochera un sourire ou un soupir. Mais laissons cet avenir se construire voulez-vous, et jugeons plutôt du présent.

*Lui aussi s'amusait beaucoup à lui répondre, il aimait trouver un esprit capable de le suivre dans les pérégrinations de ses réflexions, être charmant lui semblait alors plus facile et les faux semblant n'étaient plus si épuisant à porter. Si ce n'était pour rentrer chez elle au plus vite, il n'avait pas la moindre idée de la raison de sa présence en ce lieu, mais son hésitation perceptible et son invitation muette avaient été entendus, et de toute évidence, il était en train de changer ses plans.*

Je ne pensais pas à un parent vous attendant, mais plutôt à un mari impatient de retrouver sa dame. Mais je prends note votre revendication d'être libre comme l'air de vous promener la nuit, et d'y suivre, si l'occasion se présente, un parfait inconnu.


*Il s'accroupit et plongea son regard sur l'herbe d'une manière qui laissait encore filtrer son hésitation.*

Ça tombe bien que vous disiez cela, car de spectacle il ne s'agit que de ça. Je vous demanderais de pardonner mon enfantine nostalgie et si moquerie il doit y avoir, qu'elle soit suffisamment douce pour épargner mon pauvre cœur. En outre, je n'ai pas l'habitude de partager et ait du mal à discriminer la valeur entre le dérisoire et l'acceptable.

*Prévint-il avec honnêteté. Être honnête dans ses propos était ce qui, paradoxalement, lui permettait d'être un excellent menteur. Il reprit sa baguette et recommença à lancer son charme compliqué, les corolles à peine nées se détachèrent alors et s'envolèrent à hauteur de son regard. Il se leva doucement et tendit les bras vers elle, non de son propre fait, mais comme si des fils invisibles le tenaient liés aux pétales, lesquelles l’entraînèrent à travers la verdure à une vitesse l'obligeant d'hâter son pas en faisant de son mieux pour ne pas s'empêtrer dans la végétation obscurci. Sa course fut fort heureusement courte, et les pétales tombèrent soudainement mourantes à ses pieds dans une petite clairière, entourant tel un linceul la minuscule fleur blanche qu'il cherchait dans la nuit. Ses poignets libérés, il se retourna pour voir si la demoiselle l'avait suivi.*

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MessageSujet: Re: "Moi je ne suis qu'une fille de l'ombre qui voit briller l'étoile du soir..."   "Moi je ne suis qu'une fille de l'ombre qui voit briller l'étoile du soir..." EmptyDim 19 Fév - 17:37

*Maintenant qu’elle avait le choix de rester, Jane s’attarda sur le botaniste. Ses paroles lui paraissaient maladroites mais délicieusement candides et poétiques. Elle percevait la gêne et ne s’en moqua pas le moins du monde, la trouvant parfaitement charmante. Un délicat sourire trônait désormais sur ses lèvres alors qu’elle prenait plaisir à l’écouter se défendre d’une quelconque défiance le concernant. Avait-il si peu d’estime pour lui ? C’était ce qu’il lui semblait entendre. Jane conserva silence et réponses, et décida de ne pas répliquer pour le moment afin de continuer ses observations. Elle était curieuse de connaître la suite. Finalement, la jeune infirmière se rapprocha comme pour rassurer le botaniste, et face à toute sa défense, se contenta de répondre avec douceur.*

Montrez-moi, je vous prie, Monsieur Ackley.

*Charmée par tant de pudeur, l’esprit de Jane était totalement en éveil, tout comme son goût de l’inconnu, de l’aventure. Elle ne manqua rien du spectacle qui se déroula devant ses yeux. L’enfant en elle s’émerveilla devant tant de beauté et de pureté. L’infirmière pensa à ses enfants qui auraient applaudi avec cœur devant cette prestation, et suivit sans hésitation le chemin que traçait le botaniste. Jane ignorait que les hommes étaient capables d’autant de poésie. Il ne fallait pas voir ici une quelconque dépréciation de sa part face à la gente masculine, mais on lui avait dépeint les hommes d’une si étrange façon, qu’elle appréciait être surprise par eux.

