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 [Clayton & Jane ] Voyage voyage, plus loin que la nuit et le jour, voyage !

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Jane K. Conrad
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Jane K. Conrad

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MessageSujet: [Clayton & Jane ] Voyage voyage, plus loin que la nuit et le jour, voyage !   [Clayton & Jane ] Voyage voyage, plus loin que la nuit et le jour, voyage ! EmptySam 1 Avr - 15:14

JANE
&
CLAYTON

Voyage, voyage, plus loin que la nuit et le jour, voyage.

*« Sais-tu au moins ce que tu fais, mon enfant ? C’est la première fois en six ans que tu ne passeras pas la journée à l’hôpital. Que tu ne verras, ni ta sœur, ni la petit Héloïse, ni ceux que tu soignes. Sauras-tu passer une journée sans eux, sans t’inquiéter pour eux ni les veiller ?
- Il n’y a qu’un seul moyen de le savoir. »


Samedi 24 mars 1928

Ses prunelles s’ouvrirent sur la petite valise près de l’entrée. Elle se retourna dans son lit et se recroquevilla comme une enfant. « Rien qu’un jour », n’était-ce pas ce qu’elle avait réclamé ? Les mots de Jack Stuart résonnaient encore dans sa tête tandis que la nuit passée, elle s’était réfugiée dans une potion sans rêve. A première vue, elle avait choisi la facilité, et peut-être était-ce d’un côté le cas ; mais Jane voulait avant tout dormir d’un sommeil aussi paisible que réparateur autant pour elle que pour la journée qui s’annonçait pour eux. Si Jack avait cherché à insuffler de la culpabilité en elle pour la détourner d’un Clayton Ackley pour lequel il avait tant de méfiance, il avait fini par échouer. Car la jeune femme n’en ressentait aucune culpabilité, au point de s’interroger sur son égoïsme. Elle attendait cette journée depuis longtemps, doublement depuis qu’elle savait ne pas être seule. Cette échappée sauvage l’éloignerait de ses préoccupations, du fardeau qu’était le sien. Une part d’elle l’avait toujours voulu, depuis le début. Mais Jane prenait soin à l’enterrer au fond d’elle pour ne pas remettre en cause son combat. Rien ne devait l’en détourner, car elle-même n’attendait finalement que cette issue. La jeune femme, la veille, en était allée jusqu’à s’énerver de cet élan typiquement féminin, au point où elle s’était envolée dans la nuit, bien plus tôt qu’à l’accoutumée. Elle avait alors pensé gagner l’hôpital avant l’heure de leur rendez-vous, mais s’y refusait désormais.

Jane se redressa lentement et fouilla dans sa table de nuit pour retrouver les deux lettres du botaniste. La veille, elle avait cherché à lire entre les lignes. Non par souci d’interprétation, mais par simple curiosité. Elle s’interrogeait sur l’endroit qu’il avait choisi. De toute évidence, ce n’était pas un endroit prisonnier de la chaleur du soleil, mais un lieu de froid, peut-être même de grand froid. Les détails manquaient cruellement à l’inverse des petites directives qui amusèrent beaucoup la jeune femme, en particulier celle liée à sa tenue de nuit. Etrangement, le botaniste avait pensé à ce petit détail dans sa courte lettre. Et pendant un instant, elle avait pensé à le prendre au mot, rien que pour le piéger.
L’infirmière pensait également à du plein air, ce qui la fit légèrement déglutir. Elle aimait bien des choses, se laissait aisément fasciner par la flore et la faune, sauf quand celle-ci portait six pattes voire plus…Un détail qui, elle le savait, ne manquerait pas d’amuser le botaniste et de faire ses affaires.
Quant à s’habiller chaudement, la jeune femme, comme on pouvait s’en douter, détestait être engoncée, oppressée. Elle se refusait à porter plus de couches de vêtements que nécessaires, ce qui lui laissait un choix des plus minutieux à faire.

L’Histoire ne dit pas combien de temps elle demeurait devant sa valise vide, ni combien de temps elle mit pour la remplir et la vider avant de la re-remplir. L’Histoire ne dit pas non plus quel capharnaüm d’émotions elle avait en elle, ni ce qu’elle fit pour les faire taire une à une. L’Histoire dit seulement qu’une fois emmitouflée, elle avait réduit sa valise et pris la voie des airs pour gagner une demi-heure plus tôt, le point de rendez-vous.

Posée sur un réverbère, face au Macusa, et sa valise extrêmement réduite au bec, elle attendait patiemment que le botaniste apparaisse. Au loin, elle percevait un certain attroupement qui ne lui présageait rien de bon. Celui-ci capta son attention jusqu’à qu’un mouvement solitaire ne la fasse, de nouveau, s’attarder sur le Macusa. Elle s’envola alors aussitôt pour gagner un coin sombre et se retransformer. La sensation était encore si étrange … Emmitouflée dans un manteau de laine et d’une écharpe assortie, ce fut une Jane au chignon volontairement mal tenu et toute de bleu marine vêtue, qui sortit de l’ombre, sa petite valise en poche, pour ne pas s’encombrer. La jeune femme hâta le pas et gagna le Macusa pour retrouver le botaniste, devant le service des transports comme prévu.

Elle aimait peu ce lieu, pour ne pas dire qu’elle en éprouvait de l’hostilité. Aucunement à l’aise, son visage était fermé, presque défiant. Cette institution, pourtant si belle, l’avait amèrement déçue dans le passé, au point que Jane s’en était détournée sans un regard en arrière. Ses pensées naissantes quant à l’avenir de leur pays furent interrompues par le visage recherché et attendu. Derechef, son sourire remplaça la défiance de ses traits et elle s’avança, soudainement droite et assurée avant de se rappeler la raison de leur présence en ce lieu : les portoloins... *

J’espère que vous avez toujours votre flasque, déglutit-elle légèrement non pas moins amusée.


*Elle lui adressa un signe de tête révérencieux ainsi qu’un clin d’œil, et inspira finalement à plein poumons.*

Quand partons-nous ?
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Clayton Ackley
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MessageSujet: Re: [Clayton & Jane ] Voyage voyage, plus loin que la nuit et le jour, voyage !   [Clayton & Jane ] Voyage voyage, plus loin que la nuit et le jour, voyage ! EmptySam 1 Avr - 17:32


*Une tripotée de jours s'étaient écoulés depuis que le botaniste avait raccompagné son infirmière jusqu'à sa porte, une période durant laquelle il avait repris son petit train de vie où les rêves ne se matérialisaient pas sous les sorts de métamorphose d'une petite brune, mais par les substances répudiés des plantes magiques les plus rares et l'ivresse des alcools. Et entre les deux, il avait bichonné ses plants, évidemment. Comme il en avait pris l'habitude, il ne faisait que ce qu'il aimait, une vie aux antipodes de celle que menait Jane, et pourtant le temps qu'il passait à ses loisirs et à son travail passionnant lui avait paru, parfois, manquer étrangement de saveur.

Ce samedi matin, il se leva à 9h, son heure habituelle mise à part que cette fois, il n'avait pas doté son assistante de la fonction Snooze. Ça pouvait paraître un peu court mais il avait l'habitude de partir en escapade, préparer ses affaires ne lui prit que quelques mouvements de baguettes et une poignées de secondes. Quant à sa propre personne, là aussi sa toilette allait être plus simple. Après une douche chaude délassante où il s'attarda un peu trop, il se vêtit d'un costume gris en laine, mais troqua son veston contre un gilet noir plus chaud et ses chaussures contre des bottines montantes jusqu'aux chevilles. Il coiffa ses cheveux mais ne prit pas la peine de les plaquer, laissant ses boucles à peine disciplinées sachant que l'aventure rendait la gomina inutile. Il glissa ses chevalières sur ses doigts, passa son manteau le plus chaud, s'emmitoufla dans une grosse écharpe et passa son vieux sac en bandoulière sur son épaule. Sur ce, il sortit de son appartement et comme le pallier était désert, transplana directement devant le macusa.

Il se faufila à travers la masse grouillante de fonctionnaires pour rentrer dans le bâtiment, non sans jeter un regard vers le ciel où, ce qui semblait être trop gros pour un pigeon autant qu'il puisse en juger sous l'éblouissement du soleil, trônait fièrement sur un réverbère. Il avait quelques minutes d'avance, ce qui lui laissait tout le temps de prendre un café... ou de croiser Connor entouré de sa cour d'assistants. Le puissant trésorier du Macusa prit le temps de le saluer, ils partagèrent quelques boutades, une tape sur l'épaule et Clayton essaya de s'extirper de ses griffes tout en restant vague sur le motif de sa présence. Il était là pour voyager, point. Il s'attarda devant un plan du congrès et attendit que son compère se soit suffisamment éloigné pour partir à la rencontre de son infirmière. Un petit sourire prit naissance sur ses lèvres dès qu'il l’aperçu. Il s'avança vers elle, lui saisit la main pour y apposer un rapide baisemain, avant de reculer d'un pas et de lui répondre tout en inspectant sa tenue de bas en haut.*

Bien sur, je l'ai prise pour vous. Ainsi donc, Miss Jane Conrad n'a pas dans ses poches de remède miracle contre le mal des portoloins ?


*Il sortit son chronographe pour inspecter l'heure, oui il donnait l'heure aussi.*

Maintenant, enfin le temps de récupérer le portoloin et de vous affubler de ceci...

*Il sortit de son sac en cuir marron élimé une paire de moufles rose pâle et un bonnet assorti qu'il passa par dessus le chignon de Jane.*

Je ne tiens pas à ce que vous perdiez une oreille. Vous en savez sans doute plus que moi sur le sujet, mais on m'a dit que les faire repousser était très douloureux. Comme vous vous en doutez, nous allons aux Bahamas !

*Dit-il en plaisantant tout en échangeant ses billets contre une vieille théière toute cabossée. Il s'éloigna du guichet et, tout en tenant l'anse, tendit le bec verseur vers Jane.*

Vous êtes prête ? J'ai pensé que le froid nous réussissait.


*Et ils transplanèrent sur une plaine fortement enneigée au nord du canada. Espérant Redoutant le mal des transport de Jane, il veilla aussitôt à la soutenir, gageant que la fraîcheur l'aiderait à se remettre plus vite de ses émotions que la dernière fois (hélas). Tout en la tenant, il rangea dans son sac la théière ainsi que sa... minuscule valise qu'il leva à hauteur de son regard, se demandant si elle n'avait pas oublié ses bagages pour ne prendre que son vanity. Soit, cela arrangerait ses affaires, notamment sur le sujet de la fameuse tenue de nuit qu'il avait glissé avec malice dans sa dernière lettre.*

Vous vous sentez mieux ? Vous vous sentez suffisamment solide pour commencer l'exploration ?


*Main dans son sac, il n'attendait que son signal pour sortir deux paires de raquettes. Oui, ce sac était immense grâce à un sortilège d'extension indétectable, raison pour laquelle il l'affectionnait tant malgré son aspect miteux (ainsi que par nostalgie pour le seul objet « de valeur » qu'il avait emmené avec lui lorsqu'il était parti seul, tout tremblant de trouille, pour la toute première fois).*
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Jane K. Conrad
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MessageSujet: Re: [Clayton & Jane ] Voyage voyage, plus loin que la nuit et le jour, voyage !   [Clayton & Jane ] Voyage voyage, plus loin que la nuit et le jour, voyage ! EmptyDim 2 Avr - 0:32

JANE
&
CLAYTON

Voyage, voyage, plus loin que la nuit et le jour, voyage.

*Non effectivement, elle n’avait point de remède pour elle. A dire vrai, elle n’en avait jamais, car jamais cela ne lui était réellement venu à l’esprit. En outre, les soins de son botaniste n’étaient-ils pas préférables ? Ce n’est pas lui qui prétendrait le contraire, dans tous les cas. Et pour preuve, il venait de l’affubler, sans permission aucune, de moufles et d’un bonnet, pour la protéger d’un froid qu’elle supposait glacial. Il ne plaisantait donc pas quant au froid les attendant… Jane garda ses remarques pour elle, y compris cette pique qui menaçait ses lèvres closes. D’une part elle n’était plus une enfant, d’autre part elle n’était pas certaine qu’il appréciât le surnom de « Père ». Néanmoins – et surtout parce qu’il était question de lui et de personne d’autres – elle appréciait l’attention qu’il venait d’avoir pour elle, preuve du souci à son égard. Et ce fut sur ce sentiment-là qu’elle choisit de se concentrer.

A l’évocation des Bahamas, Jane ouvrit la bouche et la referma aussitôt. Choisir le grand froid était révélateur. Son regard se plissa légèrement dans le dos du botaniste affairé à prendre le portoloin. Elle essayait de le cerner, de le comprendre. Là où il aurait pu tirer avantage de la trop grande chaleur, il avait choisi le froid et le combat qui l’accompagnait. Car tous deux seraient dissimulés dans leurs couches de vêtements et Jane se doutait parfaitement que ce n’était pas là une situation des plus appréciables pour un homme. En somme, elle se doutait, vu ses atours, qu’il était question de neige, là où ils se rendaient. Et rien ne fut plus plaisir à la jeune femme qui adulait les flocons glacés et leur toucher.

« J’ai pensé que ce froid nous réussissait. »

Cette phrase la fit sourire de cette tendresse qu’elle n’avait qu’en sa présence. Jane retint sa respiration et agrippa le bec verseur en fermant les yeux. Son cœur eut le temps de se retourner X fois en une poignée de mini-secondes et Jane atterrit, titubante, dans la couche neigeuse, le cœur au bord des lèvres. Spontanément, elle agrippa le bras de son botaniste pour récupérer un certain équilibre. Le froid gifla ses joues, mordit son nez et surtout l’embrassa suffisamment pour lui redonner un air pur et bienvenu. Tout en reprenant « vie » et contenance, la jeune femme l’observa regarder sa valise miniaturisée et se retint de sortir sa baguette pour en révéler son véritable contenu. Car Jane avait mis fort longtemps à se décider. Finalement, elle avait choisi de se fier à la lettre et à prendre le nécessaire pour ne pas avoir froid. Elle se félicita d’ailleurs d’avoir pris un gilet long et épais par-dessus son chemisier. Ainsi sous son manteau de laine, il lui tenait bien chaud sans trop la priver de ses mouvements néanmoins. Jane releva les pans de son écharpe pour couvrir au mieux son cou et jeta un regard en biais au botaniste, un tantinet suffisant. Elle lui sourit avec malice et acquiesça lentement.*

Je le suis. Ne perdons pas de temps.

*Parce qu’ils venaient tout juste de poser les pieds sur cette plaine inconnue de Jane, elle avait encore la notion du temps en tête. C’était comme si le tic-tac de l’horloge continuait de résonner en elle, comme un boulet rappellerait sa présence à sa cheville. Jane se tourna alors vers la plaine pour la contempler pleinement. Et ce qu’elle vit lui coupa le souffle. Emportée par ses émotions et cet appel de liberté, elle relâcha l’emprise qu’ils avaient l’un sur l’autre et fit deux pas de plus vers cet horizon auquel elle souhaitait s’abandonner. Ce manteau blanc, lequel s’étendait sous ses yeux, elle aurait aimé pouvoir l’enlacer de sa nudité, afin de se purger de toutes ses souffrances. Faire face à l’immensité lui arracha une complainte sourde, presque muette, comme ce cri qu’elle devait étouffer quotidiennement. Jane, qui avait rêvé d’aventures, de voyages, et de connaître le monde, grandissait, évoluait dans une geôle dont elle avait elle-même bâti les murs. Et cette étendue blanche lui rappelait son sacrifice, non sans douleur. Pourtant, c’était bien un sourire qui s’étendait sur ses lèvres. Ses prunelles, quant à elles, brillaient d’une émotion profonde. Jane inspira profondément et expira non sans s’imprégner de cette liberté qui s’offrait à elle. Une journée, rien qu’une journée… Le cœur plein de gratitude et de sentiments les plus purs, elle ne se tourna pas tout de suite vers le botaniste, avec lequel elle aurait aimé partager ses ressentis. Mais non seulement, elle n’avait les mots suffisants, mais elle l’en aurait probablement effrayé par la quintessence même de ses émotions, cet aspect le plus brut et, pourtant le plus doux et le plus raffiné.

Deux longues minutes s’écoulèrent avant qu’elle ne se retournât vers son cher botaniste. Elle fit les deux pas qui les séparaient et le contempla un instant, hésitante. Elle ignorait la manière dont elle devait s’exprimer alors qu’elle avait tant à dire. Et si les mots étaient impuissants, elle ignorait également comment transmettre, communiquer par les gestes – cette ignorance se bornant au botaniste seul bien évidemment -. Alors elle se tut et enfila les raquettes avant de se redresser et prendre le bras masculin, affectueusement. Mais son regard quant à lui, restait figé face à l’horizon blanc.*

Je veux tout explorer… souffla-t-elle d’une douce détermination.

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Clayton Ackley
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MessageSujet: Re: [Clayton & Jane ] Voyage voyage, plus loin que la nuit et le jour, voyage !   [Clayton & Jane ] Voyage voyage, plus loin que la nuit et le jour, voyage ! EmptyDim 2 Avr - 20:13

*Il regarda Jane admirer l'horizon blanc, que se soit par la pureté du ciel matinale ou le manteau neigeux sous leurs pieds, avec un enthousiasme et une émotion qu'il sentait vibrante bien que contenue. Il l'admira, fier de ce petit effet même s'il n'avait, finalement, pas pris de grands risques sur la destination. En revanche, beaucoup plus sur le programme. Après plusieurs minutes de considération pour la nature, elle finit par se retourner vers lui. Il crut qu'elle allait lui dire quelque chose, la sentant hésitante ou peut être cherchant ses mots, mais elle n'en fit rien. Il se dit alors qu'il avait du imaginer cet élan, il n'était de toute façon pas très éclairé sur les sujets tel que celui de l'affection humaine.

Il finit par mettre sa paire de raquettes, et sortit une paire de gants épais, bien plus que ceux qu'il avait porté pour leur sortie à New-York. Enfin, il passa son sac par dessus sa tête, la lanière lui barrant le buste et se mit en route. Quelques explications devaient être fournies alors qu'il pointait du doigt le sommet d'un monticule neigeux où ils devaient se rendre.*

Nous allons là-haut. Nous devrions y être largement avant midi, j'aimerais m'y rendre dans 3 buts. Le premier, pique-niquer. Le second, y faire des anges de neige, ils auront l'air magnifiques quand nous redescendrons. Le troisième, y observer les Bigfoots qui, si mes sources sont exactes, doivent tout juste sortir d'hibernation. Est ce que ce programme convient à votre envie d'aventure et d'évasion mademoiselle ?

*Il lui jeta un coup d’œil, vérifiant qu'elle ne grelottait pas. La courte marche devait la tenir au chaud mais il savait les femmes plus sujette au froid, or aucune femme ne l'avait jamais accompagné sur des territoires de cette nature. Au pire, il avait toujours une fiole de pimentine pour lui sauver la mise. Rassuré, il finit par regarder droit vers la cime à atteindre avant de reprendre.*

L'ordre du jour étant clarifié, peut être vous posez-vous des questions sur ce qui m'a fait choisir cette destination en particulier. Et si ce n'est pas le cas alors préparez vous à vous ennuyer car je vais vous éclairer tout de même. Vous m'avez dit que vous rêviez de voyager à nouveau soit, mais vous avez surtout mis en avant votre envie de découverte et donc d'aventure. Je vous avoue que j'affectionne aussi les pauses de quelques jours dans des endroits chauds qui ne sont prévus que pour la détente, l'oisiveté et le plaisir. Mais 24h étant un laps de temps bien court, j'ai préféré mettre de côté, pour cette fois, cette version agréable de l'évasion pour se concentrer sur son expression la plus exaltante. Et puis je ne suis pas un homme facile, je ne me mets pas en tenue de baignade si facilement devant la première venue, plaisanta-t-il. Pour finir, nous avons été, je crois, assez honnête l'un envers l'autre jusque là. Nous ne sommes jamais plus sincère que dans la nature. Il n'est pas nécessaire de faux semblants, de choisir avec soin sa toilette, il n'y a pas de basse tentation quand on est seul au milieu de nul part. La nature à tendance a faire ressortir le meilleur de moi-même mademoiselle, je le confesse. J'espère qu'elle aura ce même effet sur vous, car il n'y a rien qui ne me fasse plus envie que de vous explorer encore un peu plus.

*Dit-il, ayant conscience de la double lecture possible à cette phrase.*

Maintenant, je me dois d'être égoïste en vous demandant si vous êtes satisfaite, et orgueilleux en vous demandant de m'expliciter à quel point vous êtes heureuse d'être en ma présence, fut-ce au pôle nord, sur le désert de sel bolivien, sous la tente d'un bédouin ou dans le ranch du pire des péquenauds texans. Parce que vous...