Ce Monsieur Ackley, dont elle ne connaissait que la gaucherie, lui apparut comme un homme doté de sensibilité, mais surtout d’une personnalité, qu’elle soupçonnait, incomprise. Face à ce cadre innocent, Jane se sentait touchée, comme souvent lorsqu’elle se confrontait à la Beauté, laquelle contrastait avec la tristesse et l’atmosphère parfois sinistre de l’hôpital. Si elle tentait d’offrir un peu de lumière à son lieu de travail, il était difficile pour Jane de lutter contre cette oppression permanente que subissait son cœur. Sa gorge se serra légèrement, sans qu’elle n’en eut conscience. La jeune femme était dotée d’une sensibilité propre à toute idéaliste. Ce fut la raison pour laquelle, elle posa la main sur le bras du botaniste et murmura avec une légère émotion dans la voix.*

Je soignerais chacune de vos blessures s’il m’était possible, à chaque fois, d’assister à pareille féérie. Un tel ballet peut vous paraître simple et enfantin, mais … s’interrompit-elle pour se racler la gorge pudiquement, nous sommes si peu confrontés à la beauté des choses. Que ne donnerais-je pas pour que mes enfants à l’hôpital gambadent dans des champs remplis de fleurs ? Que ne donnerais-je pas pour qu’ils aient un jour la possibilité de s’émerveiller devant la beauté de la nature ?

* A nouveau, la jeune infirmière se tut d’émotion et finit par sourire de gêne. Elle ne souhaitait pas ennuyer cet homme avec l’excessive sensibilité féminine. Il était évident que ses frustrations de son métier lui pesaient sur le cœur. Jane ne désirait pas en rajouter, préférant, comme il le lui avait conseillé, profiter de l’instant présent. Son sourire fut celle alors d’une femme plus épanouie. Son regard gagna en espièglerie et elle répondit enfin à chaque pensée qu’il avait tenté d’énoncer à sa place.*

Je plains ces femmes qui ne peuvent assister à pareil spectacle ni même suivre un parfait inconnu en raison d’un mari atteint d’une possessivité ou jalousie maladives, déclara-t-elle sans cacher son amusement. Imaginez, elles ne pourraient même pas vous offrir le sourire que je vous offrirai, moi, demain. Il y a de quoi en ressentir quelque pitié, vous ne croyez pas Monsieur Ackley ?
*Un petit rire badin lui échappa, tandis qu’elle levait son regard vers les étoiles. La nuit était finalement encore plus agréable qu’elle ne l’aurait imaginée de prime abord. La jeune femme, cette fois-ci, n’était pas prête à reprendre congé.*

Eh bien Monsieur Ackley, reprit-elle finalement d’un ton enjoué en reposant son regard sur le botaniste, de quelles futilités allons-nous profiter maintenant ? La nuit est claire, la fraîcheur supportable, et le temps n’a pas d’emprise sur le présent, vous l’avez-vous-même dit. Oh…

*L’idée s’empara d’elle, laissant un petit air de surprise planer sur ses traits. Oui, elle paraissait tout à fait appropriée, et même la bienvenue aux yeux de l’infirmière captivée. Jane s’approcha du botaniste et pencha sa tête sur son épaule, par habitude.*

M’apprendriez-vous à redonner vie à la fleur que l’hiver n’a pas épargnée ?
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Clayton Ackley
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MessageSujet: Re: "Moi je ne suis qu'une fille de l'ombre qui voit briller l'étoile du soir..."   "Moi je ne suis qu'une fille de l'ombre qui voit briller l'étoile du soir..." EmptyDim 19 Fév - 18:48

*L'armure de Clayton n'était pas tombée, il doutait même un jour être capable d'un tel prodige. Laisser tomber les armes c'était faire face à son passé et confronter son cœur, deux choses qu'il ne se sentait pas capable d'affronter. Pourtant, ses défenses restaient basses face à cette femme pour une raison inexplicable mais qu'il ressentait dans son être, c'était sans doute la magie de l'instant, l'un de ses moments que l'on appelle « les cadeaux du hasard ». Et son instinct ne le trompait pas, il en aurait eut la certitude s'il avait pu ne serait-ce qu'effleurer les pensées formulées par l'esprit de la jeune demoiselle à son encontre. Quelques minutes auprès de lui l'avait mieux cerné que ses « amis » enchaînant les soirées décomplexées en sa compagnie, des soirées auxquelles elle ne l'aurait sans doute pas reconnu tant le visage qu'il y montrait était différent.

L'estime qu'il éprouvait pour lui même était en effet bien piètre, contrairement à ce que la rigoureuse arrogance dont il faisait preuve quotidiennement laissait présager. Se montrer snob, sarcastique, sur de lui, était un rempart en représailles d'un monde qui ne l'acceptait pas. L'adage était bien connu et avait fait ses preuve : la meilleure des défenses était l'attaque. Loin de toutes ces réflexions et malgré la magie environnante, ses pieds restaient bien ancrés sur terre en sentant la main délicate se poser brièvement sur son avant bras.*

La magie est un cadeau que l'on gâche trop souvent avec des attentes prosaïques. Ce qui est beau ne saurait être utile, je crois que nous nous entendons sur ce point.

*Il lui offrit un léger sourire à la fois compatissant et complice.*

Je serais prêt à me blesser chaque jour mais je crains de n'être capable de vous offrir à chaque fois un spectacle plus éblouissant. L'ordinaire nous assaille tous, la lutte contre elle m’apparaît vaine.

*Il s'accroupit à nouveau libérant son bras de la caresse féminine. A leurs pieds, les pétales se flétrissaient et redevenaient feuilles mortes sous leurs yeux, comme si la nature cherchait à lui rappeler que ce que nous sommes fini toujours par vous rattraper, quel que soit les tours de passe-passe que l'on applique pour l'oublier. Il posa ses deux genoux à terre, se fichant d’abîmer ses atours pourtant excessivement coûteux, une contradiction de plus qu'il laissait éclater en plein jour. Ses yeux étaient posés sur la fleur blanche en forme de clochette, lointaine cousine des campanules dont elle partageait aussi le mode de vie solitaire. Un peu comme lui, sans doute.*

La possessivité... un fléau de plus. On ne possède rien vraiment, pas même soit. Tout ce qui est autour de nous est plus grand et devrait nous imposer la sagesse du lâcher-prise.

*Dit-il sans penser sur l'instant à l'ironie d'une telle remarque dans sa propre bouche, lui qui n'était que le produit d'une pure construction.*

Il est sans aucun doute déplacé de tenir de tels propos à une femme rencontrée tantôt, mais je crois que vouloir forcer l'autre à rester avec soi et à être l'unique objet de ses préoccupations est une absurdité. J'aime à croire que l'amour, le vrai et si tenté qu'il existe, est le choix spontané et sans cesse renouvelé sans contraintes, de rester auprès de celui qui vous est destiné. L'amour ne rend pas aveugle, mais il devrait nous inciter à l'être... Mes propos sont un peu confus. Veuillez m'excuser pour la grossièreté de mon comportement.

*Il tendait sa baguette pour s'offrir enfin ce moment de douce candeur mélancolique, quand il tourna la tête sourcils froncés à la demande qu'elle venait de lui formuler.*

Vous me demandez là une grande faveur, c'est une chose que je ne pensais pas même apprendre à mon apprentie... Mais j'imagine que j'ai une dette envers vous.

*Il émit un soupir exagérément bruyant.*

Peste soit l'honneur qui vous oblige à la probité. Si je reçois ce sourire demain alors soit, je vous enseignerai un peu de ma sorcellerie.
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MessageSujet: Re: "Moi je ne suis qu'une fille de l'ombre qui voit briller l'étoile du soir..."   "Moi je ne suis qu'une fille de l'ombre qui voit briller l'étoile du soir..." EmptyDim 19 Fév - 20:27

Votre comportement n’est nullement grossier, répliqua-t-elle dans un sourire empathique. Je vous rejoins sur de nombreux points à vrai dire, toutefois, nuança Jane songeuse, je ne pense pas que l’amour doit se faire aveuglant. Au contraire, je crois qu’il doit être honnête, pur. On doit accepter la nature de l’aimé, accepter qu’il puisse nous chérir comme nous contrarier, accepter qu’il partage des opinions différentes des nôtres. Mais ma conception est féminine et mienne, surtout. Je suppose que nous en avons tous une définition bien précise, qui se rapporte à nos attentes, simplement parce que l’amour ne semble pas définissable.

*Mais qu’en savait-elle exactement ? Ce que Jane Austen et Emily Brontë lui avaient susurré à l’oreille, un soir d’hiver près du feu. Jamais elle n’avait ressenti cet élan passionné, cet élan que tous peinaient à décrire tant il semblait insaisissable. Voire même improbable. Pour autant, la jeune femme ne se sentait pas désabusée. L’amour restait un idéal, mais un idéal bien futile face à la santé de sa cadette. Si bien que Jane ne souhaitait n’y accorder aucune réelle importance.
Jane fit finalement sa demande et la réaction qu’elle en reçut la fit reculer de quelques pas. Prise de surprise et de gêne, la jeune femme se répandit automatiquement en excuses. Jamais elle n’aurait cru paraître si grossière et impolie. Elle venait d'être prise au dépourvu, ce que l'infirmière appréciait difficilement, comme tout humain.*

Ô Monsieur Ackley, je suis confuse. Je ne voulais pas vous paraître si opportuniste et malséante. Vous n’avez réellement aucune dette envers moi, je n’ai fait qu’accomplir mon devoir en tant qu’infirmière. J’ai abusé de votre gentillesse et je m’en excuse profondément.