*Il tourna la tête à l'opposé en direction d'une forêt de conifères, faisant mine de l'inspecter avec zèle, et ne parla pas d'une voix très forte, comme s'il se donnait 50% de chance que ses paroles ne soient pas entendues.*

… vous m'avez manqué.

*Son malaise était palpable, lui même s'interrogeant sur une potentielle faute de sa part, comme un petit enfant timide et hésitant devant un parent aussi froid que le blizzard à qui il rêverait d'avouer son amour. Il n'avait pas l'habitude de se mettre à nu, ne serait-ce qu'à travers quelques mots, et donc de se rendre vulnérable. Bien au contraire, il avait mené sa vie de sorte à gommer toutes ses fragilités. Il était néanmoins à la fois sincère et calculateur. Sincère car ses mots étaient une véritable confession dont il espérait un peu trop d'ailleurs, et calculateur parce qu'il se savait encore suffisamment peu impliqué pour soigner assez facilement son égo d'une réponse négative. Et après mûres réflexions, il en vint surtout à espérer qu'elle ne lui demanderait pas de répéter plus fort ses paroles.*
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Jane K. Conrad
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MessageSujet: Re: [Clayton & Jane ] Voyage voyage, plus loin que la nuit et le jour, voyage !   [Clayton & Jane ] Voyage voyage, plus loin que la nuit et le jour, voyage ! EmptyDim 2 Avr - 23:53

JANE
&
CLAYTON

Voyage, voyage, plus loin que la nuit et le jour, voyage.


*Pique-niquer dans la neige. Elle n’avait jamais pique-niqué dans la neige. C’était une idée saugrenue…mais terriblement exaltante. Un léger sourire naquit sur ses lèvres à cette idée des plus charmantes. En revanche, elle tourna un regard surpris à l’évocation des anges des neiges, souvent attribués aux enfants. Mais elle ouvrit encore davantage les yeux à l’évocation des sasquatchs. Un programme qu’elle n’aurait jamais pu deviner et auquel elle n’aurait jamais pensé.
Sa surprise passée, elle eut un léger rire taquin et acquiesça doucement.*

Je crois qu’il convient tout à fait, en effet. Vos idées sont plus étonnantes les unes que les autres, et j’y trouve une certaine complaisance à vrai dire. Vous prenez un sacré avantage, Monsieur Ackley, révéla-t-elle dans un sourire enjoué.

*Elle écouta sa longue tirade tout en continuant d’inspecter et de contempler la beauté des alentours. Elle perçut alors cette maladresse qui commençait à lui être doucement familière, et qui apparaissait dès lors qu’il cherchait à lui faire plaisir. Il se justifiait comme dans la crainte qu’elle fût insatisfaite, ce qui ne la toucha que plus encore. Mais ce qu’elle entendit surtout ce furent ses desseins d’être une fois de plus honnête et naturel en sa compagnie, sans masque aucun, ce qui l’amena à raffermir son étreinte autour de son bras, affectueusement.
Enfin, elle s’attarda sur le terme « explorer », lequel fit, un court instant, étinceler son regard. Car Jane, depuis le premier jour, avait noté le soin que prenait le botaniste à toujours solliciter le mot le plus approprié, et pour cause, elle y était également sensible. Ainsi entendit-elle le terme « explorer » sous ses deux sens et si elle ne le formula pas, en tant que tel, la réciproque était pourtant présente. Ce dont elle s’étonnait intérieurement et qui n’en était pas moins révélateur de ce qu’elle éprouvait réellement pour son botaniste.

« Ennuyeux », « égoïste », « orgueilleux », Jane était prête à le défendre contre ses propres accusations, quand la révélation se fit dans un murmure qu’elle crut tout d’abord avoir mal compris. Mais dans pareil silence, elle ne pouvait avoir mal entendu. Son malaise, lequel elle ressentit effectivement, le lui confirma. Et ce fut pour la jeune femme une confession à laquelle elle ne s’était attendue. C’était une chose que de l’écrire dans une lettre, mais le dire, c’était comme donner une toute autre réalité à cet aveu. La confession aurait d’ailleurs pu flatter son ego, mais il n’en fut rien. Pourtant, son ego aimait être cajolé autant qu’il aimait être confronté à aussi fort que lui. « Vous m’avez manqué. » avait-il dit et quelque chose d’inaccessible avait alors remué en elle. C’était une sensation étrange, qui n’avait pour autant rien de douloureux, au contraire. Jane ouvrit la bouche et la referma aussitôt peu certaine de ce qu’elle venait de ressentir. Finalement, elle était aussi maladroite que lui sur le sujet. Une chose demeurait néanmoins certaine : face à sa vulnérabilité, c’était à elle d’évoquer, de dévoiler la sienne sous le ciel canadien.*

La neige est d’une pureté envieuse. Elle étincelle et ses cristaux rayonnent de mille feux. Elle a cette perfection que je pourrais presque jalouser. Tout pourrait l’entacher, et pourtant le manteau blanc est là, étendu sous nos yeux, paresseux. Rien, si ce n’est nous, n’entrave le calme qui est le sien. J’aime la chaleur à bien des égards, mais le froid à quelque chose de saisissant, de revigorant. Si vous souhaitez connaître et explorer le meilleur de moi-même, ce sera dans ce froid glacial, coupée de tout … ou presque, nuança-t-elle dans un petit sourire badin. Je crois que c’est là le meilleur endroit que vous auriez pu choisir, rassurez-vous. Quant à votre orgueil…

*Elle se tut et vint lui couper la route pour le forcer à la regarder. Jane ôta sa moufle, et glissa sa main dénudée sur sa mâchoire pour tourner son visage gêné vers elle. Son sourire se fit légèrement taquin afin de le détendre, tandis que son regard exprimait d’ores et déjà ce qu’elle s’apprêtait à confesser.*

C’est la première fois en six ans que je ne me rends pas à l’hôpital, reprit-elle doucement, et je sais d’ores et déjà que demain, je ne ressentirai aucune envie d’y retourner. Vous auriez pu choisir n’importe quel lieu, qu’il fasse partie de mes prédilections ou non, j’en aurais eu de la satisfaction parce que ma soif de découverte, mon besoin d’évasion, et mon envie d’aventures … eh bien vous en êtes la parfaite allégorie, confessa-t-elle en retirant lentement sa main pour éviter toute gêne. Oui, je me sens heureuse en votre présence, et je ne sais encore comment l’exprimer tant je crains de mal faire ou vous gêner. Je suis certaine qu’une part de vous sait que ces mots-là n’ont jamais été prononcés, et peut-être en ai-je également, quelques craintes à les confesser car ces mots ont souvent un pouvoir qui nous dépasse, du moins me dépassent-ils moi. Je les connais, je les ai lus, mais les ressentir … c’est aussi désarmant qu’agréable, et c’est surtout la preuve d’ô combien nous sommes vulnérables. Et c’est là quelque chose que nous n’apprécions guère, vous et moi. Mais je suis prête également à faire quelques efforts, parce que vous m’avez également manqué, Clayton, susurra-t-elle dans un sourire sincère avant de lui faire signe de son doigt découvert de se baisser quelque peu – car la neige jusqu’à preuve du contraire n’aidait pas vraiment à être grand – pour déposer un baiser tendre à la commissure de ses lèvres. En voilà une preuve, pour votre orgueil.

*Une insulte de plus aux convenances, ce qui fit sourire - et rougir - Jane de satisfaction - et de pudeur-. Elle se recula légèrement, le regard fortement espiègle et renfila sa moufle pour protéger sa main du froid saisissant.*

Votre orgueil et votre égoïsme sont-ils tous deux satisfaits ? Sinon je crains, dans le cas contraire, que nous ne respections pas le déroulement exact de ce que vous avez prévu, prévint-elle un tantinet mutine.
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MessageSujet: Re: [Clayton & Jane ] Voyage voyage, plus loin que la nuit et le jour, voyage !   [Clayton & Jane ] Voyage voyage, plus loin que la nuit et le jour, voyage ! EmptyLun 3 Avr - 16:08

Vous ne devriez pas envier la pureté factice de la neige Jane, son pouvoir consiste à recouvrer la saleté du monde d'autant de couches que nécessaire. Le bandage, issu du tissu immaculé le plus pur, ne saurait faire disparaître la plaie, il la cache seulement.

*Il jeta un rapide petit coup d’œil en l'air avec un air désolé, sa vision du monde où tout n'était que factice et mensonge n'était pas de bon ton sur l'instant, mais il savait déjà comment retomber sur ses pattes pour ne pas plomber l'ambiance.*

La pureté qui vous est propre est bien plus belle et bien plus réelle que celle d'un champs de coton, parce qu'elle est le fruit d'une véritable volonté et de votre bonté. Aucun cœur n'est pur, mais le votre s'en rapproche de par sa sincérité.

*Jane se disait satisfaite, Clayton était donc aux anges. Il nota cependant qu'elle n'avait rien contre une petite excursion plus exotique, son imagination masculine lui offrit aussitôt la vision de son infirmière dans ces petits maillots une pièce qui ne couvraient que la moitié des cuisses et laissait le décolleté largement échancré. Une des rares mais délicieuses invention des français.

Il fut tiré de sa rêverie lorsqu'elle l'arrêta en plein milieu de l'ascension pour lui faire face et répondre à sa confession. A son grand soulagement, les mots étaient entendus, compris et visiblement partagés. Clayton se pinça les lèvres l'une contre l'autre puis sourit à l'infirmière, le regard brillant. Il y avait des tas d'émotions qu'il refoulait volontiers, la peine, la culpabilité, la peur, la colère, l'envie, mais certainement pas la joie. C'était ce petit sourire satisfait qu'il affichait sans vergogne qui lui donnait souvent cette image d'homme suffisant.

Le botaniste était un possessif. Pas à la manière de ses jaloux qui couvaient et enfermaient dans des coffres leurs trésors en refusant de prendre le risque de les exposer au monde. Mais il était battit de cette forme de possessivité qui avait soif de tout obtenir. Il voulait toutes les richesses, toutes les saveurs, toutes les joies, tout ce qui faisait l'envie et la jalousie des autres, non pour les cacher mais pour en jouir. Alors, à partir de cet instant, il considéra Jane comme « à peu près » lui appartenant. Bien sur, il allait devoir lui trouver un nom plus élégant ce qui allait lui donner matière à réfléchir. Il avait eut des galantes à son bras, des qu'il avait présenté pudiquement comme des « amies » là où tout le monde s'accordait sur le sens caché et peu glorieux du terme, des amours secrets, ceux qu'on ne présentait pas, mais jamais il n'avait eu de... copine ? Trop enfantin. Fiancée ? Grand dieu non ! Régulière ? Ça sonnait comme la favorite d'un bordel. Officielle ? C'était pas mal, en tout cas dans l'immédiat, dans sa tête et dans ses rêves, le mot ferait l'affaire.*

Vous ne devriez pas vous montrer trop câline avec moi, dit-il après le baiser sage qu'elle lui avait offert, où je vais vouloir vous emmener en escapade sans arrêt ce qui ne serait pas très sérieux ni très fair-play pour mes concurrents. Orgueil et égoïsme sont ravis, peut être même un peu trop, si j'ai un peu la grosse tête pour le reste de la journée, vous ne pourrez vous en prendre qu'à vous même mais... oh...

*Il fit mine de tâter le bas de son pantalon.*

Mes chevilles enflent. Nous sommes sauvés, cela va rééquilibrer le tout !

*Il la contourna en répondant à son expression espiègle, s'éloignant à reculons ce qui n'était vraiment pas chose aisée en raquettes, et encore moins dans une montrée. Il se fit alors provoquant.*

L’inattendu, c'est ce qui fait une véritable aventure ma très chère Jane. Je ne crains pas les imprévus, au contraire.
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MessageSujet: Re: [Clayton & Jane ] Voyage voyage, plus loin que la nuit et le jour, voyage !   [Clayton & Jane ] Voyage voyage, plus loin que la nuit et le jour, voyage ! EmptyMer 5 Avr - 17:56

JANE
&
CLAYTON

Voyage, voyage, plus loin que la nuit et le jour, voyage.


*Sincérité. Un drôle de mot. Un mot qui lui donna un frisson sur l’instant, un mot qui lui donna de la culpabilité, un petit goût de honte sur les lèvres. Jane était sincère, cela ne faisait aucun doute. Cependant, elle en savait désormais plus que ce qu’elle voulait bien avouer sur les possibilités qui s’offraient au botaniste dans les bas-fonds newyorkais. Elle allait devoir le lui dire, peut-être, avant qu’Arthur ne le fît de lui-même. Car cet idiot pas si idiot avait la langue que trop pendue, et elle le savait. Depuis, elle avait eu le temps d’y réfléchir à tête reposée. Là où ses valeurs, son intégrité et sa pureté auraient dû la convaincre de ne pas s’aventurer sur ce terrain hasardeux, Jane refusa de s’en laisser influencer. Elle prenait goût au plaisir de l’instant et à ses aléas. Elle avait dans les creux de ses mains l’Aventure, et elle ne pouvait se résoudre à l’abandonner pour une histoire de bas-fonds. En d’autres termes, elle ne souhaitait s’en mêler, préférant, et de loin, ne compter que sur l’affection qu’il semblait lui porter. Elle avait fait preuve d’une trop grande curiosité, mais à bien y regarder, elle se savait désormais fixée sur ce qu’elle était susceptible d’attendre dans un proche avenir : c’est-à-dire rien.

En outre, la vilaine curieuse se mit à interpréter les paroles pessimistes de son interlocuteur. Instinctivement, elle eut le pressentiment que son rôle, si elle devait en avoir un jour un, ne serait ni plus ni moins que celui de la neige avec les affinités bien sûr. Elle l’avait déjà auprès de ces petits prétendants. Et il y avait une plaie certaine dans le cœur du botaniste. Jane n’en connaissait pas l’étendue mais elle était convaincue de son existence et sa pureté ne l’en guérirait pas. Elle en était, involontairement, avertie mais pas moins entêtée à essayer. Après tout, lui-même l’avait souligné, elle avait une volonté infaillible et une bonté qui pouvait, à bien des égards, encore le surprendre.*

Très bien j’en prends note : ne plus me montrez câline. Néanmoins vous oubliez qu’ils ont des années d’avance sur vous, objecta-t-elle en levant un doigt soit une moufle, et qu’eux-mêmes ne connaissent pas le mot fair-play. Mais c’est à vos risques et périls bien entendu, vous décidez je suis, pour le moment du moins, nuança-t-elle dans un sourire entendu. Quant aux escapades, tout dépend la définition que nous donnons à ce terme. Si nous le prenons à la racine, nous parlons d’échappée et, vous serez sûrement ravi d’apprendre qu’il y a des escapades qui ne demandent pas toujours des portoloins. Non en fait, s’arrêta-t-elle soudainement songeuse, c’est moi qui le suis. Mais vous apprendrez à l’être, j’ai non seulement les armes pour, mais également les talents culinaires de mon côté.

*Son sourire débordait d’une fausse prétention. Peut-être s’avançait-elle encore un peu trop vis-à-vis des armes qu’elle venait de s’octroyer, elle allait d’ailleurs devoir les travailler dans un avenir proche, mais elle ne doutait en revanche pas de ces talents culinaires. Par le pacte qu’elle avait conclu avec Jack, ses talents s’en étaient accrus. Ils n’avaient eu d’autres choix car Jane avait eu jusque-là quelques difficultés en la matière. Heureusement pour elle comme pour sa cuisine, elle n’en souffrait plus.
Quant au rééquilibre du corps … Non il ne valait mieux pas qu’elle ose s’aventurer sur ce chemin-là.*

Est-ce là une provocation ? Vous osez me provoquer alors que vous peinez à marcher rien que pour me regarder. Et si vous me tournez le dos, qui sait ce qui pourrait vous arriver… Vous seriez une proie si facile alors.

*Un éclair de malice apparut dans son regard. Jane voulait se transformer, profiter de la pureté du ciel pour explorer les environs par le vol, mais plus encore, elle voulait le surprendre et … pavaner accessoirement, car son dur labeur venait enfin de payer. Seulement, elle devait saisir la bonne occasion et ce n’était pas encore celle-ci. Comment pourrait-elle le surprendre ? Elle avait bien une idée, mais il aurait amplement le temps de se défendre voire de contrattaquer. Il était trop prêt et attentif pour être surpris. Alors elle transplana derrière lui, légèrement de côté, la jambe d’ores et déjà tendue pour attendre son pas de trop.*

Quel avantage pourrais-je donc avoir sur vous, mmh ? Vous êtes grand là où je suis petite, vous êtes plus fort que moi là où je suis un poids plume, vous êtes sorcier là où je le suis aussi et vous avez ce regard malicieux, qui ne présage rien de bon pour moi, et rien de bon pour vous non plus de ce fait, calcula-t-elle dans une moue amusée. Avouez qu’il me reste peu de possibilités. Rien que la surprise en elle-même, et vous y êtes déjà que trop préparé. Je pourrais modeler la neige sous vos pieds, vous emprisonner dans un objet de ma composition, susurra-t-elle d’une voix suave, vous y garder jusqu’au supplice mais si tentante soit l’idée, j’avoue qu’aussi loin que remontent mes souvenirs, je n’ai jamais essayé de modeler la neige.

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MessageSujet: Re: [Clayton & Jane ] Voyage voyage, plus loin que la nuit et le jour, voyage !   [Clayton & Jane ] Voyage voyage, plus loin que la nuit et le jour, voyage ! EmptyVen 7 Avr - 12:55

*Il fit mine de réfléchir et d'être pris de regret. C'était une nouvelle scène de théâtre encore une fois, et pourtant au travers de chacun de leurs jeux, il laissait filtrer une part de vérité. Les confessions étaient plus simples à avouer sous le couvert de l'humour. Il était si loin d'imaginer le pessimisme qui animait Jane à son encontre.*

Très bien, très bien, j'avais mal évalué les risques ! Continuez à vous montrer câline, ne vous gênez pas, dit-il en écartant les bras, mon corps est en libre service, pour vous uniquement bien entendu. Simplement, prenez garde et n'oubliez pas que peu importe ce que vous m'offrez, j'en voudrai toujours plus.

*Il laissa retomber ses bras tel un homme vaincu. Il baissa ensuite le visage tandis qu'un petit rire franchit ses lèvres. Clayton en connaissait un rayon en terme d'échappée ne nécessitant pas un long voyage, mais il n'était vraiment pas sur que Jane et lui soit sur la même longueur d'onde en la matière, pas même sur une toute petite parcelle. Il eut du mal à refréner son sourire coquin, voir un brin goguenard alors qu'il relevait des yeux brillant sur son interlocutrice.*

Je connais des tas de façons de s'échapper du quotidien effectivement, dont beaucoup que j'espère bien partager avec vous, dit-il en faisant une petite pause et en retrouvant un air sérieux. J'entends par là, qu'il me tarde en effet de goûter à votre cuisine, en ne doutant pas qu'il s'agira pour ma langue de vivre un voyage extraordinaire.

*Il se demandait bien ce que Jane lui réservait à son tour comme surprise, car il avait du mal à l'imaginer se contenter de l'inviter chez elle pour lui faire chausser des pantoufles pendant qu'elle lui préparerait un poulet basquaise, tablier noués aux hanches, à moins qu'elle ne soit entièrement nue sou... chut ! Bref, il devait forcément y avoir un autre but que celui de contenter son estomac, et il l'imaginait trop prude pour lui faire des avances plus osées, ce qui laissait un voile de mystère des plus intriguant.*

Qui provoque qui ? On se le demande. Encore que vos provocations ressemblent plus à des promesses, vous savez que j'en attends beaucoup à présent. En ce qui concerne les avantages, je sais que vous en avez déjà quelques uns pour vous, mon regard lui-même ne saurait mentir là dessus, vous êtes juste trop sage pour en user, et par « sage », j'entends que vous êtes réfléchie, dit-il malicieusement. Voilà que vous préférez encore user de piège et me faire prisonnier ? Vous voulez m'enfermer pour l’éternité dans une boule à neige qu'on agite ? Qui serait le plus malheureux de nous deux... Les deux en fait, du moins j'espère. La compagnie que nous nous offrons mutuellement est un bien trop précieuse et exaltante pour être reléguée dès à présent dans une boite à souvenir. Quant à mes déplacements se faisant à grand peine, à qui la faute ? Me voilà pris dans un dilemme. Dois-je prendre le risque de me blesser pour que mes yeux n'aient pas à se détourner du visage convoité, ou me retourner pour la sûreté de mes pieds et encourir une attaque sourn...