*La jeune femme abaissa sa tête dans le plus grand des respects, et ce à plusieurs reprises. Comment avait-elle pu se montrer si infantile ? Jane s’en voulait. Ses traits étaient suffisamment clairs à ce sujet. Pourtant sa demande ne partait pas sur de mauvaises intentions. L’infirmière soupira et recula un peu plus encore. D’un geste lent, pour ne pas effrayer son interlocuteur, elle sortit sa baguette magique.*

Ma requête n’était pas vaniteuse, Monsieur Ackley, déclara-t-elle alors dans un sourire contrit, si c’est là ce que vous imaginez. Cette faveur ne m’était pas destinée pour tout vous dire. Qui serais-je pour usurper votre don ? Loin de moi cette idée, d’autant plus que la botanique n’est absolument pas mon domaine de prédilection, et je vous prie de m’en excuser, poursuivit-elle dans un regard pour lui. Comprenez que je suis spécialisée dans les maladies infantiles. Il me faut donc amuser, émerveiller mes petits patients qui pour le quart n’ont jamais senti la caresse du soleil ou la douceur de l’heure. Je crois vous devoir une petite démonstration.

*Jane ne lui laissa pas le temps de répondre et ferma les yeux pour incanter mentalement. Elle leva l’avant-bras détenteur de sa baguette et de celle-ci sortit des bulles de savon colorées. La sorcière ouvrit les yeux, sourire aux lèvres, et fit tournoyer les bulles autour du botaniste. Jane aimait cette magie. La maîtriser était pour elle une grande fierté car elle lui avait demandé beaucoup de temps et de patience. Émerveiller les enfants était devenu, en quelque sorte, sa raison d'être. Rien ne valait l'éclat dans le regard. Ses êtres innocents méritaient de rêver. Et Jane s'y adonnait avec bonheur.
La sorcière relâcha enfin son sort et s’approcha vers l’une des bulles sur laquelle elle pointa sa baguette. Une incantation et la bulle devint un petit ballon bleuté que Jane attrapa par la cordelette pendant à son extrémité pour la tendre ensuite à l’homme devant elle.*

Encore une fois, Monsieur Ackley, je vous présente mes plus plates excuses, murmura-t-elle avec sincérité. Oubliez ma requête pour vous intéresser à celle-ci : accepteriez-vous pendant un instant ou deux, de faire rêver mes petits patients avec vos talents de botaniste ? Et s’il doit y avoir condition à cela, je l’accepterai, termina-t-elle enfin, ses prunelles ancrées dans le regard de son interlocuteur.
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Clayton Ackley
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MessageSujet: Re: "Moi je ne suis qu'une fille de l'ombre qui voit briller l'étoile du soir..."   "Moi je ne suis qu'une fille de l'ombre qui voit briller l'étoile du soir..." EmptyDim 19 Fév - 21:27

Aveugle doit être la confiance que l'on se fait mutuellement, voilà ce que je voulais simplement dire. Pas parce que la trahison ne peut être, mais parce que la défiance ne l'empêchera de toute façon pas si elle doit se faire. Mais il paraît que je me contente trop facilement de ce qui est, et que se battre pour ce que l'on désir est preuve de force et de persévérance... Je pense avoir ses qualités pourtant, l'être humain semble simplement avoir été laissé à la porte de mes considérations bien trop souvent. Je suppose que c'est la croix des hommes se dédiant à la nature au lieu de l'humain. Peut être que vos choix contraires aux miens vous le feront comprendre.

*Il sourit. Simplement, sans pudeur ni arrière-pensée.*

On m'a appris à ne pas mettre les femmes en mauvaise posture en leur parlant d'amour avant même de les connaître. Vous savez, la bienséance et tout le tralala.

*Qu'en savait-il également ? Il avait été amoureux, il avait été passionné, mais son refus d'ouvrir son cœur et de se montrer sincère avait mis fin à chacune de ses compliquées idylles. Il n'en tenait pour autant aucune amertume, et les considérait comme des aventures, au même titre qu'un voyage à l'autre bout du monde, qu'il avait été bon de vivre. Mieux valait vivre l'amour comme un passage que de s’enchaîner une vie durant pour l'étiquette, c'était la leçon somme toute arrangeante qu'il avait tiré de ses échecs. Et pour le reste, les femmes de peu et les épouses insatisfaites comblaient aisément les vides.

Mais ces élucubrations amoureuses prirent fin lorsque la gente demoiselle eut un brutal mouvement de recul aussi inattendu que surprenant. Se pourfendant en excuse, c'est mentalement lui-même qu'il accusa de s'être montré si grossier auprès de l'ingénue, et d'avoir probablement gâché un moment dans lequel il s'était délecté dans une forme superficielle d'oubli de lui-même. Toujours à genoux, le visage toujours tourné vers elle, sa bouche formait un « oh » silencieux et pourtant cafouillant. Il se sentait lourdaud et bête à bouffer de foin à l'idée d'avoir un élan réparateur, lequel lui était aussi étranger que l'art de la broderie ou un compte en banque bien garnit.*

Oh non, non, non, se précipita-t-il de répondre une fois la stupeur passée, loin de moi l'idée de vous faire un reproche. Veuillez pardonner l'ironie que je n'ai pas su insuffler dans ma réponse.

*Il leva sa main stupidement alors qu'elle s'éloignait encore à reculons, croyant qu'elle allait s'enfuir sur le champ, rendant la situation ridicule ce qui, pourtant, ne lui donnait pas envie de rire. Pour son étonnement croissant, elle se lança dans une nouvelle tirade d'excuses qu'elle ponctua d'une démonstration mutine de magie. C'est ainsi que Clayton Ackley se retrouva à genoux dans la terre froide et dure, en pleine nuit au pied d'une minuscule fleur, entouré de bulles de savon à la place de la neige qui aurait du être de mise pour la saison, un ballon accroché à la main qu'il avait tendu sottement. Et cela fit naître un petit rire sincère qui le détendit instantanément. Par une ironie amusante, l'homme qui prenait soin de ne jamais avoir l'air enfantin se retrouvait pris de court. Il baissa sa main où séjournait le ballon flottant et s'humecta les lèvres pour retrouver un minimum de dignité.*

Et moi je vous prie de conserver votre première requête. Je ne sais pas m'adresser aux enfants, je crois que je leur apporterais plus de tourment que de réconfort. Cependant... si je peux y mettre une condition, j'aimerais conserver cet avantage. Donner moi sous le coude le droit de vous imposer une condition, pour plus tard. La gourmandise est un de mes défauts, et je crois que j'aimerais me réserver le droit de vous faire chanter un jour ou l'autre, pas de manière méchante je vous le promets.
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MessageSujet: Re: "Moi je ne suis qu'une fille de l'ombre qui voit briller l'étoile du soir..."   "Moi je ne suis qu'une fille de l'ombre qui voit briller l'étoile du soir..." EmptyDim 19 Fév - 22:32

*Jane le considéra un instant, dans cet environnement fantaisiste et enfantin. L’innocence qu’elle percevait dans son regard, mais également le plaisir qu’éprouvait l’enfant derrière l’homme soulagèrent sa conscience. Un certain sourire tendre apparut sur ses lèvres avant qu’elle ne se ressaisisse, le but n’étant pas de le mettre dans une mauvaise posture. Néanmoins, la sorcière restait fière de son petit effet, comme souvent lorsqu’elle atteignait l’effet escompté. Maintenant que la pression sur sa poitrine était relâchée, elle se sentait légère, de nouveau enjouée. Si bien qu’elle ne put entièrement réprimer le petit gloussement qui se profila hors de ses lèvres lorsque le botaniste voulut reprendre contenance. Loin de se moquer, elle trouvait au contraire la scène charmante à bien des égards.

Lorsqu’enfin ce cher botaniste eut le droit de paroles, Jane resta une poignée de secondes muette. L’étonnement face à cette réplique inattendue se devinait aisément, tant la lueur dans son regard la trahissait. Si la première partie lui causait de l’amusement, la seconde l’interpelait. Jane fronça presque imperceptiblement les sourcils et songea aux possibles conséquences de cette requête. Clairement, la bienséance soulignée précédemment n’était plus. Ce qui en soi, ne dérangeait pas la sorcière. Elle appliquait ses règles seulement lorsqu’elles étaient de convenance ou ardemment désirées par son interlocuteur. En l’occurrence, protocole et codes sociaux venaient d’être balayés d’un revers de mots. Ce que Jane, malicieuse, ne put s’empêcher de faire remarquer dans un petit rictus. *

Eh bien Monsieur Clayton Ackley, où sont donc vos notions de bienveillance que vous prêchiez plus tôt ?  Car, si je ne me trompe, ce n’est pas ma voix sur laquelle vous mettez une option, mais un service, dans un terme très général, cela va de soi, poursuivit-elle sur un ton faussement effarouché. Ce qui reste inconvenable venant d’un inconnu. Totalement inconvenable, je dirais même. Mais, objecta-t-elle en levant son doigt, sa mine toujours aussi ironiquement sérieuse, vous avez l’intelligence de nuancer par votre parole, qui ne peut être que celle d’un gentleman, n’est-il pas Monsieur Ackley ? Quoi que la gourmandise soit un très vilain défaut. Qui ne le partagerait pas ?