*Elle transplana, et alors qu'il avait amorcé un nouveau pas à reculons, le bout de sa raquette se prit dans la jambe de l'infirmière et il tomba à la renverse dans l'épaisse couche de neige. Mais il ne comptait pas la laisser s'en sortir à si bon compte. Sans même lui laisser le temps de fanfaronner de sa mesquine victoire, et surtout, de se remettre correctement sur ses appuis, il l’attrapa par la main et la fit tomber, sur lui par préférence masculine. Il réceptionna la petite femme, comme elle l'avait si bien mentionné, car ma foi, il était plus dangereux pour elle de tomber sur lui que dans l'épais manteau de neige. Il se mit à ricaner de toute cette scène incongrue.*

Vous savez que si vous vouliez me voir allongé il y avait d'autres moyens plus tendre et tout aussi efficace ? Mais si vous cherchiez à me tuer, alors l'endroit était fort mal choisi.

*Il posa une main ganté sur la joue de son infirmière, puis la fit glisser sur sa nuque en se mordant la lèvre. Sans doute avait-il envie de l'embrasser, mais aussi se dit-il qu'elle ne le méritait pas après le vilain tour qu'elle venait de lui jouer. Alors il tendit le cou pour essayer d’apercevoir la cime par delà le ciel et se contenta de claironner.*

Vous êtes si dissipée, nous n'y serons jamais avant midi. Une chance que nous ne soyons pas pressés.

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MessageSujet: Re: [Clayton & Jane ] Voyage voyage, plus loin que la nuit et le jour, voyage !   [Clayton & Jane ] Voyage voyage, plus loin que la nuit et le jour, voyage ! EmptySam 8 Avr - 0:58

JANE
&
CLAYTON

Voyage, voyage, plus loin que la nuit et le jour, voyage.

*Elle eut peine à retenir son sourire à la précision adverbiale. C’était grisant d’être convoitée et convoiter en retour. Jane, pour qui cette situation était toute nouvelle, ressentait un plaisir qu’elle n’aurait su exprimer. La réaction du botaniste provoquait en elle quelque chose d’indéfinissable, mais une chose était certaine : c’était bien plus qu’un simple contentement, une fois encore. Sa mise en garde cependant lui noua l’estomac dans l’autre sens. Et comme toutes les jeunes femmes qui connaissaient leur première inclination, elle se demanda jusqu’à quel point elle pouvait offrir et surtout si cela serait suffisant. Il n’y avait aucune réponse à ce genre de question, et pour une fois, ce fut sa propre rationalité qui la balaya d’un revers de confiance. Elle apprendrait, c’était ce qu’ils s’étaient dits depuis le début.*

Votre gourmandise est fidèle à sa réputation et si j’étais une autre femme, je pourrais m’effrayer d’un tel avertissement, souligna la jeune sorcière dans un sourire. Or je sais ce qu’est d’être assoiffée. J’essaierai d’être à la hauteur de ses attentes.

*A l’entente de son rire, elle pencha légèrement sa tête vers son épaule dans un signe interrogateur. Se moquait-il ? De toute évidence. Jane eut un léger sourire de politesse en écoutant ses premières justifications. C’était quelque chose dont elle avait effectivement conscience grâce aux « confessions » arthuriennes. A son tour, elle ne put refreiner le léger rire qui fit écho à cette volonté de partage. Jusqu’à quel point essaierait-il de partager avec elle ? Elle se le demandait.*

Oh mais je n’en doute pas le moins du monde, répliqua-t-elle finalement d’un ton taquin, votre gourmandise vous y poussera comme la curiosité ainsi que ce sentiment d’attractivité.

*Son sourire s’agrandit avec malice.*

Pour ce qui est de mes talents culinaires, j’y veillerai.

*Et elle allait réellement devoir y veiller. Mais chaque invitation en son temps… Heureusement pour la novice, les provocations, bien que nombreuses, ne l’effrayaient pas outre mesure, pour le moment du moins. Viendrait que trop tôt peut-être la confrontation à ses provocations, pour autant, cela ne lui traversa pas l’esprit. Pour cause, son ego l’en protégeait. Qui savait alors là où il pourrait l’emmener…*

Je ne fais que répondre à vos provocations, se défendit-elle en levant ses moufles en signe d’innocence, à vous d’interpréter les miennes comme bon vous semblera. J’aime les challenges, mon cher botaniste, même lorsqu’ils sont mêlés d’humour et de tendresse, ajouta-t-elle avec une spontanéité qui manqua de la troubler elle-même.
« Sage », reprit-elle alors avec un petit raclement de gorge inaudible, est un mot au sens multiple comme vous venez de justement le préciser. Permettez-moi de souligner avec effronterie un petit détail : tous les adjectifs angéliques dont vous aimez m’affubler avec tant de douceur ne sont que des traits de mon apparence. Certains sont ancrés, d’autres sont juste là par contrôle ou sécurité. Je reste humaine et fort malheureusement sujette aux différents péchés qui pervertissent l’âme, avoua-t-elle dans un petit soupir théâtral avant de poursuivre d’un ton plein d’humour, et ne me tentez pas, vous feriez une agréable boule à neige qu’il me plairait fortement de contempler à toute heure du jour ou de la nuit. Rassurez-vous donc, ce ne serait pas pour l’éternité.

*Une moue mutine sur le visage, elle prit un air songeur et se tapota le menton de sa moufle. Elle avoua alors son plan comme on expliquait une conséquence de cause à effet, basée sur l’unique conditionnel, celui qui laissait place à toute l’imagination nécessaire.*

En réalité, j’imaginais vous enfermer juste l’espace de quelques minutes afin de vous observer. Evidemment, j’aurais fini par être prise d’impatience et alors j’aurais rejoint vos bras pour me faire pardonner de ma possessivité. Je vous aurais alors embrassé afin que la réalité ne soit pas encore un souvenir. Car les souvenirs perdent de leurs couleurs, perdent de leur beauté à force d’être repensés encore et encore. Chaque seconde devient souvenir et ils sont bien gardés dans ma mémoire, néanmoins non, je refuse que vous deveniez d’ores et déjà un souvenir. Cela éveillerait ma frustration féminine qui dit-on souvent n’est pas toujours contrôlable. Et je n’ai aucunement l’intention d’être une de ces Furies.

*Jane mit son plan en place. Quelle ne fut pas alors sa joie que de voir son piège se refermer aussi facilement. La chute provoqua en elle un grand éclat de rire amusé tandis qu’elle s’imprégnait du regard, de Ce regard d’homme surpris, en plein déséquilibre et tombant à la renverse. Loin d’imaginer qu’une punition, même quelconque, pouvait suivre, elle se félicita largement de cette chute avant d’elle-même connaître le même sort dans un petit cri de frayeur. Une rougeur prit alors place sur ses pommettes tandis qu’elle se retrouvait punie sur les genoux du botaniste.*

Ah oui, vraiment ? demanda-t-elle d’une candide innocence. C’est là quelque chose que vous allez devoir m’apprendre, je le crains. Même si nous savons tous deux que vous vous en donnerez à cœur joie. Quant à vous tuer, je sais avoir dit ne pas être un ange, mais je ne suis sûrement pas le diable non plus ! s’outragea-t-elle faussement.

*La scène suivante eut le don de lui assécher la gorge. Son regard aussi timide qu’effronté dans une parfaite dualité oscillait à observer ses gestes et lui-même. Rien ne lui échappa, pas même cette tension soudaine qu’elle ressentait dans tout son corps. Le charme, aussi soudainement qu’il était apparu, se rompit, presque. Jane reprit quelque peu son assurance, probablement en raison d’une possible frustration.*

Dissipée ? souffla-t-elle dans un sourire badin. Peut-être. J’aime m’amuser, profiter de cet instant d’intimité. Vous n’allez tout de même pas me reprocher de savourer le moment présent alors que c’est vous-même qui m’en avez convaincue ! Quant au temps, je ne suis nullement en affaire avec lui aujourd’hui. Néanmoins si vous y tenez, mon cher botaniste, je suis à même d’y être avant midi, claironna-t-elle avec une fierté apparente. En revanche, vous … Cela me fendrait le cœur de devoir vous laisser derrière moi.

*La précision allait bien évidemment de soi. Face à de telles déclarations, tant de sous-entendus ou de non-dits, la jeune femme se sentit confrontée à un dilemme de bienséance. Le botaniste s’était arrêté dans son attention, elle le savait, d’une manière dont elle ne s’expliquait pas d’ailleurs. Mais le fait est, il s’était interrompu pour une raison qu’elle ignorait – une punition … - et incitait alors la jeune femme à choisir. Devait-elle se lever et rompre totalement l’attraction soudaine, ou au contraire, devait-elle céder à cette curiosité tentatrice dans un élan de zèle ? Aurait-il alors une mauvaise opinion d’elle ? C’était là une question à choix multiples, et elle n’avait malheureusement pas quatre heures devant elle pour y répondre. Jane, à nouveau, misa alors sur l’instant et ce souhait de s’abandonner. Elle sourit et retira sa moufle, une fois de plus, comme pour se donner le temps de saisir son courage d’effrontée à deux mains. Elle glissa lentement sa main dans sa nuque fraîche et se grandit pour atteindre l’oreille du botaniste, et lui souffler doucement.*

Vous avez hésité et voilà que la caresse a repris le dessus.

*La jeune femme se tut un instant, pria sourdement et intérieurement qu’il lui pardonnât sa décision, et reprit cette fois-ci dans un murmure plus timide, plus sérieux, comme on murmurait une confession, un aveu.*

Un auteur français – C’est Victor -  a écrit : « Sais-tu à quoi est bon le baiser ? A essuyer les larmes et à faire naître le sourire. Souris-moi. » Souriez-moi, Clayton.

*Lentement elle recula son visage de la hauteur de son oreille pour venir plonger ses prunelles éclairées d’une douce flamme dans celles de l’homme contre lequel elle était presque blottie.*

Souriez-moi...

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MessageSujet: Re: [Clayton & Jane ] Voyage voyage, plus loin que la nuit et le jour, voyage !   [Clayton & Jane ] Voyage voyage, plus loin que la nuit et le jour, voyage ! EmptySam 8 Avr - 22:27

*Il sourit d'un air attendrit lorsqu'elle voulut le mettre en garde sur les limites de sa sagesse. Avait-elle peur qu'il la voit comme une divine créature d'une pureté parfaite, ce qui ne pourrait, elle n'était qu'humaine après tout, que conduire à une déception ? Il n'en était pourtant rien, aussi s'appliqua-t-il à faire toute la lumière sur ce qu'il pensait à ce sujet. Bien sur qu'elle était plus raisonnable qu'il ne le serait jamais, mais il y avait bien plus à craindre des illusions de Jane à propos du botaniste que de l'inverse, et pour cause.*

J'aime votre pureté, et je crois en elle quelques soient vos objections, se défendit-il pour commencer. Cependant, je ne suis pas un naïf, je connais les Hommes et j'ai bien entendu vos allusions sur votre part d'ombre. Si cela peut vous rassurer, je devine... non, je sais le feu sous votre apparence angélique, un feu auquel je meurs d'envie de me brûler. Mais je souhaite aussi maîtriser mon impatience et apprendre minutieusement de chaque parcelle de votre être que vous exposez avec pudeur. Vos pudeurs, vos sages résolutions, votre vertu, tout ceci sont aussi vos failles Jane, croyez-vous que je n'ai toujours pas compris qu'il ne s'agissait là que de défenses pour vous permettre de garder le cap sur vos objectifs et ne pas vous laisser distraire ? Et pourtant, sans honte aucune, je m'emploie égoïstement à vous en détourner au moins un petit peu. Parce que je sens ce feu en vous, je suis certain que ces jours à vous emprisonner dans cette routine, n'ont pas du tous être facile. J'aime votre sagesse et votre pureté, car j'ai le sentiment que ce sont par vos failles que je parviendrai à m'ancrer en vous, et que le feu qui nous consumera alors, sera l'apothéose et non le mirage attirant mais limité qui est l'apanage de presque toutes les autres femmes. Vos bontés me touchent parce que je devine ce qu'elles cachent. Quand vous regardez le ciel, l'étoile qui tremble ne vous émeut-elle pas plus que celle qui brille ?

*Les fesses dans la neige, il glissa ses bras autour des hanches épaissies par l'épais manteau de la jeune femme. Il devait avoir le droit, n'était-elle pas son officielle depuis trois quart d'heures environ ? Et puis il devait bien trouver un moyen de se réchauffer. Il lui répondit du même ton humoristique.*

« Péchés », un concept bien négatif. Pourquoi tout ce qui est bon devrait être prohibé ? Pourquoi devrait-on être envahit de culpabilité pour tout ce qui nous fait du bien ? Nous devrions effacer ce mot du dictionnaire ou changer sa définition pour la rapprocher de la notion de plaisir. Ce ne sont pas les plaisirs qui égratignent l'âme, j'espère que ma compagnie saura vous en faire la démonstration.

*Il l'écouta attentivement d'un air faussement outré d'être réduit à l'état d'homme objet et lui raconter quel genre de décoration il aurait fait. Puis sa mine se fit plus conciliante au fur et à mesure de ses explications, jusqu'à exprimer clairement du regret.*

Vous vous seriez jeté à mon cou et m'auriez embrassé ? J'ai donc encore loupé le coche !

*Se lamenta-t-il, alors qu'il l'entourait pourtant toujours de ses bras, l'imaginaire étant donc tout proche de la réalité. Une réalité qu'il avait lui-même repoussé d'ailleurs. Jane disait que la frustration transformait les femmes en furies, ou peut-être leur donnait-elle seulement une hardiesse nouvelle ? Il n'aurait su le dire sur le moment alors que la voix de Jane se faisait souffle le temps de seulement quelques mots, lui faisant même douter qu'elle ait ressenti sa courte hésitation.*

Vous avez des talents de montagnarde que j'ignore ? Transplaner ne compte pas, soyons clair, nous sommes ici pour vivre à la dure comme de véritables explorateurs !

*Dit-il, mi-sérieux, mi-amusé, en espérant qu'elle aurait le doute sur ce qu'il pouvait bien lui préparer comme épreuves pour les prochaines heures. Jane fut à nouveau silencieuse, comme si sa tirade précédente n'avait été qu'une façon de combler un vide ou de gagner du temps. Elle sembla se décider pourtant, et retira à nouveau cette moufle qui ne semblait pas vouloir rester sur sa main. Il sentit alors ses petits doigts chaud se glisser sur sa nuque tandis qu'elle se penchait sur lui pour lui murmurer quelques mots à l’oreille. Savait-elle seulement ce que son simple souffle sur sa peau faisaient naître comme délicieux frissons ? L'attraction qui était née il y a quelques minutes s'était atténuée par leurs badineries sans jamais s'évanouir totalement, à l'image de ce souffle venant d'en raviver les braises.

Il tourna légèrement le visage pour la suivre du regard alors qu'elle reprenait place face à lui, plus proche que jamais. Il ne souriait pas mais la tension était plus que palpable. Jamais de sa vie on ne lui avait fait une si jolie déclaration, et il en était touché droit au cœur. Encore une fois, et probablement sans le savoir, Miss Jane avait su battre toutes les autres. Il ne dit rien d'abord mais retira ses gants dans le dos de la jeune femme, puis ramena une de ses mains pour caresser le contour du doux visage féminin. Ce faisant, ses yeux allaient et venaient de sa bouche à ses pupilles. La frustration méritait plus d'attention finalement, alors il remonta sa main et la passa doucement sur ses yeux.*

Veuillez clore vos paupières s'il vous plaît, dit-il dans un murmure, et ne trichez pas.

*Il agita sa main devant le nez de son infirmière pour vérifier qu'elle suivait bien ses recommandations à la lettre puis, une fois rassuré, fouina vite fait dans ses poches dont il extrait aussi silencieusement que possible sa baguette et une cigarette. Il tint alors la cigarette à plat sur sa main droite qu'il transforma en une petite branche de Charme aux feuilles épanouies. Le choix pour ce végétal n'était pas dû au hasard, outre son nom correspondant parfaitement à l'instant délicieux et aux sentiments du botaniste, presque la totalité de sa symbolique pouvait s'y appliquer. Plus particulièrement, le mélange de raison, de recherche de reconnaissance chez une partenaire et le rêve d'amants exceptionnels trouvaient échos en ce moment autant qu'en ses désirs. Peut être devrait-il enfin faire dans la simplicité, mais il était pourtant sur de ses gestes. Visage baissé sur la branche dont il détacha une feuille, baguette rangée, il reprit la parole de cette voix à peine plus forte qu'un souffle.*

Vous pouvez rouvrir les yeux.

*Il humidifia ses lèvres alors que Jane se montrait circonspecte. Ce n'était pas le tout de faire un petit tour de magie, encore fallait-il trouver les mots.*

Le désir embellit tout ce sur quoi il se pose et, parvenu à son apogée, transforme l'objet de votre convoitise en nécessité. Peut-être êtes vous trop avare et moi trop avide, car je veux plus qu'un sourire, je veux vous être nécessaire. Pardonnez mon ambition Jane.

*Il la rapprocha encore un peu plus de lui puis leva la feuille dont il tenait chaque extrémités entre ses doigts. Il la posa sur la bouche pourtant plus que tentatrice de Jane en ne la maintenant plus que de ses pouces, ses mains pouvant alors se saisir de son visage avec douceur et envie entre-mêlés. Il se pencha sur elle en fermant les yeux, prenant le temps d'inspirer profondément pour s'enivrer du parfum de sa peau, effleura ses lèvres avec les siennes au travers de la feuille, et y apposa enfin avec lenteur un baiser, comme une promesse à tout ceux qui allaient suivre.*
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MessageSujet: Re: [Clayton & Jane ] Voyage voyage, plus loin que la nuit et le jour, voyage !   [Clayton & Jane ] Voyage voyage, plus loin que la nuit et le jour, voyage ! EmptyDim 9 Avr - 0:55

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CLAYTON

Voyage, voyage, plus loin que la nuit et le jour, voyage.

*La caresse apaisa la rougeur de ses pommettes ainsi que les tensions de son corps, laissant chaque seconde se faire apprécier à sa juste valeur. Son visage lui-même semblait suivre le parcours de sa main nue, comme pour s’y frotter un peu plus encore. Sa demande la surprit quelques instants mais elle obtempéra sans dire un mot, à la fois curieuse et dans l’attente. Elle ressentait des coups sourds dans sa poitrine, réguliers mais pas moins rapides. Peut-être y avait-il là une pointe d’impatience, mais il y avait surtout le sentiment dans sa plus belle parure et sa plus folle expressivité. Car il n’y avait que le cœur d’un fou pour s’adonner à des sentiments aussi purs et risqués, à des murmures aussi tonitruants. Laisser battre son cœur, c’était proférer un aveu sur lequel on ne pouvait plus revenir. Jane le savait, comme elle savait l’écho qu’il provoquait en elle jusqu’à faire trembler tout son être intérieur. Pourtant, elle portait sur ses épaules un calme apparent, elle avait toute confiance. Ainsi ne chercha-t-elle pas à tricher, l’idée ne lui traversa même pas l’esprit. Que faisait-il ? Elle l’ignorait, et ce n’était pas important étrangement. Quelque chose dans l’instant l’immunisait contre tous les doutes, toutes les craintes qu’elle aurait pu, ordinairement, avoir. Même son intrépidité se faisait silencieuse, peut-être parce qu’elle avait conscience du pas qu’elle venait de faire. Un pas qui ne rentrait pas dans les convenances, un pas qui aurait pu être interprété de bien des manières, mais que la caresse d’une main nue avait fini par accompagner de la plus élégante et tendre des manières. Jane aimait les manières du botaniste, elle les aimait d’autant plus qu’elle savait qu’elles lui étaient destinées. Elle comprenait désormais les dangers de la séduction. Celle-ci pouvait se montrer si charmante qu’il était presque impossible de lui résister. La victime se soumettait alors aux manières séductrices, prisonnière. Mais la jeune femme y voyait une toute autre issue, une toute autre soumission : on se soumettait à des possibilités, d’innombrables possibilités au-delà même du raisonnable, car après tout, la raison et l’amour n’avaient nulle affaire et à faire ensemble. La raison était une entrave nécessaire, mais elle ne l’avait que trop entravée, elle, jusque-là. C’était dans des moments comme celui-ci, transcendés par l’instant, qu’on se savait capable de tout. Et c’était là une idée fort périlleuse.