*Jane fit mine encore quelques secondes de réfléchir à la proposition. En réalité, une part d’elle réfléchissait bel et bien puisque la demoiselle n’appréciait guère avoir une dette envers quelqu’un. Mais le visage que lui avait montré le botaniste influençait ses pensées. Il s’était montré charmant, maladroit et doté d’aucune mauvaise intention. L’infirmière estimait pouvoir lui accorder ne serait-ce qu’une bribe de sa confiance. En une soirée, c’était déjà un exploit auquel elle-même ne s’était attendue. Enfin, et là se trouvait l’argument le plus virulent, il représentait l’inconnu, l’aventure. Elle ignorait bien des choses sur ce botaniste mais cela lui convenait. L’opportunité de nuancer son quotidien était bien trop tentante pour refuser d’y céder. Ainsi la sorcière finit-elle par se poster devant le botaniste et tendit sa main vers lui.*

Monsieur Ackley, nous avons un deal, déclara-t-elle le sourire mutin. J’accepte de me confronter à votre gourmandise en échange de ma petite requête. Bien que je sois certaine que vos craintes soient infondées, souligna-t-elle également.

*Jane soupira de complaisance et observa l'avancée de la nuit autour d'eux. Son regard termina sur la fameuse main endolorie. D'une petite moue, elle demanda une dernière fois.*

Votre assistante, est-elle à même de vous épargner pareille blessure à l'avenir ?
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MessageSujet: Re: "Moi je ne suis qu'une fille de l'ombre qui voit briller l'étoile du soir..."   "Moi je ne suis qu'une fille de l'ombre qui voit briller l'étoile du soir..." EmptyLun 20 Fév - 0:36

*Il se releva et épousseta ses genoux, faisant tempêter le ballon accroché à sa main. Il prit conscience qu'il allait devoir rentrer avec, une pensée réjouissante ne serait-ce que pour le regard éberlué que jetteraient sur lui les badauds. Puis, le silence de la jeune femme le poussa à relever rapidement son visage pour voir l'effet qu'avait sur elle sa demande. Il vit ses traits se tendre et son corps se raidir légèrement. Il l'avait mis mal à l'aise et soupçonnait un combat intérieur de se dérouler sous ses yeux. S'il connaissait sur le bout des doigts les convenances et savait les appliquer selon sa guise, désarçonner autrui était aussi un plaisir. On apprenait beaucoup dans le déséquilibre, celui de l'autre évidemment. Lui même préférant, et de loin, avoir le contrôle et dominer toute situation.*

Votre tolérance face à la grossièreté m'a enhardit, mais je vous promets de conserver cette bienveillance néanmoins. Je fonde même l'espoir que vous trouverez ma condition agréable le jour où le moment sera venu pour moi de vous la rappeler. Vous ne pouvez pas m'en vouloir d'essayer d'avoir une botte secrète dans ma manche alors que c'est vous même qui avez agité cette perspective aguichante sous mon nez ? Osez l'aventure et laissez moi partager avec vous ma gourmandise Miss Jane.

*Il écarta les bras tel un sorcier face à des aurors qui chercherait à prouver son innocence dans le méfait pour lequel il était soupçonné. Un sourire satisfait étira ses lèvres lorsqu'il finit par gagner le combat et serra doucement avec solennité la main tendue de l'infirmière, scellant leur pacte moral.*

Plus fondées que vous ne l'imaginez, mais laissons là mes défauts et ne prenons pas le risque qu'ils commencent déjà à vous rebuter. Nous n'aurons qu'à planifier votre cours demain.

*Il suivit le chemin de son regard vers sa main à la chaire rosée. La cicatrisation était en bonne voie et sa peau n'avait pas encore recommencé à le faire souffrir. *

De me les épargner ou de m'en infliger de plus grandes, cet avenir reste à découvrir lui aussi. Vous craignez qu'elle me maltraite ? J'en viens presque à le souhaiter pour vous supplier de panser mes blessures... Cette inquiétude est-elle toujours le fruit de votre professionnalisme, Miss Jane ? J'admire le zèle que vous mettez à vous préoccuper de chacun de vos patients.

*Un mouvement de sourcil mesuré et un sourire pincé marquait l'ironie de son questionnement.*

Mais j'ai moi aussi une question qui me taraude... J'ai partagé avec vous la raison de ma présence dans ce parc, et vous en savez maintenant si peu et tant à la fois. J'éprouve la curiosité de connaître ce que vous veniez chercher ici à une heure si tardive, avant que je ne vienne perturber vos plans avec mes grossièretés ? Aurais-je une chance de l'apprendre avant que nos chemins se séparent ici ?
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MessageSujet: Re: "Moi je ne suis qu'une fille de l'ombre qui voit briller l'étoile du soir..."   "Moi je ne suis qu'une fille de l'ombre qui voit briller l'étoile du soir..." EmptyLun 20 Fév - 15:14

*A ses quelques minauderies complaisantes, Jane ne cacha pas son amusement. Décidément, ce botaniste ne cessait de la surprendre.*

Et si c’était le cas, Monsieur Ackley ? Vous voilà bien audacieux ! le taquina-t-elle avant de reprendre dans une œillade : Que désirez-vous croire ou entendre ? Moi-même je vais finir par croire que chacune de vos prochaines blessures sera préméditée. Or ce serait vous donner bien du mal pour me voir.

*L’infirmière avait choisi de ne pas répondre à la question, volontairement. Son inquiétude découlait bien évidemment de sa profession. Toutefois, il était également fort probable que ce « zèle » vienne de l’homme lui-même. Ce botaniste l’avait captivée jusqu’à la détourner de son but initial, en témoignait sa présence. Néanmoins, elle préféra ne rien en dire par pudeur, mais surtout pour le mystère que son silence laissait planer.
Lorsque la conversation prit une autre tournure, une ombre rapide se profila sur le visage de la sorcière. Effectivement, sa venue au parc n’était pas des plus anodines. Central Park l’aidait à réfléchir, à mettre en place des solutions. Par réflexe, elle effleura la carte dans sa poche et un sentiment de culpabilité s’empara une demi-seconde de son cœur avant qu’elle ne le chasse. L’infirmière ne regrettait pas la soirée qu’elle venait de passer, loin de là. Mais d’une certaine façon, elle possédait également le goût de l’impuissance. Ce qui taraudait la douce Jane.*

Monsieur Ackley, finit-elle par répondre dans un sourire d’exaspération, veuillez cesser de vous considérer comme un rustre. Et même de vous en servir d’excuses avec moi. J’ai connu des hommes qui excellaient dans cet art, et croyez-moi, vous ne leur arrivez pas à la cheville. Sachez aussi, que la curiosité est un fort vilain défaut, au même titre que la gourmandise.
Chercheriez-vous à me rebuter Monsieur Ackley ?

*Un sourire se profila sur ses lèvres devant ses propres sarcasmes. Jane n’était pas le moins du monde rebutée. Elle n’était pas de celles qui fuyaient dès qu’un petit défaut pointait le bout de son museau. Au contraire, elle avait accepté depuis longtemps la complexité humaine. Ainsi face au côté avenant et sensible du botaniste, elle se doutait pour ne pas dire savait, que d’autres facettes moins lumineuses existaient également. En était-elle inquiétée ? Pas vraiment, et peut-être était-ce là une erreur de sa part.
Ses réflexions, cependant, la déviaient du sujet initial. Jane ignorait de quelle façon elle se devait de répondre à la question du botaniste. Gênée quant à la raison de sa présence, la sorcière poussa ce cher Monsieur Ackley à marcher à ses côtés vers la sortie du parc. Elle prit une grande inspiration et expliqua d’une voix d’où l’amusement avait disparu.*

Central Park est un endroit agréable pour laisser aller ses songes. J’aime l’éclat que produit la lune sur la nature autour de nous, c’est une source d’apaisement qui m’est nécessaire. Après … souffla-t-elle en se mordillant légèrement la lèvre, je suppose qu’il me faut être honnête, j’étais effectivement en pleine activité mentale lorsque je vous ai entendu. Je cherchais des réponses, des solutions à certains problèmes qui me tiennent à cœur. Mais je suppose que votre curiosité sera pleinement satisfaite lorsque vous viendrez me trouver à l’hôpital. Vous comprendrez alors. Pour ce qui est de la solution en question, Monsieur Ackley, termina-t-elle en s’arrêtant à l’entrée du parc, il vous faudra attendre nos prochaines rencontres. Voyez cela comme une satisfaction différée.

*Elle le gratifia d'un sourire entendu.*

Je crois que nos chemins se séparent ici. Merci pour cette soirée fort charmante, Monsieur Ackley. Je vous dis à demain.