Elle rouvrit les yeux dès lors qu’il le lui ordonna et les posa sur la feuille qu’il portait dans sa main. Elle ne reconnut pas la feuille de charme, par manque d’habitude, bien que cette feuille demeurait fort courante. Sa symbolique lui fut donc inconnue, d’où sa circonspection. Que préparait-il ? Elle aurait pu sourire, avoir un rictus, mais son instinct l’en empêcha. Et elle fit bien car les explications qui suivirent lui donna un très léger et subtil vertige. Car la nécessité requérait un abandon total, d’admettre une faille profonde et irréductible, et surtout de ne pas craindre une fuite possible de l’autre. Parce que même si l’aveu sous-entendait la crainte de la perte, il pouvait être cause de frayeurs. Or un homme effrayé ne revenait jamais. Et la nécessité, devenir essentiel à l’autre, était effrayante. Elle-même savait que le scénario avait de fortes probabilités mais à quels prix ? Quel était le sens réel de cette ambition ? Loin d’en ressentir une quelconque défiance, elle s’interrogeait sur les motivations de cet homme que tous auraient considéré aux antipodes. Mais bien que ses interrogations se firent courtes, elles ne lui permirent pas de répondre à cette ambition directement.

Immobile, elle se laissa guider tandis qu’il apposait avec douceur la feuille sur ses lèvres. C’était un contact étrange. Mais que la douceur envieuse de ses mains lui fit oublier. Jane lui adressa un dernier regard, tendre, avant de fermer à nouveau les paupières, elle aussi. La délicate pression qui suivit sur ses lèvres la laissa rêveuse et sa chasteté provoqua un doux sourire, tendre, charmé, épris. La raison de ce geste était d’un mystère qu’elle ne souhaita pas résoudre. Au contraire, elle le trouvait d’une beauté touchante, enfantine peut-être, mais surtout pur. Et cela la rassura quant à sa propre pureté. Car c’était une chose que d’avoir les mots pour la rassurer, cela n’ôtait rien à la portée de ses gestes. Rien n’était plus important que de ne pas avoir de masque ou de rôle à endosser. Lentement Jane rouvrit les yeux, une fois le baiser donné. La feuille finalement retirée, elle afficha un petit sourire de satisfaction et s’empara d’une des mains du botaniste dans laquelle, en son creux, elle déposa un baiser.*

Je crains malheureuse d’être avare et vous avide, même si en cet instant vous venez de prouver l’inverse, s’amusa-t-elle le regard pétillant de plaisir. Vous êtes surprenant et vos manières me charment plus que ce que je ne saurais le dire, Clayton, poursuivit-elle d’un ton plus sérieux et doux. Vous savez toute l’affection que je vous porte, je n’en dissimule rien, mais pour répondre à votre ambition, nous savons tous deux que le jour où cela se produira, je ne vous en dirai rien. Parce que dès lors que vous me serez devenu nécessaire, votre ambition devra se trouver d’autres challenges.

*Elle eut un sourire léger alors qu’en réalité cette idée lui provoqua une légère peine, probablement parce qu’il y avait dans l’instant ce sentiment, ce souhait que jamais celui-ci ne se terminât. Jane balaya cette peine rapidement de son esprit car elle n’avait pas lieu d’être, en aucun cas. Un léger soupir ébranla sa poitrine et elle reprit dans un petit rire de confession.*

Quant à ce feu, vous avez raison, et je vous avoue qu’il m’effraie moi-même. Je suis une tête-brûlée de nature, une intrépide et j’ai dû contenir ma nature au profit de cette pureté qui m’est chère. Les choix et sacrifices que j’ai faits me coûtent chaque jour mais je suis fière des valeurs qui sont les miennes aujourd’hui, et cela me touche profondément que vous les acceptiez autant, même si vous m’en détournez quelque peu, acquiesça-t-elle dans un sourire mutin. Mes chaînes sont plus supportables et légères en votre compagnie.

*Doucement alors elle lui rendit sa main et renfila sa moufle. Elle se prépara à trouver la force mentale et physique pour se relever, ce qui n’allait pas être une mince affaire. Juste avant de concrétiser, elle lança à la dérive d’une voix enjouée.*

Vous avez un agréable sourire, soit dit en passant.

*Puis elle se leva non sans perdre un tantinet l’équilibre, tandis qu'elle dissimulait encore avec peine les émotions que lui avaient provoqué ce moment de plus forte intimité.*

Bon si vous avez terminé de jouer dans la neige, Monsieur Ackley, peut-être pourrions-nous atteindre enfin cette étape de notre virée. Vous êtes dissipé aujourd’hui, le taquina-t-elle d’un faux ton autoritaire. Oh et non, je ne parlais pas de tricher par transplanage.

*Jane se râcla légèrement la gorge et porta son regard vers l’horizon, avec une envie qu’elle peinait à dissimuler.*

Nous y allons ? demanda-t-elle provocatrice avant d’entamer la marche vers le sommet. Par curiosité, qui est l’auteur de ce pique-nique ? Vous seriez-vous aventuré en cuisine juste pour mes beaux yeux ?


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Clayton Ackley
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MessageSujet: Re: [Clayton & Jane ] Voyage voyage, plus loin que la nuit et le jour, voyage !   [Clayton & Jane ] Voyage voyage, plus loin que la nuit et le jour, voyage ! EmptyDim 9 Avr - 19:40

*Il retira la feuille et rouvrit les yeux sur Jane qui en faisait de même. Leurs sourires tendre se firent écho à la manière d'un face à face avec un miroir. Il laissa la chanceuse feuille s'envoler dans le vent, emporter avec elle les désirs étouffés, mais s'offrit le plaisir de caresser de l’extrémité de son pouce le contour des lèvres rougies de Jane. Cette dernière ne laissa pas la main s'en sortir à si bon compte et déposa un nouveau baiser sur la paume de l'homme. Peut être essayait-elle d’apposer sa marque sur la ligne de vie du botaniste, lequel penserait alors qu'elle s'y prenait fort mal. Il avait toujours trouvé que les zébrures aux creux des paumes ressemblaient à des cicatrices. Les meurtrissures ne vous marquaient-elles pas plus que les bonheurs, d'ailleurs ? Mais peut être était-ce seulement son manque d'expérience dans la douceur qui lui faisait considérer le monde sous cet angle.*

Est-ce vraiment de l'avarice qui vient de s'exprimer ? Je vous assure que non Jane, la mise en bouche est la promesse d'un gargantuesque repas.

*Son sourire exprimait l’amusement, ses prunelles d'autant plus luisantes faces aux candides réactions de son infirmière. Il se repaissait d'elle, à cet instant ce fait lui apparu d'une façon criante.*

Au contraire, j'espère bien que vous me l'exprimerez, c'est l'essence même de la nécessité. Un désir si fort qu'il ne vous laissera d'autre choix que de me réclamer, dit-il toujours tout sourire et le regard pétillant de malice. Quant à mon ambition, ou plutôt mes ambitions, elles ne sont jamais assouvies, à peine entrevois-je le bout qu'elle se mue en quelque chose de plus grand encore. Et après vous avoir dit tout ça, vous n'êtes toujours pas effrayée ? Remarquez qu'au moins je demeure honnête dans mes propos.

*Il poussa un soupir lorsque le contact se rompit et se leva à son tour, faisant de son mieux pour ne pas tomber à nouveau, la neige offrant des appuis bien fragiles. Il épousseta ses fesses du mieux qu'il put pour empêcher de se détremper d'avantage et renfila ses gants, prêt à repartir à l'assaut de la mini cime.*

Les autres sont toujours nécessaires, même quand on méprise la nature humaine, répondit-il vaguement. Mais je suis flatté, au delà de ce que je puis exprimer, d'être celui capable de soulager ne serait-ce qu'un peu, la tension qui pèse sur vos épaules. Et concernant mon sourire... je sais.

*Il releva le menton avec fierté, faisant son fanfaron avec légèreté, puis reprit sa marche pour de bon.*

Je déduis de votre réponse que vous êtes une vraie montagnarde. Je dois vous confesser mon admiration, courir en raquettes n'est pas donné à tout le monde ! Vous me montrerez ça avant la fin de notre séjour j'espère ? Il est hors de question que vous gardiez un talent si rare rien que pour vous, dit-il en lui faisant une œillade. Navré de vous décevoir, encore que le jour où vous devriez faire face à mes talents culinaires vous en serez reconnaissante, mais c'est Wendy qui a préparé nos victuailles. Je ne sais même pas ce qu'elle nous a fait exactement, se sera la surprise.

*Ils arrivèrent au sommet, et Clayton se refit professeur avec ses explications.*

Nous y sommes presque, à la réserve des Bigfoots ! C'est une vallée mise sous surveillance sorcière sur le modèle de la réserve des dragons en Europe, les Sasquatchs ne sont pas très sociables en général. Au moins, nous ne prenons pas le risque de croiser des non-majs ici...

*Il regarda autour de lui*

Soit, il n'y a pas de grands risques de croiser qui que ce soit... Bref, nous devrons nous contenter de les observer de loin si nous ne voulons pas déclencher une nouvelle rébellion comme celle de 1892. Quelle tristesse d'ailleurs quand on y pense...

*Ils dépassèrent une barrière magique qu'ils sentirent leur traverser le corps, la vallée qui s'étendait sous leurs pieds à l'aspect ordinaire et désert de toute vie, apparue alors sous un nouveau jour. Des grottes étaient visibles sur le flanc de la montagne leur faisant face, et ici et là, au loin, des taches brunes ressemblant à de grands singes se déplaçaient librement. Poings sur les hanches, il les observait avec autant d'admiration que de tristesse.*

… toutes ces créatures magnifiques, contraintes de se cacher sous peine de répression du Macusa pour une espèce *inférieure* qui ne mérite pas que nous nous terrions tous comme des rats.

*Il ne put empêcher cette réflexion de franchir ses lèvres, d'un autre côté, son opposition à la politique de Seraphina Picquery n'était pas un secret, autant qu'elle l'apprenne de se propre bouche. A quel point il y était opposé restait, en revanche, à sa discrétion, et il était encore bien loin de songer à en faire la confession. Alors que Jane admirait elle aussi les créatures, il sortit sa flasque dont il prit une longue gorgée avant que la morosité ne l'emporte sur tout autre sentiment. Il se sentit, hélas pour lui, immédiatement ragaillardit. Aussi fort qu'il pu le souhaiter, il lui était impossible de se passer totalement de ses vices.

Il sortit ensuite une couverture qu'il étala par terre, l'endroit lui semblait parfait. Le ciel blanc matinal avait fait place à une voûte bleue pâle d'où filtrait de généreux rayons de soleil, rendant la neige scintillante comme une vallée de diamant. Il s'assit et releva les yeux vers Jane, tapotant l'étoffe duveteuse pour l'inviter à faire de même. Il retira son sac qui pesait une tonne, et sortit le fameux pique-nique, lequel était composé de deux sandwichs, de tarte à la citrouille, de cookies aux raisins secs et d'un thermos de thé anglais accompagné de deux tasses estampillés du logo d'un congrès de botanique qui disait « I <3 Green ». Il continuait de fouiner dans son sac à la recherche de sa paire de multiplettes.*

Si j'avais préparé le repas moi-même, vous auriez en ce moment devant vous un fond de riz brûlé et des biscuits que même le plus affamé des moineaux refuseraient de manger. Une chance qu'une femme soit entrée dans ma vie ! Dit-il avec provocation.
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MessageSujet: Re: [Clayton & Jane ] Voyage voyage, plus loin que la nuit et le jour, voyage !   [Clayton & Jane ] Voyage voyage, plus loin que la nuit et le jour, voyage ! EmptyDim 9 Avr - 22:25

JANE
&
CLAYTON

Voyage, voyage, plus loin que la nuit et le jour, voyage.


*Si, elle l’était désormais. Plus elle s’attachait, plus elle savait ce jeu dangereux. L’attachement pouvait se faire si douloureux dès lors que les liens se rompaient. Effectivement, le botaniste restait honnête, une fois encore. Mais cette honnêteté, du moins la manière dont il qualifiait son ambition, commençait à la terrifier silencieusement. Elle pouvait subvenir à bien des besoins, accomplir des envies dont elle-même n’avait pour le moment nulle idée, pourtant répondre à une éternelle ambition lui paraissait humainement impossible pour elle. Peut-être devait-elle se montrer à son tour ambitieuse dans ce domaine-là, seulement elle n’en ressentait pas la nécessité. Le désir était connu pour sa perpétuelle aridité, toujours assoiffé, toujours conquérant. Elle-même en serait sa victime avec le temps, mais avait-ce seulement un rapport avec l’ambition du botaniste ? Il la provoquait, titillait sa possessivité sans prendre conscience qu’à force d’ambitions il la forcerait à fuir, tout simplement, car dans le cas contraire elle n’aurait de cesse d’y répondre jusqu’à oublier ses desseins principaux et personnels. Son attachement ne devait pas rimer avec nécessité, c’était proscrit et non envisageable. Et si pour le moment elle en était encore loin, Jane savait que ses sentiments naissant accéléreraient le processus. Autant dire qu’elle n’était pas pressée d’arriver à ce point de non-retour. Après tout, elle nageait dans les eaux inconnues, inexpérimentées, des eaux qui l’effrayaient autant qu’elles la captivaient.

Sur le sujet, elle préféra ne pas en dire plus. Bien peu friande des « si » et des doutes, en dépit des apparences, elle n’avait qu’une envie : s’en défaire. L’effet de vertige finit donc pas s’estomper au fur et à mesure de leur marche vers le sommet jusqu’à ce qu’un rire foncièrement amusé ne vint à franchir ses lèvres.*

Vous n’êtes pas sérieux, j’espère ? Courir avec ses raquettes ? Sûrement pas ! Il y a des moyens bien plus pratiques et tout aussi sensationnels sans devoir s’encombrer de …

*Elle montra ses raquettes d’un geste évasif avant de rouler des yeux dans un soupir. Quelle ne fut pas alors sa déception lorsqu’elle apprit que c’était la jeune demoiselle qu’elle avait rencontrée une dizaine de jours plus tôt qui avait préparé leur repas. Jane avait bien compris que l’homme qui lui faisait office de compagnon était dépourvu de tout talent culinaire, pourtant, elle se serait attendue à ce qu’il la surprenne également sur ce plan-là. Après tout, elle n’avait que faire de l’excellente cuisine, elle prisait, et de loin, la simplicité surtout quand celle-ci découlait des intentions claytoniennes. Toutefois elle n’eut pas le temps d’en faire la réflexion. Ils venaient finalement d’atteindre le sommet escompté.
La jeune femme écouta avec une attention, supérieure à celle d’une élève, les explications du botaniste. Elle ne s’était jamais attardée sur les Bigfoots ni sur leur mode de vie. Ainsi trouva-t-elle le sujet fort intéressant.

*Une fois la barrière franchie, Jane demeura paralysée de stupeur et d’admiration. La vallée grouillait de vies qu’elle n’aurait soupçonnées. Et sur le coup, elle se sentit légèrement de trop dans cet environnement qui ne leur appartenait pas. Ses créatures méritaient une tranquillité qu’ils risquaient de troubler par leur présence. Tout semblait plus simple chez eux, si on ôtait du paysage la réprimande sorcière. Eux pouvaient vivre ensemble, en paix, alors qu’eux sorciers en étaient tout bonnement incapables. Mais sur cette idée, cette contemplation, elle ne put s’attarder car ce qu’elle venait d’entendre attira toute son attention. Oh elle n’eut pas besoin du terme inférieur, pensé mais non formulé, pour comprendre la signification de chacun des autres termes. En outre, le ton du botaniste laissait parfaitement entendre son ressenti, bien qu’elle était encore loin d’imaginer la vérité à ce sujet. « Espèce », un terme neutre en apparence, mais que Jane n’entendit pas de cette oreille. Et si son regard continuait d’être rivé sur les grands singes, elle ne manqua pas en périphérie, l’appel de la flasque. Elle en pinça discrètement ses lèvres et enterra un soupir qu’elle ne souhaitait pas qu’il perçût. Ce sujet allait devoir être abordé, elle le savait, ne serait-ce que pour qu’il eût conscience de sa position à elle, sur le sujet. Ce qui lui rappela le désagréable débat qu’elle avait eu avec - comment s’appelait-il déjà ? – Van Kleef. Au souvenir du début très houleux de leur conversation, elle leva les yeux au ciel d’exaspération. « Les hommes et la violence, une si grande histoire d’amour » pensa-t-elle tristement avant de répondre à l’invitation en prenant place à ses côtés.

Le temps et le lieu effectivement idylliques, Jane s’imprégna de cette atmosphère magique. Qu’il était plaisant de n’avoir aucune responsabilité ! De surcroît, elle estimait que si cette escapade favorisait cette nouvelle intimité, elle favorisait les discussions un peu plus profondes, de celles qu’ils pouvaient difficilement avoir lors d’un repas au risque de tout gâcher. La jeune femme, patiente, observa le contenu du pique-nique et se promit d’envoyer un petit quelque chose à l’assistance-elfe-esclave. Elle le vit alors chercher, elle ne savait quoi dans le sac que trop remplie. Jane sourit, quelque peu moqueuse, et se pencha pour murmurer au botaniste.*

Je suis certaine qu’un accio discret pourrait mettre un terme à votre recherche infructueuse.

*La sorcière se replaça et se figea à la pique lancée. Lentement, elle tourna un regard inquisiteur vers lui. C’était qu’il avait osé ! Jane, dont l’outrage surjoué imprégnait les traits, eut alors un sourire vicieux et mutin.*

Femme dont j’ai eu le plaisir de faire la connaissance, annonça-t-elle dans un souffle doucereux. Vous les prenez fort jeunes vos assistantes, dites-moi. Car je jurerais qu’elle a tout juste l’âge de ma cadette. Oh je vous vois déjà venir, vous ne saurez strictement rien de ce que nous nous sommes dits, à l’exception de la chose suivante : je lui ai donné la certitude que vous lui transmettriez votre savoir et qu’elle n’avait nulle crainte à avoir, oh et que vous aviez toute ma confiance sur la question.

*Jane lui fit alors un fort grand sourire, un sourire victorieux qui de surcroît la plaçait entre le botaniste et son apprentie-assistante. Car elle ne comptait absolument pas prendre parti, ou si elle se décidait à y ajouter sa touche personnelle, elle comptait bien rééquilibrer la balance au nom des deux. Mutine, elle tapota alors la main gantée du botaniste pour le rassurer.*

Ce sont là vos affaires et je ne compte absolument pas m’en mêler. Mais il fallait bien que quelqu’un rassure cette pauvre enfant, elle ne vous connaît pas comme moi je commence à vous connaître, après tout.

*Elle accompagna sa provocation d’un regard tendre et le détourna ensuite pour sustenter son estomac. Ôtant ses moufles, elle prit un de deux sandwichs et le croqua tout en contemplant le spectacle de vie sous leurs yeux.*

C’est un endroit magnifique, vous l’avez plutôt bien choisi, apprécia-t-elle dans un sourire paisible. Je crois que c’est dans ces instants de calme serein qu’on se sent l’âme sincère, tendre et même câline. Vous m’avez fait souligner votre honnêteté tout à l’heure, je crois qu’il est temps pour moi de vous faire un aveu, et même un double aveu aux vues de votre propos sur le MACUSA.

*La jeune femme prit une nouvelle bouchée pour se donner du courage, et se débarrassa définitivement de ce qui travaillait sa conscience et sa culpabilité. Elle replia ses genoux contre sa poitrine, les entoura de ses bras comme pour se protéger et se lança dans son désagréable aveu.*

Vous avez compris récemment que mes relations amicales n’étaient pas, comment dire, communes à ce qu’on attendrait d’une infirmière qui prône la douceur et la pureté. Elles ont, pour ainsi dire, toutes un pied voire deux voire le corps entier ancrés dans les bas-fonds, avoua-t-elle dans un léger sourire amusé par l’ironie du sort. Je ne suis pas familière de cette partie de New-york mais j’en connais les grandes lignes grâce à un certain truand que communément il m’arrive d’appeler ami. Il m’a décrit avec fierté son fief tant et si bien que j’en sais plus que je ne le devrais. Ma curiosité est un défaut que je tente de contenir, en vain. Mais j’aimerais que vous compreniez quelque chose, fit-elle en vrillant son regard dans ses prunelles, je n’émettrai jamais aucun jugement sur vous, peu importe la place qui est la vôtre dans ces lieux. Je vous ai entendu, vous m’épargnerez de toutes les manières qui soient, je le sais et une part de moi vous en est reconnaissante, vraiment, mais Clayton ne craignez jamais mon regard sur vous, ou vos activités. Et si je m’accorde une importance surfaite, veuillez m’en pardonner. Je vous demanderai juste la chose suivante : d’être prudent. Arthur a beau prétendre que les acteurs de l’ombre ne se font jamais prendre, les murmures qui me parviennent à l’hôpital ne sont guère reluisants.

*Elle soupira doucement et reprit une troisième bouchée pour calmer le nœud que formait son estomac. Elle craignait d’aller trop loin et pourtant ces deux sujets lui semblaient … importants. Face aux heures sombres qui s’annonçaient de jour en jour, elle souhaitait une certaine transparence, non totale, mais de celle qui insufflait une certaine confiance. Elle avala ce qu’elle peinait à mâcher et reprit d’une voix tout aussi douce, alors que son coeur battait au rythme de son angoisse.*

J’ignore vos positions quant aux heures sombres qui s’annoncent pour nous tous, Clayton, et je ne veux pas les connaître, sauf si vous souhaitez m’en faire part, évidemment. Mais je ne vous y forcerai pas. Ce sont là les deux aveux que je souhaitais vous faire, non pour assombrir notre déjeuner, mais pour que vous sachiez, je suppose, que … vous pouvez me faire confiance, termina-t-elle dans un petit sourire sincère et contrit avant de se servir une tasse de thé pour soulager sa gorge sèche.

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MessageSujet: Re: [Clayton & Jane ] Voyage voyage, plus loin que la nuit et le jour, voyage !   [Clayton & Jane ] Voyage voyage, plus loin que la nuit et le jour, voyage ! EmptyMar 11 Avr - 19:25

*Il remarqua, évidemment, le visage de Jane se refermer et devenir plus froid à ses provocations, il en filtrait même une pointe de frayeur. L'infirmière était différente des autres femmes qu'il avait fréquenté, et il se rendit compte qu'il n'avait pas assez ménagé sa pudeur, mais là encore, il apprenait. Sans doute était-il trop habitué à évoluer parmi les fêtards, où les jeux de séductions étaient l'une des principales occupations et ce, sans que l'on se formalise des conséquences. Sans doute parce que si l'attirance était chose commune, l'amour véritable, lui, était rare. On se prenait et se quittait comme on changeait de boulangerie, mais ce genres de jeux, dussent-ils annoncer exceptionnellement plus, semblaient totalement étranger à la demoiselle. Il se sentit aussitôt obligé de la rassurer, si l'on pouvait formuler les choses ainsi.*

Détendez-vous, je n'ai toujours pas l'intention de vous demander en mariage. Je ne parle que de passion mademoiselle, je veux que le baiser l'emporte, mais je ne veux pas une petite victoire fade, je veux un succès total, voilà toute l'ambition à laquelle je me réfère jusqu'à présent... Je ne suis pas trop pour l'engagement.

*Une remarque qu'il ajouta sur un ton détaché, à la fois pour se rassurer et parce que c'était le genre de propos qu'il était de bon ton d'avoir dans son milieu. La seule fois où il avait voulu s'engager, il s'était pris un râteau en pleine figure, il lui était alors apparu comme nécessaire de faire une croix sur ce genres d'idées au lieu de garder béante la blessure et se rendre vulnérable avec un possible abandon, un traumatisme qu'il n'avait que trop expérimenté jusqu'à présent. Il était un dandy solitaire socialement trop adapté, et ça lui allait parfaitement ainsi, du moins c'était ce dont il s'était convaincu. Les fanfaronnades de Jane eurent pour effet de clore le débat, du moins l'espérait-il au regard de sa vision très masculines des choses, et donc si opposée des inquiétudes de son ingénue interlocutrice.*

Vous êtes bien mystérieuse. J'ose espérer que vous ne faites pas référence à nouveau aux balais, il me semble vous avoir déjà dit que je déteste ça, d'autant que niveau encombrement c'est relatif.

*Il plissa un moment les yeux en la regardant de biais, comme s'il la passait au rayon X d'une manière tout à fait et volontairement exagérée. Une moue contrite vint alors prendre sa place alors qu'elle lui faisait une réflexion sur sa manière catastrophique de s'y retrouver dans ses affaires. Alors qu'utiliser un accio paraissait être l'évidence même, lui se fit la réflexion que décidément, les femmes étaient incroyablement douées pour tout ce qui concernait l'ordre. Il suivit le conseil et une paire de multiplettes en cuivre lui sauta dans la main.*

Merci, dit-il dans un hochement de tête.

*Il les porta à ses yeux d'une main, son sandwich dans l'autre prêt à attaquer le repas. Il en était à la première bouchée quand il se mit à tousser légèrement en tournant son regard vers l'infirmière.*

Vous avez rencontré Wendy ? « Ma » Wendy ? Par Morgane... Et elle vous a décroché plus que quelques mots ? Cette gamine a autant de conversation qu'un murlap, sauf pour se plaindre et là dessus, croyez-moi, elle exagère très largement. Elle est... un peu tire-au-flanc, en fait.

*Il refit son regard spécial « rayon X » à la remarque sur son âge.*

Les apprentis sont rarement nonagénaires, figurez-vous. Mais vous avez raison, je suis a-bso-lu-ment enchanté et pressé de lui transmettre mon savoir, en espérant qu'elle se révélera meilleure comme élève que comme assistante. Je suis résolument positif sur ce dernier point, car elle pourrait difficilement faire pire.

*Il était évidemment injuste, mais l'assistante elle-même ne l'était-elle pas avec lui ? Il la voyait comme une sorte de demeurée, et elle le considérait comme un rustre stupide. Un partout, balle au centre, en espérant que la situation allait pouvoir évoluer pour tous deux sans quoi, ni l'un, ni l'autre, ne pourraient survivre dans cet enfer, obligeant Wendy à devenir caissière sans avenir, et lui à économiser pour acheter un elfe ou, à défaut et avec plus de réalisme, à contracter un mariage de convenance.

Il croqua à nouveau dans son repas, qu'il trouvait étrangement amer à présent, et reprit son exploration dans les multiplettes. Si ses oreilles furent tendues lorsqu'elle évoqua de possibles cajoleries, elles le furent beaucoup moins dès qu'il fut question du Macusa et autres bas-fonds, car oui, les deux étaient très semblables en réalité. Deux nids de vipères creusés dans la fausseté.

« Vous avez compris récemment[...] ». Il balayait la vallée à la recherche de quelque chose d’intéressant, sachant qu'un groupe de gros singes mangeant des rats crus, pilosité comprise, n'était pas un spectacle plaisant. « [...]Je n’émettrai jamais aucun jugement sur vous, peu importe la place qui est la vôtre dans ces lieux[...] »*

Je ne suis pas un truand si c'est là votre questionnement. Et plutôt que de bas-fonds, je préfère parler de lieux de distractions, car il ne s'agit que de soirée en bonne compagnie. Les « bas-fonds », comme vous dites, sont fait de multiples couches, et je suis très loin de toutes les fréquenter.

*Répondit-il sans savoir s'il s'agissait d'un mensonge ou d'une demi-vérité. « [...]Arthur a beau prétendre[...] ». Arthur ? Non, il ne pouvait s'agir du même hurluberlu qu'il avait récemment rencontré. Jane n'était pas issue de la bourgeoisie, hélas, mais elle ne pouvait pas considérer comme un "ami" un être habillé de vêtements miteux, menteur, arnaqueur et collectionneur d'MST. Et puis c'était un prénom très commun dans une si grande ville, il n'y avait vraiment aucune raison de s'en faire.

« [...]J’ignore vos positions quant aux heures sombres qui s’annoncent pour nous tous[...] ». Il releva la multiplette puis fit un zoom, là, deux Bigfoots copulaient derrière des branches nues qui ne les cachaient que trop peu. L'accouplement n'avait rien de romantique et ce n'était sûrement pas un spectacle qu'il voulait offrir aux yeux chastes de sa douce amie. Essayant de dissimuler son embarras, il chercha ailleurs et trouva, totalement à l'opposé des deux singes dépravés, une maman occupée à nourrir un petit d'une portée de l'année dernière. Voilà qui était beaucoup mieux. Il zooma encore et tendit la paire de jumelle sorcière à Jane en lui indiquant le lieu où regarder, en espérant que ses yeux n'iraient pas traîner jusqu'à sa droite. « [...]je suppose, que … vous pouvez me faire confiance. »

Pour ce qui était de ses confidences, il se sentait bien peu concerné. Tout ça sonnait très vague à ses oreilles, il ne faisait pas de secret sur ce qu'il pensait du Macusa, et peut-être, selon la manière dont évoluerait leur relation, pourrait-il lui avouer qu'il était un partisan des Pro-Grindewald et même la présenter à quelques uns de ses plus proches amis dans le milieu. Mais pour ce qui était des bas-fonds, c'était le domaine le plus privé qu'il soit. Il y traînait oui, il y avait ses liens soit. Mais le commerce qu'il y faisait, autant que ses addictions, seraient tu, car il s'agirait alors de tirer un fil sur des secrets qu'il n'était prêt à révéler à personne.

Ils avaient échangés leur rôle, elle regardant dans les multiplettes, lui la regardant elle. Il resta silencieux quelques secondes avant de simplement répondre.*

Vous savez, si vous avez des questions sur mes activités, sur qui je vois, d'où je viens ou sur ce que je désire, vous pouvez aussi tout simplement me les poser.
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MessageSujet: Re: [Clayton & Jane ] Voyage voyage, plus loin que la nuit et le jour, voyage !   [Clayton & Jane ] Voyage voyage, plus loin que la nuit et le jour, voyage ! EmptyMar 11 Avr - 23:12

JANE
&
CLAYTON

Voyage, voyage, plus loin que la nuit et le jour, voyage.

*Son annonce quant à sa rencontre imprévue avec l’assistante venait de faire mouche, comme elle s’y attendait. L’objet de ses frustrations ne pouvait plus être, pour le moment du moins. Nul doute que le botaniste trouverait un subterfuge. Il avait l’air même plutôt doué en la matière, probablement parce que son ego était facile d’accès. La jeune femme tiqua ainsi – sans surprise - à la possessivité énoncée, par réflexe ? Instinct ? Elle se reprit cependant très vite, car il fallait bien l’avouer, Wendy était une pauvre propriété maltraitée… - Peut-être devrait-elle lui offrir une chaussette…- *

Quand j’ai jeté un œil à la liste des courses, j’ai estimé qu’elle n’exagérait rien. Mais il faut bien nourrir les appétits et ambitions de Monsieur Ackley n’est-ce pas, au risque de contrarié l’homme. Et arrêtez de faire mine de vous justifier, homme grincheux, le réprimanda-t-elle le regard espiègle. « Votre » Wendy est fort jolie et agréable lorsqu’on lui adresse avec douceur la parole, ajouta la jeune infirmière en appuyant sur le « votre » en réponse à sa nouvelle pique.

*Ce fut en le contemplant, tandis que lui-même contemplait les créatures, qu’elle comprit que sa tentative serait infructueuse ou mal venue. Mais elle était lancée et ne pouvait reculer en dépit de ses bonnes intentions, car la pauvre ingénue avait cru bien faire puisque dans ce domaine, elle avançait à tâtons. Seulement croire était un verbe fort vaste et trompeur, un verbe dont il fallait grandement se méfier, et elle le savait.
Jane, multiplettes désormais en main, soupira devant son échec cuisant à se faire comprendre. Pourquoi avait-elle abordé ce sujet déjà ? Elle le regrettait comme à chaque fois qu’elle ouvrait la bouche pour parler à la place de l’infirmière ou de l’enfant séduite. Pourtant – et elle était sincère – elle ne ressentait aucune curiosité supplémentaire à ce qu’il appelait « distractions ». D’une certaine façon le surnom pouvait paraître suffisamment éloquent pour qu’elle refuse de s’y attarder. Les distractions pouvaient être multiples, elle-même en connaissait une, pour le reste, elle ne souhaitait plus rien en savoir. Ainsi secoua-t-elle la tête en signe de négation et répliqua.*

Non pas que je ne puisse pas les entendre, mais cela n’attire pas ma curiosité d’autant plus que je ne vous considère nullement comme un truand. Le Seigneur en la matière je le connais, et vous n’avez strictement rien en commun. Et quand bien même, cela ne changerait absolument rien. Je vous disais cela pour …

*Elle se tut pour observer les Bigfoots et suivre des multiplettes ce que lui montrait le botaniste. La scène l’attendrit : une mère et son petit, y avait-il plus touchant que la démonstration de l’instinct maternel et protecteur ? Un sourire doux prit place sur son visage tandis qu’elle appréciait le spectacle sous ses yeux. Obnubilée par sa contemplation et l’émotion qu’elle en ressentait, car la beauté savait provoquer en elle de l’émoi, Jane abandonna ses beaux discours et autres justifications.*

C’est sans importance, finit-elle par achever en terminant son sandwich.

* Et effectivement, elle renonça à s’expliquer. Jane avait beaucoup lu, Jane s’était énivrée des histoires passionnées, complexes, qui souvent ne se terminaient pas comme les deux partis l’auraient souhaité. Sa mère lui avait conté plus d’une fois Orgueil et Préjugés, lui murmurant qu’un jour ce serait son tour avec un idéalisme convaincant … convaincant lorsqu’on était enfant. Mais, elle, elle avait abandonné ce rêve enfantin, et aujourd’hui avançait dans un aveuglant brouillard qui lui rendait ses doutes d’antan, les mêmes doutes qu’elle avait pu lire auparavant. Elle s’en voulait d’y penser mais c’était comme … instinctif, sûrement une conséquence de son attachement, de cette inclination qui provoquait d’étranges sensations en elle. « Stupides romans » se sermonna-t-elle intérieurement.

Elle contempla à nouveau la mère et son petit, leur simplicité. Enviable, si enviable. Agacée de devoir tourner 7 fois sa langue dans sa bouche avant de parler, et prendre garde à ne pas piétiner des landes à ne pas explorer, la sorcière finit par venir se poster juste sous le nez du botaniste. Elle lui rendit les multiplettes dans un petit sourire malicieux, se débarrassa du superflu et, pour le surprendre et rien que le surprendre, vint se lover dans les bras masculins. De sa poche, elle retira sa baguette et se mit à se concentrer activement sur sa transformation encore récente et murmura contre le botaniste.*

Rien n’est plus important que ma liberté.

*Et sur ces mots, elle se métamorphosa progressivement pour atteindre la forme escomptée. La buse noire s’envola en piquet au-dessus de lui et Jane put enfin respirer pleinement tandis qu’elle déployait ses ailes avec délice. Tout était différent et plus rien ne semblait compter. Ce sentiment de liberté et de légèreté la transcendait. Il n’y avait pas de sensation plus délicieuse, plus exaltante. Tous ses fardeaux ? Abandonnés. Toutes ses interrogations/doutes concernant les sentiments humains et leur passion ? Abandonnés. Tout lui paraissait si dérisoire vu d’en haut, preuve qu’une fois de plus, la demoiselle ingénue avait besoin de recul.
Mais il y avait quelque chose de plus, quelque chose à laquelle, elle n’était pas familière : son acuité hautement supérieure à l’humain. Sa vision était optimale en dépit de son champ visuel restreint, adaptée à l’instinct prédateur de l’animal. Jane allait devoir apprendre à contrôler ses capacités sous cette forme et s’en délectait déjà, car rien ne l’atteindrait à travers cette forme.

Au-dessus des Bigfoots et de leurs habitats, elle s’élança et plana pour les observer. Bien évidemment, elle demeura haut dans le ciel afin de ne point les accommoder. Elle repéra les différentes activités de chacun et manqua de se cacher les yeux de ses ailes, par réflexe, lorsqu’elle tomba sur le sauvage accouplement. Image qui ne manquerait pas de visiter ses rêves cette nuit-là, entre autre chose peut-être. Eux au moins étaient dépourvus de tous tracas typiquement humains et ennuyeux. Ils étaient libres de vivre comme bon leur semblait, sans souci ni philosophie. Elle contempla les différentes petites familles annexes et finalement, retourna vers l’homme. Sur lui, elle descendit alors en piquet comme un prédateur se rivant sur sa proie, et s’arrêta net à la hauteur de son regard, comme dans l’attente que Môsieur l’humain daignât lui tendre son bras.



Et lorsqu’il le fit, elle s’y posa fièrement, bec en l’air, l’œil vif posé sur lui. Aaaaah les hommes …  Au moins sous cette forme pouvait-elle se montrer plus … docile. *
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Clayton Ackley
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MessageSujet: Re: [Clayton & Jane ] Voyage voyage, plus loin que la nuit et le jour, voyage !   [Clayton & Jane ] Voyage voyage, plus loin que la nuit et le jour, voyage ! EmptyMer 12 Avr - 17:29

Je plaide coupable pour la liste de course mais que voulez-vous, j'ai été trop bien habitué. Cet un aspect de ma personne que vous avez peut être pressentit sans l'observer, mais je suis passionné et très exigeant, envers moi-même pour commencer, envers les autres ensuite. Je suis exigeant avec Wendy, je suis exigeant avec ce que je fais, je suis exigeant avec ce que je mange. J'aime un peu trop l'excellence dans tout et le commun m’ennuie très vite, voilà qui termine d'expliquer comment j'en suis venu à devenir un trop fin gourmet, surtout lorsque je me trouve dans une ville où rien n'a été pensé pour refréner les gastronomes.

*Le « votre » résonna avec bonheur dans ses oreilles, il était presque sur d'avoir saisi dans l'intonation de sa voix, une toute petite pointe de jalousie, et il aimait ça. Le grincheux le fit tiquer aussi mais pour une tout autre raison, c'était un qualificatif dont on l'affublait pour la première fois.*

En outre je ne me justifie pas, je vous raconte ce qu'il est.


*Il s'agissait cette fois d'un petit mensonge, si en général il n'était pas du genre à se justifier, prit entre son assistante geignarde et la femme convoitée, il se sentait obligé de tenter d'arrondir les angles en sa faveur, bien entendu.

Il regardait Jane se justifier à son tour. Il n'avait vraiment pas saisi ce qui avait motivé son discours ni ce qu'il était, de toute évidence, censé soulever en lui. Elle avait des amis dans les bas-fonds, soit et ? Nous étions à New York, la vertu était morte, enterrée sous les tonnes de fanges drainés par les caniveaux. Il avait des opinions politiques qu'il avait vaguement évoqué, sur lesquelles elle avait tourné autour du pot comme une abeille autour du miel mais pour conclure qu'elle se fichait d'en savoir plus. Rien dans son comportement n'était limpide, et pourtant, c'était manifestement elle qui s'en agaçait. Elle attendait une réaction de sa part là où ses propos, autant que leur sens, ne lui inspirait pas grand chose, et lui demander d'être plus claire se révélait tout aussi infructueux. Au moins un point sur lequel l'infirmière rejoignait ses comparses féminines : le décodage n'était jamais aisée.*

Ce n'est pas si « sans importance », dit-il en terminant sans sandwich, vous avez sans conteste quelque chose sur le cœur, quelque chose auquel je veux bien répondre mais alors il vous faudra vous faire plus limpide et abandonner sous-entendus et énigmes. Je ne peux pas faire plus que vous répéter que je suis prêt à discuter de tous les sujets avec vous, mais encore faut-il que vous les posiez, car la divination n'a jamais été mon point fort.

*Il se pencha pour, officiellement, prendre un des cookies se trouvant à proximité de Jane regardant dans les multiplettes avec entêtement, mais, le plus naturellement du monde, en profita pour déposer un baiser sur sa joue. Il reprit place avec un sourire effronté en croquant avec gourmandise dans le biscuit. Mais cette effronterie lui apparu comme un rien lorsque l'infirmière se leva face à lui en commençant à enlever ses affaires. Il arrêta de mâcher, mais bien entendu, ce n'était pas ce à quoi son stupide cerveau reptilien s'était attendu l'espace d'une seconde. Car à peine eut-il le loisir de l'entourer de ses bras, que la douce jeune femme se transforma en... piaf ?

Il eut un mouvement de recul alors que le rapace battait des ailes pour s'envoler. Jane aussi, connaissait plus d'un étonnant tour de magie. Il la regarda s’élever et prendre son envol puis planer au dessus de lui dans le ciel. Prit pas l'étonnement, il ne songeait plus aux deux créatures s'accouplant joyeusement et dont il avait voulu prémunir Jane. Elle finit par redescendre et stagner à son niveau, attendant quelque chose de lui à nouveau. Sous sa forme animale, elle semblait plus claire, ce fut donc assez rapidement, bien qu'un peu hésitant, qu'il lui tendit le bras auquel elle s'agrippa.

Il se mordit plusieurs fois les lèvres, ne sachant pas vraiment ce que l'on était censé dire dans ces cas là. Il avait eut un ami dont la compagne s'était transformée en ours en plein ébat, il allait devoir faire des recherches là dessus de crainte qu'une chose similaire lui arrive et parce qu'il ne pourrait pas en parler à... l'oiseau.*

Vous êtes décidément une petite cachottière. Vous avez un beau... plumage.