*La sorcière s'inclina brièvement comme le voulait le protocole et se redressa pour lui faire face. Ses prunelles luisaient du plaisir que lui avait procuré cette soirée. Elle s'apprêta à tourner les talons mais se ravisa pour clore cette soirée sur une note beaucoup moins banale et bienséante.*

Vous avez un fort joli ballon, Monsieur Ackley. J'ose espérer que vous en prendrez soin.

*L'infirmière lui adressa un dernier petit clin d'oeil et tourna une fois pour toutes ses talons, le plaisir aux lèvres. Finalement, peut-être que sa soeur n'avait pas tout à fait tort : il n'y avait rien de mal à vivre un peu pour soi. Et ce soir, elle s'était évadée pour la première fois depuis longtemps. Merci Monsieur Clayton Ackley.
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Clayton Ackley
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Clayton Ackley

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MessageSujet: Re: "Moi je ne suis qu'une fille de l'ombre qui voit briller l'étoile du soir..."   "Moi je ne suis qu'une fille de l'ombre qui voit briller l'étoile du soir..." EmptyLun 20 Fév - 17:51

J'espère bien ne pas avoir besoin de me meurtrir pour vous donner envie de me revoir, Mademoiselle l'infirmière.

*Loin de se monrter gêné, Clayton lui répondit posément sans présenter la moindre hésitation, assumant pleinement son badinage.*

Mais la chance ne sourit-elle pas aux audacieux ? Et pour ce que je désire croire ou entendre, ajouta-t-il avec un sourire malicieux, je sens que vous êtes bien assez intelligente pour en connaître déjà la réponse.

*Il reconnaissait bien là la conduite des femmes s'entourant d'une aura de mystère pour mieux vous troubler. Rien qui ne le contrariait, il aurait été surpris, voir même déçu, de recevoir une réponse limpide qui aurait manqué du charme caractéristique de cette rencontre. Ses insinuations n'avaient qu'un but : semer la graine dans l'esprit pétillant de la jeune femme et voir plus tard quel plant allait en germer. Ils se mirent en marche en direction de la sortie la plus proche du parc. Un silence s'instaura alors que la jeune femme cherchait ses mots, il la laissa faire tandis que leurs pas les rapprochaient de la fin de cet interlude. Il avait compris qu'elle était une femme vive et intelligente, mais qui ne se laissait pas emporter par la première bêtise venue. Il la suivit même dans ses allégations destinées à gagner du temps sur son esprit.*

Je ne cherche qu'à instaurer la vérité Miss Jane. Mais soit, je vais m'en tenir à seulement deux défauts.

*Il fit une petite pause sur son trajet pour ajouter cette dernière phrase, puis repartit dans sa marche, l'écoutant attentivement en regardant droit devant lui, levant le nez de temps à autre pour observer les étoiles sans paraître distrait pour autant. Ils foulaient à présent la sortie de leurs pieds.*

Si ce n'était que de la réflexion alors il n'y a pas de quoi en rougir, et quel que soit vos problèmes, pardonnez moi de les chérir ce soir pour vous avoir mené jusqu'à moi. Je me montrerai plus compatissant à partir de maintenant.

*Il suivit du regard une voiture passer dans l'avenue bordant le trottoir, et se rendit compte que durant tout ce temps, il avait oublié de fumer.*

Merci pour votre secours, et à demain.

*Il inclina simplement la tête avec légèreté. Un baise main aurait sonné faux et il souhaitait garder intact la sincérité de cet instant volé. Il ne proposa pas plus de la raccompagner, ce qui aurait pu être perçu comme une manière de sous-entendre que sa nature de femme faisait d'elle une petite chose à protéger. Il préféra en rester là, sans prendre le risque de tout gâcher en étirant un moment qui ne saurait demeurer féerique que dans sa bulle. Il lui sourit alors qu'elle se décidait à s'éloigner, faisant claquer ses talons sur le pavé alors que lui même restait encore immobile.*

J'espère que vous souffrez de la même impatience que j'éprouve à recevoir demain le sourire que vous m'avez promis.

*Lacha-t-il alors qu'il était à la distance limite pour être entendu. Enfin, il se détourna et partit dans la direction opposée retrouver son appartement sans dessus-dessous de l'Upper East Side, songeant à ce lendemain qui lui permettrait de revoir une femme dont il ne connaissait que la profession et le prénom. Les promeneurs nocturnes jetèrent, comme attendu, un regard perplexe sur l'homme qui traversait les rues les plus prisées de la ville la clope au bec et un ballon à la main, ballon qu'il avait l'intention d’accrocher au montant de son lit.*
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