*Il hésita, l'oiseau était magnifique, la transformation spectaculaire mais la scène totalement incongrue. Finalement, il se décida à lever sa main libre et à venir flatter la joue de Jane d'un grattouillis dans les plumes.*

Vous pratiquez depuis longtemps ?
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MessageSujet: Re: [Clayton & Jane ] Voyage voyage, plus loin que la nuit et le jour, voyage !   [Clayton & Jane ] Voyage voyage, plus loin que la nuit et le jour, voyage ! EmptyJeu 13 Avr - 22:59

JANE
&
CLAYTON

Voyage, voyage, plus loin que la nuit et le jour, voyage.


*Sa déconvenue plût particulièrement à la jeune femme. De sa gêne, elle tira quelques fiertés. Cachottière elle ? Rien qu’un tantinet, rien de bien méchant en outre. Elle avait juste plus d’un tour dans son sac pour les occasions rares et charmantes. Jane avait toujours aimé surprendre, être là où on ne l’attendait pas. C’était quelque chose qui la revigorait toujours. En l’occurrence, à cet instant précis, elle s’en délectait sans rien n’en dissimuler. Sous cette forme, tout lui paraissait différent, comme si elle percevait les choses sous un autre angle. En somme, sa contemplation du botaniste était en soit plus discrète. Car aucune émotion ne pouvait la trahir, rien. Seule sa fierté de rapace transparaissait, et c’était suffisant.
Au compliment, elle se grandit un peu plus encore. Un paon n’aurait pu se pavaner plus qu’elle. Il flatta sa joue, ce qui eut pour effet de faire étinceler son regard de prédatrice. Etrangement, il n’était plus aussi audacieux. Jane pencha sa tête en signe d’interrogation avant de finalement s’envoler et se poser dans son dos, là où elle se concentra vivement pour reprendre forme humaine. Sa métamorphose encore récente, elle avait besoin de temps et d’une concentration importante, ce qui deviendrait moindre au fil du temps. La jeune femme s’imagina recouvrir sa forme humaine, ses membres, et ses vêtements, de la tête aux pieds jusqu’à accéder à ce souhait. Dos contre le botaniste, elle s’émerveilla une fois de plus de ce qu’elle venait d’accomplir, de ce que cela signifiait sur le plan personnel. Sourire aux lèvres la sorcière observa ses bras et ses mains quelques instants. Il y avait encore quelques restes d’émoi. Une poignée de secondes plus tard, elle se releva pour récupérer sa baguette, bonnet et moufle.*

Non, c’est une victoire récente, répondit-elle enfin dans un sourire.

*Elle prit place à ses côtés et piocha dans la tarte à la citrouille.*

J’aurais pu choisir un animal plus sauvage, à l’image de mon patronus, reprit-elle en tournant son visage vers lui avant de lui souffler, nul doute que cela aurait pimenté vos envies. Sauf qu’une panthère dans les rues de New-York passe difficilement inaperçue. Il me fallait un animal discret, un animal qui symbolise ma liberté, et qui me permette de me fondre dans la nuit noire. En outre, je ne suis plus la victime mais la prédatrice, et c’est une idée fort plaisante.

*La sorcière eut un sourire énigmatique et pensa à tous les bénéfices qu’elle tirerait de cette métamorphose. Sa liberté allait connaître une toute autre envergure, une toute autre dimension. Et si ce n’était pas exaltant alors rien ne le serait. Prenant une nouvelle bouchée de la tarte, la jeune femme se perdit dans la contemplation de toutes les possibilités, et sur un ton absent, continua d’exprimer ce qu’elle ressentait.*

Ces ailes me donnent un certain accès à l’impossible. Vous évoquiez les balais, et en soit, ils forment déjà un potentiel accès aux nuages. Mais voler, c’est différent. C’est embrasser le monde, c’est enlacer le ciel, se perdre devant le coucher de soleil, voler plus près des étoiles et les observer d’un œil nouveau. Je suppose également que c’est une forme d’échappée, la possibilité de s’enfuir à tout moment. Je crois que l’on peut oublier bien des choses en volant. C’est là l’une des tentations les plus enivrantes que je connaisse, murmura-t-elle enfin non sans une œillade entendue et taquine.

*D’humeur un peu plus légère, la jeune infirmière reprit un autre morceau de tarte et en profita pour prendre à son propre jeu le botaniste.*

Vous êtes tombé sur un véritable cordon bleu, mes compliments à Madame. Elle va vous ravir les papilles et surtout votre insatiable gourmandise. J’espère que vous saurez l’en récompenser, poursuivit-elle d’une doucereuse provocation. Vous avez parfaitement raison, il manquait Wendy à votre vie.

*Elle se délecta avant d’être parfaitement repue, car Miss Jane n’avait pas l’estomac bien grand. Il était si facile pour elle de manquer le repas, pourtant cette tarte à la citrouille avait ravi son palais, loin d’être aussi capricieux que celui du botaniste. Afin de digérer tranquillement, elle se resservit une tasse de thé et en fit autant pour lui. Contre son épaule elle vint poser sa tête, tandis qu’elle reposait son regard sur les ombres de Bigfoots qu’elle percevait au loin.*

Confessez-vous Monsieur Ackley et avouez-moi que nous sommes ici pour une préparation psychologique. Si vous attendez de moi une endurance similaire à leurs pratiques, je crains que vous ne me surestimiez, déclara-t-elle le plus naturellement du monde tandis qu’un sourire paraissait malicieusement sur ses lèvres et que ses pommettes se teintaient de rose. C’est une éducation comme une autre mais un peu brutale vous ne trouvez pas ? Leur rythme était assez effréné, je dois dire, assez stupéfiant. Toutefois, ce n’est pas à eux que je demanderais conseil en la matière. L’approche par la joue et l’enlacement me paraissent préférables, décréta la jeune femme presque imperturbable, vous n’êtes pas de cet avis Clayton ? Car j’ai cru m’apercevoir que c’était là vos pratiques ou alors mon imagination me joue de vilains tours.

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Clayton Ackley
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MessageSujet: Re: [Clayton & Jane ] Voyage voyage, plus loin que la nuit et le jour, voyage !   [Clayton & Jane ] Voyage voyage, plus loin que la nuit et le jour, voyage ! EmptySam 15 Avr - 21:20

*Il s'amusa de la voir parader comme un paon. Un rapace vaniteux, voilà un spectacle auquel on n'assistait pas tous les jours, et en se pavanant ainsi, elle redevenait un peu plus humaine à ses yeux. Les animaux, les vrais, étaient d'une franchise qui rendaient inutiles la fierté, un fait qu'il avait appris à leurs contacts. Au moins, il n'aurait finalement rien à lui apprendre en matière de crâneries ! Puis Jane redevint Jane, et ils purent poursuivre leurs échanges.*

J'avoue que je n'aurais pas imaginé un prédateur pour votre douce personne, ni en patronus, ni en animagus qui sont censés être un reflet de notre personnalité profonde. Dois-je me faire du soucis et comprendre que je suis votre proie, finalement ? Bravo pour votre détermination, le processus n'est pas aisé et demande beaucoup de temps.

*Il prit le thé fumant entre ses mains nues pour profiter de la chaleur sur ses doigts. S'il avait été seul, il y aurait ajouté une bonne lampée de sa flasque, mais même s'il minimisait très largement ses addictions, ne les considérant que comme des petits plaisirs innocents, il n'était pas aveugle au point d’omettre qu'un tel geste aurait de quoi alerter la très raisonnable infirmière. Il tenait vraiment à se présenter sous son meilleur jour.*

Puis-je vous demander ce qui vous a motivé à entreprendre cette métamorphose ? Est-ce seulement pour vous évader sans avoir à trop vous éloigner de votre petite sœur où y a-t-il autre chose ? Vous semblez dire que vous êtes maintenant prête à partir en cavale ma chère Jane, je vais donc me tenir prêt à vous cacher à tout moment et préparer votre fuite, sait-on jamais.

*Il lui sourit par dessus son thé sur lequel il souffla avant d'y plonger ses lèvres. Il se détacha d'elle pour faire quelques pas afin de se maintenir en activité, il en profita aussi pour, d'une seule main, inspecter le fond de sa poche pour en extraire difficilement une cigarette (évidemment). Il la coinça entre ses lèvres, l'alluma à l'aide de sa main libre et inspira avec plaisir en fermant les yeux, prenant soin de souffler la fumée dans la direction opposée aux bigfoots. Il rouvrit les paupières sur Jane qu'il toisa d'un air grave.*

Vous vous êtes déclarée au Macusa je suppose ?... Si non, cela signifie que vous allez devoir me soudoyer pour acheter ma discrétion...

*Il arqua légèrement un sourcil, jouant l'homme qui ne sortait jamais des clous, même s'il était évident qu'il prenait sur lui pour empêcher ses zygomatiques de s'étirer en un sourire. Il était curieux de voir de quelle manière Jane allait répondre à son marché.

Elle lui fit ensuite comprendre qu'elle en savait à présent autant que lui sur la reproduction des Bigfoots, ses précautions n'avaient donc servi à rien. Il ne se sentit aucunement gêné qu'elle avance le sujet et, contrairement à elle, il n'était pas près de rougir pour si peu. Mais il avait conscience qu'évoquer ce thème demandait un effort de la part de Miss Jane, laquelle se faisait plus téméraire et assurée dans ses propos à son contact, et ce malgré la douce teinte rosée de ses joues.*

Voyons Jane, je ne suis pas naïf au point de croire que vous, une infirmière, ayez quoi que ce soit à apprendre sur la mécanique de la sexualité. Si je dois éveillez votre curiosité sur ce sujet, je sais très bien que ce ne sera pas par une démonstration animale de la chose, me prenez-vous pour un rustre dénué de toute tendresse ? Quant aux questions d’endurance, peut être est-ce vous qui vous sous-estimez ? Allez savoir si l'on ne serait pas prêt jusqu'à risquer notre santé pour s'adonner, encore et encore, à une activité capable de nous électriser à ce point. Ou alors, vous envisagez cette pratique comme bien moins satisfaisante qu'elle ne l'est en réalité. Mais ceci étant soulevé, au cas où se seraient mes paroles qui auraient induit ces vilaines suppositions à mon encontre, je dois vous recadrer, peut être vous décevoir, allez savoir. Je vous ai promis la plus belle nuit de votre vie, je n'ai jamais eut la vantardise d'affirmer que ce serait parce qu'elle se déroulerait entre mes bras.

*Il déposa sa tasse vide à ses pieds et tira une nouvelle bouffée de sa cigarette en sondant Jane du regard. Un fin sourire énigmatique finit par donner du relief à son visage, suite auquel il ajouta.*

Mais je serais très flatté si un jour vous veniez à le penser.

*Quand il fut question de Wendy à nouveau, Clayton joua lui aussi le jeu, un jeu peut être dangereux d'ailleurs. Son sourire s'élargit avec effronterie.*

Au moins un point sur lequel je dois reconnaître que sa présence est très agréable, si seulement elle bavardait un peu plus, nos déjeuners n'en seraient que plus agréables. Mmmh... vous avez sans doute raison, je me demande comment je pourrais lui témoigner ma reconnaissance pour ses bons soins, lui donner de l'argent me semble bien vulgaire. Je vais devoir me faire plus affectueux, je suppose.


*Dit-il d'une petite voix songeuse, son regard se perdant vers le ciel comme s'il envisageait déjà quelques possibles cajoleries.*
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Jane K. Conrad
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MessageSujet: Re: [Clayton & Jane ] Voyage voyage, plus loin que la nuit et le jour, voyage !   [Clayton & Jane ] Voyage voyage, plus loin que la nuit et le jour, voyage ! EmptyDim 16 Avr - 12:33

JANE
&
CLAYTON

Voyage, voyage, plus loin que la nuit et le jour, voyage.

*Elle lui sourit d’un air à la fois tendre et amusé. Etait-il en train de douter de sa personnalité profonde ? Un avantage inattendu mais qu’elle allait désormais prendre en compte. Il était cependant évident qu’à l’image du botaniste, personne ne la voyait comme prédatrice. Seul Jack en avait conscience, probablement parce qu’ils possédaient une soif similaire. Personne n’était à même d’imaginer un seul instant de quoi elle était capable. Elle-même l’ignorait. En revanche, elle avait conscience de sa détermination ainsi que de son manque de raison dès lors qu’elle se mettait en quête d’un objectif précis. Pour parvenir à ses fins, et notamment pour sauver sa cadette, tout était bon à prendre. Il n’y avait pas de bons ou de mauvais chemins, il y avait un chemin. L’emprunter était une affaire de conscience, conscience qu’elle savait réduire au silence lorsqu’elle le jugeait nécessaire. L’envers de l’iceberg se révélait donc des plus imprévisibles et volages.*

Et c’est le cas, répondit-elle doucement en humant les vapeurs de son thé. Simplement, vous ne me connaissez pas encore suffisamment pour comprendre à quel point ma nature est à la fois l’un et l’autre. Permettez donc que je vous éclaire sur la question. Je n’ai qu’une seule devise : la fin justifie les moyens. En conséquence, j’ai l’ambition d’une prédatrice, d’un rapace. Vous me savez douce, joueuse, câline et dotée d’une grande patience. La panthère sait être une vraie patte de velours comme elle sait être sauvage, à l’image de mon cher caractère. Enfin, je me caractérise par ma liberté et la transparence : or l’un comme l’autre débordent de liberté et savent se camoufler dans la nature. Je vous l’ai dit, Clayton, ma douceur n’a pas toujours été aussi naturelle ou du moins aussi importante. En tant qu’infirmière, j’ai dû la travailler jusqu’à la modeler selon ce que j’attendais de moi-même. Quant au processus, acquiesça-t-elle enfin, il m’a coûtée des années, effectivement.

*Lorsqu’il l’interrogea sur ses motivations, la jeune femme se figea. N’était-ce pas trop lui révéler d’un coup ? Et pourtant, c’était là une occasion de lui prouver sa réelle personnalité, sa face cachée. Jane but une gorgée de son thé dans un silence profond. Elle pesait, tout simplement, le pour et le contre dans son esprit. La voix de Jack y résonna alors. Mais bien entendu, Jack était entièrement contre. Seulement Jack possédait une défiance qu’elle ne partageait pas. D’un autre côté, et ce dès qu’ils avaient mis pieds sur la terre blanche, le botaniste avait requis de l’honnêteté, faisant vœu d’un naturel qu’elle ne pouvait lui refuser. Jane se râcla la gorge et se lança finalement, le regard plongé dans sa tasse.*

La vérité rien que la vérité n’est-ce pas ? Les soins d’Emilie sont coûteux, très coûteux sans compter que nous tenons, mes parents et moi, à son confort. Vous devez probablement vous douter que nous ne croulons pas sous l’argent et je refuse d’observer mes parents se saigner pour voir à la finale la mort de leur fille, conta-t-elle ainsi d’une voix d’abord blanche avant qu’elle ne soit adoucie. J’ai délibérément pris les choses en main pour venir en aide à ma famille, sans que celle-ci n’en ait vent bien évidemment. Depuis cinq ans environ, peut-être plus ou peut-être moins, je me rends chaque samedi soir au … Niffleur Tricheur, pour jouer à différents jeux de cartes, notamment le poker, confessa la jeune femme en portant son regard sur l’horizon. A mes débuts, je possédais la chance du débutant, ce qui ne plaisait guère à mes camarades de jeux. Vous connaissez cette histoire, il me semble vous l’avoir déjà racontée. Jack Stuart, le gérant, m’a secourue et il prit pitié de moi. Nous avons conclu un marché dans lequel il promettait de me rendre maîtresse du jeu, maîtresse des différentes combines.

*Et bien évidemment, elle ne s’attarda pas sur sa part du pacte. Ce n’était pas un mensonge, ni même une omission, rien qu’une carte qu’elle conservait en mains, si toutefois la possessivité et la jalousie venaient à s’infiltrer dans leur conversation. Toutefois, elle était prête à y répondre si la question venait à être posée, qu’il ne leur en déplaise à tous les deux.*

Et bien que je sois sa protégée depuis, les ruelles Newyorkaises me semblent toujours aussi dangereuses, d’où la nécessité de me fondre dans la nuit pour éviter que les mauvais esprits ne me rattrapent. La métamorphose me paraissait être inévitable.

*Jane nota alors le faux emballement du botaniste quant à ses choix pour l’avenir, ses desseins. Ce n’était un secret pour aucun des deux, s’il lui était donné de fuir, elle le ferait. Pour autant, ce n’était pas ses plans premiers, ce qui n’enlevait rien au plaisir qu’elle avait d’entendre sa réaction dans l’hypothèse d’une fuite envisagée.*

En cavale ? répéta-t-elle dans un sourire amusé. Préparer ma fuite ? Dois-je entendre qu’une part de vous non seulement me protégerait, mais serait prête à me suivre ? Rassurez-vous donc, pour le moment, je ne risque rien.

*Son air grave la fit cependant se tendre. Qu’avait-elle dit ou fait pour obtenir un pareil visage ? Puis elle comprit. Un sourire en coin, malicieux, naquit sur son visage. Il saisissait l’opportunité. Qui ne l’aurait pas fait ? Seulement Jane avait d’ores et déjà la conviction qu’il ne la trahirait pas. Son instinct silencieux gageait d’une entièrement confiance sur le sujet. Sa voix se fit alors velours pour répondre à la demande de son cher botaniste.*

Oh mais nul besoin de vous soudoyer. Tout au plus aurez-vous un gage de ma reconnaissance afin de vous faire plaisir. Je n’ai en revanche aucun silence à acheter car je l’ai déjà, et pour cause, vous partagez mes secrets, ce qui vous relie à moi d’une façon … intime, souligna-t-elle en plissant légèrement le regard. Je suis certaine que la confiance que j’y place m’assure de votre loyauté à mon égard, d’autant plus que votre aversion pour la MACUSA me protège de toute délation de votre part. Vous n’aimeriez pas qu’ils me pourchassent, poursuivent ou tout simplement qu’ils viennent me demander des comptes, acheva-t-elle enfin avec défi.

*Sur son apprentissage concernant la sexualité et ses rouages, elle ne sut s’il plaisantait ou non. Pour autant, et pour dissimuler sa gêne apparente, elle répliqua en lui donnant raison.*

Effectivement, mes lacunes portent davantage sur la mécanique du cœur.

*La suite cependant la détendit. Et pour cause, le terme « recadrer » l’amusa fortement. Le botaniste avait de fort drôles espoirs, ou alors il la connaissait fort mal. Recadrable elle serait le jour où les cochons auront des ailes. Or ce n’était pas demain la veille.*

Me recadrer ou me décevoir ? railla-t-elle légèrement dans un grand sourire. L’un est plus ardu que l’autre. Je suis néanmoins ravie de savoir qu’elle se déroulera dans vos bras. Pour le reste, le jugement m’appartient et il n’est nullement perverti par de quelconques attentes ou préjugés.

*Ah l’ego, douce chose que l’ego. Bien que modéré de temps à autres, Jane commençait à cerner celui du botaniste, mieux, elle commençait doucement à l’apprendre. Si comme tout homme la flatterie était hautement la bienvenue, elle supposait toutefois qu’elle avait un goût différent chez lui. Elle n’aurait su expliquer la raison de cette hypothèse, ni même la démontrer, mais elle en avait l’intuition.*

Je saurai le flatter lorsque je jugerai le moment opportun, souffla-t-elle dans une œillade entendue.

*Son sourire demeura face à l’effronterie qu’il lui servait sur un plateau d’argent. Il la provoquait et … cela marchait un tantinet. Pourtant, Jane savait qu’il y prenait un malin plaisir mais ne pouvait empêcher son ego de réagir jalousement et/ou possessivement. Ainsi répliqua-t-elle d’une voix en soit naturelle et neutre, tandis que ses paroles franchissaient ses lèvres un peu trop rapidement.*

Ou tout bonnement lui offrir ce qu’elle attend de vous.

*La conjonction de coordination était de trop, et elle venait de s’en rendre compte soudainement. Jane se mordit la langue pour se punir de s’être trahie aussi facilement, d’autant plus que sa réponse était d’une ambiguïté involontaire. Son lapsus était évident, alors même que la pauvre Jane pensait aux différents apprentissages botaniques. Elle allait désormais devoir arrondir les angles, piégée à son propre jeu.*

Quoi que l’affection ne serait probablement pas de trop, poursuivit-elle alors en défiant un peu plus le botaniste - la meilleure défense n'était-elle pas l'attaque ? -. Vous avez apparemment l’ordre un peu trop facile. Je gage qu’à être plus doux en sa compagnie, vous serez d’autant plus gagnant. Une femme se fait docile lorsque l’affect est touché, vous le savez fort bien. Ne la tyrannisez pas ou vous n’en obtiendrez rien. Elle reste encore une enfant après tout, ou alors, ma vision est pervertie par un possible âge avancé de ma part. Ce que gagerait l’une de mes connaissances, ajouta-t-elle dans un petit rictus en pensant à son vampirique patient.
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Clayton Ackley
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MessageSujet: Re: [Clayton & Jane ] Voyage voyage, plus loin que la nuit et le jour, voyage !   [Clayton & Jane ] Voyage voyage, plus loin que la nuit et le jour, voyage ! EmptyDim 16 Avr - 21:11

Voilà qui en effrayerait plus d'un, et pourtant j'aime assez votre devise Jane. Tout à fait entre nous, je peux même dire que je la partage, lui dit-il sur le ton de la confidence. Vous êtes une personne complexe, je n'en ai jamais douté et ce dès les premiers instants de notre rencontre, mais voilà qui éclaircit un peu plus ce mystère. Qu'est ce que le côté pile de ma douce infirmière cache encore ? Plus j'en apprends sur vous, et plus je veux en savoir... Il est rare qu'une femme suscite autant ma curiosité...

*Il aurait tout autant pu dire « personne », le fait s'appliquant autant aux hommes qu'aux femmes, mais désigner le sexe faible était une provocation de plus. Jane y répondait si bien que leurs échanges se faisaient joutes délicieuses où la confrontation de leur égo ne les dévoilaient que plus. Mais leurs jeux fit place à des confidences plus sérieuses. Mini Jane coûtait cher, une confession à laquelle il se serait attendu, mais non qu'elle prendrait sur ses frêles épaules ce fardeau. L'argent... l'argent méritait qu'on dévie un peu du droit chemin de temps en temps, voir même souvent, Clayton en était convaincu. Lui-même aimait l'argent, un peu trop et uniquement pour sa propre personne, et il comptait bien que les choses demeurent ainsi, c'était l'un de ses nombreux défauts. Il n'était pas avare, il était même fort dépensier tant que cela nourrissait son égoïsme. Ce rapport à l'argent diamétralement opposées à celui de l'infirmière, le mettait suffisamment mal à l'aise pour qu'il perde momentanément toute espièglerie, alors qu'en temps ordinaire l'ironie filtrait toujours entre ses lèvres, même lorsque sa voix se faisait grave.*

Le niffleur tricheur vous dites ? Je ne connais pas cet établissement... Je suppose que bien des hommes rejetteraient une activité aussi sordide et risquée venant d'une femme, je comprends un peu mieux votre défiance à vous engager. Encore qu'il y a « engagement » et « engagements », ceux à court terme ne vous auraient pas causé grand tort.

*Il garda le silence en terminant sa cigarette. Il réduisit celle-ci à un grain de poussière qu'il put laisser s'échapper sans abîmer la majesté des lieux. La ville était sale par essence même et ne méritait pas qu'on gâche sa beauté forgé dans le chaos, mais la nature elle, se devait d'être respectée. Une chose de plus que les non-majs semblaient incapables de comprendre et qui agaçait fortement Clayton.*

Sa protégée ? Vous avez bien de la chance, vous aussi finalement vous avez un homme pour prendre soin de vous.

*Cette réflexion aurait pu être dite par jalousie mais ce n'était pas le cas. Bien sur, Clayton se méfiait de ce que cela pouvait signifier, mais Jane n'avait aucune relation amoureuse, c'était un fait avéré ou alors elle mentait très bien et ses mensonges se portaient sur des choix qui n'avaient ni queue, ni tête. Sa jalousie était à peine titillée, d'autant qu'il s’imaginait déjà un vieil homme bedonnant et vociférant contre les clients mécontent, bien loin de l'homme jeune (chut!), influent et séduisant (re chut!) qu'il escomptait bien être. Pourtant, c'est tout naturellement qu'il poursuivit son cheminement.*

Et que lui donnez vous en échange de ses bonnes grâces ? J'ai donc un concurrent ou un allié si je venais à vouloir vous sauver ! Mais voyons Jane, un honnête homme ne se mouillerait pas dans une affaire aussi trouble. Une chance pour vous que ma loyauté passe avant mon honnêteté, du moins quand l'ami en vaut la peine, car je tiens la morale en haute estime comme vous vous en doutez. Quant à vous suivre... hum... je me considère comme citoyen américain mais aussi citoyen du monde, ici ou là, je suppose que je serais à même de faire un bout de chemin avec vous s'il devenait nécessaire. Je n’appellerais pas ça « vous suivre » mais plutôt « saisir une opportunité », celle de se laisser porter par le vent pour atterrir où le destin nous mène. Une de mes activités favorites.
Ahah !
Dit-il, tonitruant. Donc vous ne niez pas la parfaite illégalité de votre métamorphose, et vous osez en plus ne pas me soudoyer ? Mon honneur vous en empêche je suppose, dans ce cas je me contenterai de la récompense.

*Il croisa ses mains dans son dos et attendait tout sourire, se dandinant très légèrement.*

Je ne suis peut être pas d'accord avec la politique du macusa mais lui et moi sommes en excellent terme. Récompensez-moi Jane, dévoilez-moi ici et maintenant... votre belle magie. Vous m'en avez demandé plusieurs fois, vous m'en avez offert quelques fois mais, à présent, c'est moi qui la réclame. Offrez-moi un tour de passe-passe qui ne soit utile que pour les yeux. Concernant votre recadrage, je ne faisais que souligner que je n'avais aucune attente sexuelle de votre part, dit-il le plus naturellement du monde. Pour le reste, je vous sais suffisamment sincère et spontanée pour croire les yeux fermés à la moindre de vos déclarations.

*Une œillade et un petit sourire soutinrent cette idée.*

N'ayez crainte, je vais suivre vos sages conseils et tenter une nouvelle approche avec cette jeune demoiselle. Je pense que la douceur mérite d'être essayée, après tout, qui me résisterait quand je me fais affectueux ? Quand à son âge, vous exagérez, il me semble qu'elle a bien plus de 21 ans, peut être même frise-t-elle les 22 ! Elle est loin d'être une enfant je vous assure, même si ses traits poupin laissent imaginer le contraire. Vous même n'avez guère plus. Tient maintenant que j'y songe, nous avons du passer quoi... 2 ans en même temps à Ilvermony ?
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MessageSujet: Re: [Clayton & Jane ] Voyage voyage, plus loin que la nuit et le jour, voyage !   [Clayton & Jane ] Voyage voyage, plus loin que la nuit et le jour, voyage ! EmptyVen 21 Avr - 18:15

JANE
&
CLAYTON

Voyage, voyage, plus loin que la nuit et le jour, voyage.

Tout dépend des femmes auxquelles vous me comparez, souligna-t-elle dans une petite œillade entendue, car si j’aime particulièrement surprendre, je n’ai pas la prétention de me croire plus mystérieuse que les autres. Néanmoins, il est certain qu’effectivement les hommes sont de plus grands mystères à résoudre, railla Jane avec un sarcasme non-dissimulée. Je suis heureuse d’apprendre que les hommes vous rendent curieux, Clayton.

*A double sens, bien sûr car une provocation en appelait toujours à une autre. Puis, Jane révéla enfin son secret, et de le partager, elle s’en sentait mieux. La jeune femme n’aimait pas spécialement devoir cacher des choses. En l’occurrence son affection pour son cher botaniste l’amenait naturellement à ne pas vouloir lui mentir. D’une part parce qu’elle n’en voyait pas l’intérêt, d’autre part parce que la vérité et la transparence avaient fait leur preuve plus d’une fois. Parallèlement, elle ne se doutait en rien de « l’égoïsme financier » de son interlocuteur. Et quand bien même, Jane n’irait absolument pas les comparer. Pas parce que c’était lui, mais parce qu’elle estimait sa situation différente, exceptionnelle. Elle avait certes une bonté d’âme naturelle, il n’en demeurait pas que la maladie d’Emily non seulement avait chamboulé sa vie, mais l’avait changé elle aussi. Enfin, derrière l’histoire entière, prouvant ainsi que chaque chose avait sa cause, la jeune femme n’aurait pu le juger, bien au contraire. Pour sa part, Jane avait compris que l’argent amenait à bien des choses, qu’il permettait nombre d’entre elles et pire encore, qu’il lui était d’une certaine façon nécessaire. Et parce qu’il défoulait les foules, elle ne l’appréciait que très peu. A son sens, l’argent n’était pas une valeur sûre.

Lorsque vint la réponse à ce qu’elle venait de révéler, Jane fronça légèrement les sourcils. Ce n’était pas une réaction à laquelle elle se serait attendue. En avait-elle attendu seulement une ? Pas sûr. Pourtant, celle-ci s’approcha délicatement de son ego pour lui tourner autour. « Sordide et risquée venant d’une femme », c’était là des mots qui lui restèrent de longues secondes en travers de la gorge. Mais parce qu’elle tourna sept fois sa langue dans sa bouche, elle n’en répondit rien. En revanche, elle ne put contenir sa réplique lorsque vint la question des « engagements qui ne lui auraient pas causé grand tort ». Là encore, elle se sentit insultée. Lui conseiller le libertinage ou lui laisser entendre que cela ne lui aurait fait aucun mal, la blessa, car Jane n’était absolument pas de ce penchant-là. Vouloir l’amener à faire comme toutes ces femmes qui n’attendaient que cette permission la rendit soudainement bien froide. Elle chercha pourtant à la dissimuler derrière un sourire sarcastique, sans grand succès.*

A cela près que je ne suis pas une libertine, et que je n’ai sûrement pas pour projet de m’offrir à tous les bras qui peuvent m’être tendus. Les engagements à court terme m’auraient procuré un plus grand mal que ce que vous voulez bien soupçonné, mon cher botaniste, et je suis persuadée que vous le savez fort bien.

*Elle se retint d’ajouter quelque chose sur son ego qui devrait se flatter d’être l’exception, estimant qu’elle l’avait suffisamment sous-entendu pour ne pas poursuivre sur cette lancée dangereuse. En outre, elle se sentait soudainement comparée aux autres femmes qu’il avait pu connaître ou alors qu’il connaissait ; pour ne pas dire que cette suggestion entendait qu’il connaissait pleinement son sujet. Jane ferma un instant ses yeux afin de calmer l’amertume de sa voix et de son orgueil. Elle refusait de laisser leurs egos gâcher cette journée, ainsi saisit-elle l’opportunité d’opposer Jack à Wendy. Dans un rictus, elle répliqua avec provocation.*

Je n’ai jamais prétendu le contraire. Jack Stuart est un homme séduisant et fort attentionné à mon égard. Je ne risque absolument rien en sa présence, il veille et vole à mon secours dès que se présentent quelques difficultés. Il a toute ma confiance, acheva-t-elle en braquant son regard dans les prunelles du botaniste.

*La suite ne lui plut que davantage. La jeune femme abandonna ses humeurs pour se moquer ouvertement de la question du botaniste. Les rôles inversés, il aurait profité de la situation, pourquoi pas elle ? Ainsi rit-elle de sa question avant de le laisser poursuivre. « Ami », quel terme intéressant.*

Ce qu’il plaît à un homme, répliqua-t-elle en se levant pour lui faire face. Votre curiosité reprend le dessous mon cher botaniste, et si je ne vous connaissais, je pourrais croire à un soupçon de jalousie. Il y a deux choses importantes chez un homme : son ego et son estomac. Apprenez donc que je passe un soir par semaine à cuisiner pour mon protecteur, à jouer ce rôle de femme au foyer et de fille. Je lui donne de l’affection, ce qu’il n’a jamais pu avoir de son ancien mariage. Et pour vous répondre, non, il n’est pas votre concurrent, du moins pas de la manière dont vous l’entendez, nuança la jeune femme. En outre, mon cher Clayton, votre « amitié » m’honore.

*Ses derniers mots furent suivis d’une révérence à la fois malicieuse et ambiguë, car cette fois, il était fort peu aisé de discerner l’ego du jeu de Jane et inversement. En somme, l’amitié dont il l’affublait l’amusait beaucoup, et elle comptait bien l’en taquiner un peu plus, le moment venu.*

En outre, je retiens l’opportunité que je suis également, reprit-elle espiègle. En conséquence, si je vous suis utile, je n’ai nulle raison de vous soudoyer. C’est un service pour un autre. Sans compter que nous savons tous deux que vous y prendriez un malin plaisir : participer à ma fuite voire à mon kidnapping pour me sauver, n’y a-t-il pas là de quoi glorifier votre ego ?

*Il la prit alors à contrepied, une fois encore. Sa demande la surprit et un léger sourire dénué de tout orgueil ou espièglerie fleurit sur ses lèvres. Le reste n’eut alors aucun effet sur elle, son oreille se faisait distraite. Elle nota cependant la partie sur le charnel et celle sur l’assistante avant de répondre, insolente et incapable de se taire.*

Vous savez parfaitement qu’à trop me défier, je vais me rendre imperméable à votre vous affectueux, le prévint-elle en laissant tomber ses moufles pour en sortir sa baguette.

*Un sort … Comme elle le lui avait précisé plus tôt, elle n’avait jamais usé d’un sort sur la neige, ou dans le cas contraire, elle n’en avait nul souvenir. De la belle magie … sur un matériau jamais utilisé … ce n’était pas une légère pression qui pesait sur ses épaules. Jane baissa la tête et ferma les yeux pour se concentrer, cherchant dans les tréfonds de sa mémoire quelque chose qui pourrait lui être utile. Elle devait trouver un sort de métamorphose ou de modelage, quelque chose qui plairait au botaniste, une touche personnelle à cette journée particulière. Son esprit se braqua alors sur un souvenir lointain, un souvenir de son enfance. Les rires de sa sœur, ainsi que les siens lui parvinrent. La scène réapparut devant ses yeux. Leur mère, baguette en main, modelait les pétales des fleurs de cerisier. Elle leur donnait des formes, des figures jusqu’au « ballet des nymphes », appellation exagérée de deux enfants émerveillées par la danse humaine des pétales. Des êtres dansaient pour eux, tout de fleurs vêtus. Jane fit un effort de concentration supplémentaire pour obtenir la formule utilisée par sa mère et évalua ensuite d’un œil la superficie à sa disposition. Elle n’était pas certaine de pouvoir maîtriser toute cette neige ainsi se focalisa-t-elle sur un cercle moyen, dans lequel ils se trouvaient tous deux. La jeune femme leva très peu sa baguette et vida son esprit, intégralement pour ne garder que le résultat escompté en tête.

Elle entama la formule dans un chuchotement inaudible et pendant une bonne minute, rien ne se passa. L’infirmière en avait conscience et persévéra pour prendre possession des flocons de neige. Une fois qu’elle eut la conviction que le sort fonctionnait, elle poursuivit son incantation et leva ses deux mains dans une lenteur progressive. Des flocons se détachèrent et s’élevèrent doucement avant de s’emballer. Une spirale enneigée les encadra très vite et Jane ouvrit les yeux. Une incantation supplémentaire et les flocons s’immobilisèrent tout autour d’eux. Le plus complexe était à venir pour elle. Maintenant que les flocons étaient détachés, elle allait devoir leur donner forme. Sa concentration atteignit des sommets et quelques secondes plus tard, Jane se mit dos au botaniste pour isoler pleinement son esprit. Là, elle reprit sa formule et ses mains se mirent à mouver comme celles d’un chef d’orchestre. La neige trembla et les flocons suivirent les ordres qu’on leur donna. Sous leurs yeux apparurent à tour de rôle : un Bigfoot, un niffleur, une rose épanouie, Brigitte, un Clayton flasque aux lèvres, elle-même lorsque son orgueil se faisait vif et … Elle se refusa à la dernière image qu’elle avait en tête et laissa retomber les flocons lentement, tandis qu’un léger sourire satisfait trônait sur ses lèvres. Elle avait réussi, peut-être pas autant que sa mère qui parvenait à maîtriser cette magie bien plus longtemps qu’elle. Néanmoins Jane ne pouvait faire mieux sans une certaine pratique, un certain entraînement. Lentement, elle rangea sa baguette, et se baissa pour une fois de plus recouvrir ses mains. Enfin se retourna-t-elle vers lui pour le contempler dans un sourire.*

Un simple tour de passe-passe ne doit sûrement pas suffire à votre appétit. Une si petite récompense ne vous ressemble que bien peu, fit-elle remarquer en plissant légèrement le regard de suspicion avant de reprendre le fil de la conversation. Quant à votre question sur Ilvermorny, sachez que sans connaissance de votre âge, je peux difficilement vous répondre. Je peux néanmoins vous dire que j’ai choisi de rejoindre l’Oiseau-Tonnerre après une longue hésitation. Mais à cette époque, je ne me voyais pas guérisseuse. L’aventure était mon amante, une amante enrichissante, néanmoins silencieuse, souligna-t-elle dans un petit sourire.

*Lentement, elle se râcla alors la gorge et tourna la tête en direction de l’horizon.*

Je ne parle que rarement d’Ilvermorny, avoua-t-elle d’une voix douce, peut-être parce que le mensonge de mon adolescence me rend quelque peu coupable de n’avoir pas su. Ou peut-être parce que l’époque de l’insouciance me manque cruellement. Là-bas, j’étais dépourvue de toute chaîne et mon ambition dépassait de très loin mon orgueil d’aujourd’hui. On ne revit pas le passé, on ne se tourne pas non plus vers lui, je le sais fort bien. Comme je suppose que …

*Et elle tourna à nouveau son visage vers lui, dans un sourire énigmatique.*

… vous allez me dire qu’il n’est pas trop tard pour être insouciante et libre de mes chaînes. Alors j’écoute vos propositions.
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Clayton Ackley
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MessageSujet: Re: [Clayton & Jane ] Voyage voyage, plus loin que la nuit et le jour, voyage !   [Clayton & Jane ] Voyage voyage, plus loin que la nuit et le jour, voyage ! EmptyMar 25 Avr - 0:21

*Il ouvrit la bouche de surprise à sa remarque sur sa curiosité pour les hommes, elle lui faisait un beau pied de nez. Tout sourire, il ne se laissa pas décontenancer bien longtemps et lui répondit après avoir glissé ses mains dans ses poches.*

Les hommes ne sont pas dénués de charmes... Non en réalité, je crois que j'en attends moins, je veux juste en tirer une bonne conversation et quelques amitiés alors que j'attends, ou plutôt je souhaite qu'une femme soit capable de faire palpiter cette petite chose, dit-il en se tapotant la poitrine. Et ne nous mentons pas, la plupart des femmes sont soumises à leur vie, elles se laissent porter par leur quotidien, leur époux, leurs enfants, sans aucune ambition ni caractère, ou alors elles ont autant de profondeur et de conversation qu'un strangulot. N'y voyez pas de la cruauté de ma part, je suis un homme difficile à contenter je pense l'avoir mentionné déjà quelques fois, je ne vise rien de moins que l'exception.

*Il fit non de la tête pour première réponse. Il ne voyait pas quel tort une relation à court terme pouvait causer, à part peut être à la réputation, mais avoir une image un peu sulfureuse est quelque chose que sa grandiloquence appréciait. Il avait toujours considéré que ce n'était que de la bigoterie que de refuser d'aimer des corps, à défaut d'aimer une âme. Clayton était libertin parce qu'il tenait à jouir de chaque plaisir offert par la vie, considérant que celle-ci était bien assez retors pour vous faire souffrir à la moindre occasion. Quand un bonheur même éphémère vous tendait la main, un pragmatisme élémentaire exigeait que l'on s'en saisisse. Mais il était tout disposé à apprendre du point de vue de Jane.*

Sans fausse incompréhension non, je ne vois pas. En quoi mener une telle vie vous aurait causé du mal ? Je crains que ma naïveté sur le sujet mérite qu'on y jette quelques lumières.

*Il plissa les yeux, essayait-elle de le rendre jaloux avec son Jack Stuart ? Un nom ridicule en plus, c'était un nom de souris. Ça ne marchait pas !... très peu. Au pire, il connaissait toutes les plantes capables de rendre un visage pustuleux et ainsi régler radicalement le problème d'une concurrence éventuelle. Définitivement non, Clayton Ackley ne se laisserait pas distancer par un vieux bedonnant (il n'en démordrait pas) en mal de paternité.*

Vous êtes donc toujours aussi dévouée avec les hommes que vous rencontrez le soir. Je me sens de suite moins spécial, d'ailleurs, dois-je jalouser le fait de ne recevoir que votre conversation quand d'autres ont droit à votre cuisine et vos bons soins maternant ? J'ai peut-être abandonné l'idée de me blesser régulièrement un peu vite. Et qu'entendez-vous par m'être utile ? J'ai déjà une Chouette, il me semble que vous l'avez rencontré, ce n'est donc pas d'un autre oiseau dont j'ai besoin.

*Il se rapprocha de son infirmière et se pencha à son oreille pour murmurer*

Et il vous reste encore beaucoup de choses à découvrir me concernant car jouer les princes charmants n'a jamais fait parti de mes plans pour flatter mon orgueil.

*Il recula à nouveau et observa les plis de son visage apparaissant sous la concentration. Jane avait répondu à sa demande non par des mots mais pas son attitude laquelle annonçait qu'elle prenait cette demande très au sérieux. D'abord il ne se passa rien pendant un temps anormalement long, il allait la taquiner en lui disant qu'utiliser ses moufles pour lui offrir un spectacle de marionnettes suffiraient amplement pour cette fois, mais soudain un rideau de flocons les entoura tous deux. Le botaniste se tint prêt à entrevoir un peu de cette magie enfantine qui était devenue une sorte de rituel entre eux, un retour à l'enfance qui s’émerveille devant la magie là où les autres adultes sont devenus blasés. Le rideau tourbillonnant fut mis à l'arrêt, laissant les flocons en suspend ce qui était déjà un fort joli spectacle. Clayton tendit le bras pour toucher cette neige immobile, mais à peine eut-il le temps de frôler un flocon duveteux que le mouvement se refit, cette fois plus ordonné. Les représentations s’enchaînèrent alors, dont certaines étaient chères au cœur de l'aventure qu'ils écrivaient ensemble. Il se retourna vers son ensorceleuse quand le spectacle prit fin et que la neige retomba mollement sur le sol.*

J'ai été très ému de voir Brigitte, dit-il pour rendre l'atmosphère plus légère. J'ajouterais que le choix de mes accessoires était curieux mais, est-ce moi où le spectacle n'était pas censé se terminer déjà ?

*Il sautilla presque sur place en toisant Jane d'un regard qu'il espérait clairement être explicite : une blague sur son âge serait fort malvenue et pourrait même le faire bouder durement pendant 5 minutes, facile.*

J'ai appartenu à la maison de l'oiseaux-tonnerre à partir de 1908. J'étais populaire, rebelle -je dois dire que je portais la cravate mal nouée mieux que personne -, désinvolte, cassant, et relativement épargné par l'acné et, évidemment, je considérais les plus jeunes comme de la bleusaille insignifiante à maltraiter. Une parfaite représentation du cauchemar adolescent en somme.

*Il rangea ses affaires dans son sac à l'aide d'un failamalle vite lancé, le réajusta sur son épaule et commença à redescendre la pente de quelques pas après avoir à nouveau chaussé ses raquettes.*

Vous avez raison ! Mais d'abord...

*Il se laissa tomber, bras en croix, dos dans la neige et commença à balayer le manteau blanc de ses bras et de ses jambes alors que Jane le regardait toujours debout, peut être un peu perplexe. Il tendit le cou en arrière pour répondre à ses interrogations muettes.*

C'était dans le programme, vous vous en souvenez ? Je compte bien vous faire faire tout ce que j'avais prévu. Allons dépêchez-vous de faire votre ange, notre carrosse ne nous attendra pas toute la journée !

*Il se releva en s'époussetant les cheveux avant que ceux-ci ne finisse trempé, prêt à descendre la piste dès que Jane se serait exécuté.*

Et je sais que vous pourriez faire le chemin plus vite mais j'exige que vous gardiez cette apparence humaine que j'affectionne tant, sans vouloir vexer le plumeux en vous, pour que vous m'accompagniez jusqu'au bout de notre périple. J'ai encore 2 ou 3 petits tours dans mon sac.
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Jane K. Conrad
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MessageSujet: Re: [Clayton & Jane ] Voyage voyage, plus loin que la nuit et le jour, voyage !   [Clayton & Jane ] Voyage voyage, plus loin que la nuit et le jour, voyage ! EmptyVen 28 Avr - 22:02

JANE
&
CLAYTON

Voyage, voyage, plus loin que la nuit et le jour, voyage.

Je n’y vois aucune cruauté, rassurez-vous. Après tout, ne suis-je pas moi-même soumise à mon quotidien ? le provoqua-t-elle d’un léger sourire. Et cette exception que vous visez, cher botaniste, est effrayante. Néanmoins, j’espère que vous la trouverez.

*Y avait-il une pointe d’amertume dans la voix de l’infirmière ? Peut-être bien, et pourtant elle n’en était en rien consciente. Pour cause, Jane n’avait aucune prétention quant à devenir et/ou être l’exception tant requise. Au contraire, elle imaginait cette position fortement vertigineuse et elle n’enviait absolument pas la place qu’aurait l’élue, un jour. Et il ne fallait pas voir là un manque d’ambition de sa part. En vérité, c’était un défi qu’elle aurait été capable de relever dans des circonstances différentes, et s’il l’y avait poussée. Or Jane pour le moment continuait à observer et à badiner avec encore quelques réserves, pour ne pas dire quelques appréhensions notamment dues à la gourmandise du botaniste. L’incertitude à chaque nouveau pas se faisait grandissante et la scindait en deux parties distinctes : la résistante contre l’aventurière. C’était comme choisir entre deux opposés tels que le stoïcisme et l’hédonisme.

Et dans ce dilemme cornélien, la résistante venait de gagner un avantage certain suite aux propos du botaniste qui l’étonnèrent voire la déçurent. Ainsi il ne la comprenait pas, il ne cernait pas ce qui pouvait bien l’empêcher de céder. La jeune femme ne sut que lui répondre de prime abord. Elle ne s’était pas attendue à devoir s’expliquer, si bien qu’elle demeura silencieuse une bribe de secondes.*

Mmh … soit… étudions ensemble le cœur de Jane, répondit-elle enfin dans un léger soupir résigné. Il y a deux réponses à votre question : celle du poète et celle du savant. Laquelle voulez-vous en premier ? Commençons donc par le savant, voulez-vous ?

*Elle fit une pause pour chercher la formulation qui l’aiderait à mieux la comprendre. Et fatalement, elle ne put s’empêcher de penser aux paroles du vampire, avec qui des mois plus tôt, elle avait eu une conversation similaire. Mais aujourd’hui, les choses avaient changé, les entretiens avec son « colocataire nocturne » avaient porté leurs fruits jusqu’à pousser à la réflexion la jeune infirmière. Son regard s’était modifié, et pour preuve, elle était là, aujourd’hui, face à lui, en son âme et conscience.*

Le savant, commença-t-elle doucement, dirait que, plus le corps s’éprend d’un autre, moins il est capable d’apprécier le plaisir qu’on lui donne, car il s’éprend encore et encore sans que son désir ne s’assouvisse, il se perd dans cette quête de l’oubli. Un devoir tout autre attendait de moi l’ensemble de mes désirs, conclut-elle dans un sourire avant de poursuivre.
Quant au poète, il vous répondrait que le cœur s’attache que trop vite dès lors qu’on lui accorde un minimum d’attention, et que l’attachement renouvelé à chaque nouvelle promesse est d’un désespoir épuisant.

*Un nouveau soupir ébranla sa poitrine. Jane prit une grande inspiration et se lança dans une tirade honnête mais non dénuée de sarcasme.*

Autrement dit, mon cher Clayton, j’aurais choisi avec soin mes partenaires d’un soir ou deux. Nous aurions échangé de longues discussions car je n’apprécie que peu les esprits vides de toute fantaisie ou philosophie, et j’aurais trouvé en chacun d’eux quelque chose de plaisant, quelque chose qui aurait mérité alors qu’on le développât. Certains m’auraient fait rire, et nous aurions eu une nuit d’enlacement jusqu’au lendemain où la pénombre de l’hôpital aurait repris le dessus. Les appels à l’aide se seraient multipliés et j’aurais répondu à chacun d’entre eux, en espérant pouvoir retrouver une étincelle de rire, de plaisir le soir-même. Je me serais mise alors à chercher le même rire que j’avais connu la veille, j’aurais balayé tout le reste, tout comme j’aurais souhaité de la douceur. Mon partenaire de ce soir-là aurait été tendre pour répondre à mon besoin pressant, il aurait comblé mes attentes d’une si douce façon, qu’une part de moi n’aurait plus eu qu’à espérer le retrouver le lendemain, le ressentir de nouveau. Mon esprit en aurait alors perdu toute vivacité, toute patience et vertu. Voilà comment je me serais attachée à cette routine douloureuse et solitaire. Car c’est là le summum de toute solitude, du moins aurait-ce été la mienne, nuança-t-elle dans un sourire contrit. J’aurais enlacé de nombreux corps qui eux-mêmes auraient chéri le mien pour me retrouver encore plus seule que je ne l’étais déjà. Je me serais perdue, totalement perdue. Maintenant, ajouta-t-elle avec plus de douceur, on m’a rappelé que vivre ce n’était pas s’épargner toute douleur, qu’il fallait se heurter à la vie. Et c’est là ce que je m’efforce d’appliquer. Mais pas au prix d’un enlacement aux mille visages, tous plus inconnus et morbides, les uns que les autres.

*Son regard plongea alors dans les iris du botaniste comme pour y saisir une idée, un sent…, une émotion quelconque, quelque chose qui l’aurait aiguillée. Ce fut à cet instant précis que ses paroles lui parvinrent, et fatalement elle ne put qu’en rire à gorge déployée.*

Mais qu’entends-je là ? Vous vous étonnez de mon refus passé du libertinage, lequel d’ailleurs vous semblez défendre, pour ensuite me demander s’il vous faut jalouser les hommes que je côtoie en dehors de vous ? N’est-ce pas là un non-sens ? le questionna-t-elle avec une incompréhension ébahie. Préférez-vous donc que je vous materne, mon cher botaniste ? Un mot de vous, et vous gagnerez « mes bons soins maternant ». Je m’étais laissée croire que vous préféreriez une évasion plus intime que les formalités amicales que j’honore avec d’autres. Je puis m’être trompée cependant, et je vous prie de m’en excuser le cas échéant.

*Son sourire moqueur illustrait sa nouvelle émotion, elle était comme lunatique en sa présence, sûrement parce qu’elle se faisait violence pour ne pas laisser libre cours à son caractère. Sauf que Jane riait réellement, son amusement n’était pas feint, malgré la provocation de ses paroles. Elle ne comprenait pas l’attitude du botaniste, mais se flatta de cette jalousie soudaine, qu’elle rassura pourtant prestement.*

Et j’entendais par « utile » Monsieur, de servir vos intérêts en vous donnant une excuse pour voyager à mes côtés, un temps, bien que vous n’en ayez besoin. Quant à votre chouette, elle est effectivement fort appréciable et élégante. Je songe d’ailleurs à partager quelques vols avec elle, sauf si là encore vous y voyez une quelconque rivalité.

*Elle roula des yeux avec espièglerie avant de le voir se rapprocher d’elle, dangereusement ? badinement ? orgueilleusement ? Ses mots lui parvinrent et résonnèrent à son oreille comme une mélopée tout sauf charmante.*

Quitte à porter un costume, je ne vous aurais pas donné celui de prince charmant, si c’est là vos craintes. Je veux bien être un cliché, mais il y a des limites, cher botaniste. Si j’avais voulu un prince charmant, je ne serais non seulement pas ici, en votre présence, mais je serais en plus mariée. Or les princes charmants sont dénués de toute fantaisie ou philosophie, ils ne sont donc absolument pas mon genre. Vous vous méprenez tant sur mes espoirs ou mes attentes, très cher Clayton, que vous en oubliez vos propres mises en garde. Je sais ce qu’il en est, je sais ce que j’ai dit, sauf qu’il se trouve que je suis ici en votre compagnie. Alors peut-être est-ce une inconscience de ma part, cependant cela ne fait absolument pas de moi une aveugle, lui souligna-t-elle le regard aussi prétentieux que rieur, au contraire j’en ressens une soif d’apprendre. J’apprends Monsieur Ackley, et vous serez prié de vous en montrer patient !

*La sorcière manqua de lui tirer la langue, bonne enfant, et se concentra plutôt sur sa démonstration de belle magie. C’était une activité qu’elle appréciait particulièrement en sa présence, comme un partage intime entre leurs deux âmes qui ne demandaient qu’à s’évader, d’une certaine façon.
Sa réaction allégea la pression qu’elle s’était studieusement mise et à sa question, elle ne put qu’hausser les épaules, énigmatique.*

Je crois qu’au contraire rien n’est défini à l’avance. Vous m’avez prise de court, alors je m’adapte avec mon savoir, même si parfois il se fait maigre.

*Son sourire se fit léger avant qu’elle n’arque un sourcil face à un pareil regard. Cet homme était aussi susceptible qu’elle. Jane en apprit alors un peu plus sur l’adolescent que Môsieur avait été, dans un lointain passé. Sans mal, elle calcula approximativement son âge et en eût un petit sourire malicieux.*

Autrement dit, vous étiez le plus attirant mais le plus à éviter. Et comme j’étais la « bleusaille », il est donc normal que nous ne nous soyons jamais croisés, du moins pas réellement. Ceci explique donc cela.

*Et elle n’en dit plus. La jeune femme le regarda faire avant de chausser elle-même ses propres raquettes. Elle se retint de lui avouer qu’il n’était pas obligé de porter le sac sur sa pauvre épaule, que la magie pouvait aisément le soulager, seulement elle craignit de le blesser dans son orgueil. Un homme n’appréciait guère qu’on sous-estimât sa force. Pourtant, cette envie se fit plus pressante lorsqu’elle le vit s’écrouler dans la neige. Jane se mordit la lèvre et l’observa s’amuser dans la neige. Les anges …*

Et moi qui pensais être déjà suffisamment angélique, déclara-t-elle en s’exécutant à ses côtés.

*A son tour, elle balaya la neige de ses bras et de ses jambes, rapidement. Comment allait-elle se relever, c’était là, la grande question. Jane jeta un coup d’œil au botaniste et finit par lui tendre la main, pour … quérir de l’aide ?*

Oh non, vous en avez bien plus encore, répliqua-t-elle en s’appuyant sur son aide pour se redresser. Je vous promets de garder forme humaine, si c’est là votre désir. Continuons donc notre périple, je suis prête à m’y laisser entraîner, lui murmura-t-elle dans un souffle au caractère … indéterminé.
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Clayton Ackley
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MessageSujet: Re: [Clayton & Jane ] Voyage voyage, plus loin que la nuit et le jour, voyage !   [Clayton & Jane ] Voyage voyage, plus loin que la nuit et le jour, voyage ! EmptySam 6 Mai - 16:53

*Il écouta son long monologue enclenché après un soupir aussi malavisé que désagréable. Encore une fois, et alors qu'il pensait avoir mis les choses au clair sur ce point, Miss Jane se vexait pour une simple question. Le botaniste aurait donc du, pour lui complaire, hocher la tête bêtement au moindre de ses dires sans jamais la questionner pour chercher à la comprendre et la connaître. Si Jane était déçue qu'il l'interroge encore malgré les précédentes bévues du même acabit qui auraient sans doute du lui faire passer l'envie de s’y reprendre, la déception du botaniste ne pouvait être que plus grande encore. Contrairement à Jane, Clayton était un sorcier sociable et à l'aise en société, une aisance qui lui permettait de camoufler ses failles et qui il était vraiment. En aboyant pour un oui ou pour un non, il y avait peu de chance qu'il ne se laisse aller à briser sa carapace pour la demoiselle.*

En résumé, dit-il d'un ton un peu froid, vous n'avez jamais été tentée par les aventures sans attaches parce que vous ne vous sentez incapable de n'éprouver aucune attente supplémentaire. Il vous suffisait de me répondre ça pour m'expliquer ce que vous ressentiez, la simplicité peut avoir du bon quelques fois.

*Dit-il sans rien ajouter, n'ayant plus aucune envie d'approfondir sur ce sujet alors même que ses propres sentiments étaient bien différents des suppositions de la jeune infirmière.*

Mes propos sur votre entourage masculin tout comme ma plaisanterie sur le fait que je ne souhaite pas jouer les princes charmants ne sont que des boutades. En tout cas une simple taquinerie pour les premiers, et une caricature de la situation que vous avez vous même décrite pour les suivants. Les badineries sont-elles aussi à présent prohibées, ma très chère Jane ?

*Clayton découvrait Jane lunatique à l'extrême, en effet. Ce n'était pas la première fois qu'elle faisait la démonstration de tels excès, mais cette fois supplémentaire, ses propos et surtout son comportement hautain, lui faisait penser à présent que les accrocs précédents n'étaient pas que des accidents isolés. Avec le flegme des personnes qui perdent patience, il releva deux des excès de Jane.*

Vous qui vous vexez quand on cherche à vous connaître, vous voilà en bien mauvaise posture. Vous supputez des choses sur moi et mes désirs que vous présentez comme des vérités alors que vous êtes totalement à côté de la cape. Pour commencer, je pense l'avoir déjà fait remarqué, mais je ne vous ai jamais rien demandé. Deuxièmement, vous n'avez pas même retenu la toute première information que vous avez appris sur moi, à savoir que je suis botaniste, or s'il y a bien une chose dont un botaniste ne doit pas manquer, c'est de patience. Peut être devriez-vous interroger quels désirs, qui vous sont propres, vous tiraillent pour qu'à chaque question que je vous pose, vous en tiriez des conclusions, êtez désagréable et m'accusiez d'impatience, alors que je n'en ai jamais fait preuve durant les moments que nous avons passé ensemble. Je retiens, cependant, que je n'ai pas assez appris de nos échanges précédents, mais vous venez de me corriger avec brio.

*L'instant d'après, elle se montrait à nouveau plus affable, de quoi le décontenancer encore un peu plus. Ne sachant plus sur quel pied danser, l'homme décida de se montrer simplement poli et léger avec mesure, de se comporter simplement avec son naturel de tous les jours. Ni plus, ni moins.*

Aristoloche est fainéante de naissance, elle ne sort que lorsque je lui en confie la mission et encore, en traînant les ailes. Sa passion, dans la vie, est de dormir sur son perchoir en velours et de réclamer du miamhiboux goût mulot. Je l'ai trouvé en Amazonie lorsqu'elle était encore petite, elle avait été victime d'un accident de balai. Je crois que je l'ai trop couvé, si je puis utiliser ce terme pour parler d'un oisillon sans que vous vous fassiez une image mentale de moi bien peu glorieuse.

*Dit-il en s'épanchant un peu plus que prévu sur le sujet de sa chouette, heureux de changer de sujet pour quelque chose de plus léger. Sa chouette était sa seule et réelle bestah dans la vie, elle l'accompagnait fidèlement partout depuis 4 années maintenant.

Clayton gardait son sac sur l'épaule pour pouvoir en tirer à tout moment ce dont il avait besoin. Faire flotter ses bagages, ça allait quand il s'agissait seulement de les mener jusque sur le pallier, en extérieur, en milieu hostile, c'était aussi risqué qu'insensé. Il y avait des choses qu'on ne prenait ni le risque de perdre, ni celui d'en manquer. Après avoir fait leurs anges de neige et relevé Jane, il reprit le périple et descendit de la vallée. Une fois à bonne distance, il se retourna et brandit sa baguette pour personnaliser les représentations. Il ajouta un sourire au sien, lequel lançait d'une aile des boules de neige à la petite silhouette laissée par Jane. Pour celle de l'infirmière, il fit de grand cheveux ondulant dans le vent et un visage mécontent. Amusé, il reprit son chemin sans rien ajouter d'autre qu'un sourire mal contenu à son invitée.

Quelques mètres plus loin, une calèche où était attelée deux sombrals les attendait. Clayton les contourna sans les voir, se doutant que, ne serait-ce que de part son métier, il n'en serait pas de même pour l'infirmière. Il lui tint la porte ouverte avec galanterie, attendant qu'elle se décide à prendre place.*
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MessageSujet: Re: [Clayton & Jane ] Voyage voyage, plus loin que la nuit et le jour, voyage !   [Clayton & Jane ] Voyage voyage, plus loin que la nuit et le jour, voyage ! EmptyDim 7 Mai - 0:21

JANE
&
CLAYTON

Voyage, voyage, plus loin que la nuit et le jour, voyage.

*Si enfant on avait la naïveté de croire que rien n’était irréparable, on apprenait une fois les illusions tombées, qu’il y avait de nombreuses choses sur lesquelles on ne pouvait revenir. Même un retourneur de temps n’aurait pu changer ce qu’elle venait de dire ou l’attitude qu’elle venait d’avoir. Elle-même n’en avait pas réellement conscience. Mélanger sérieux, humour et sarcasme, était audacieux, pour ne pas dire dangereux. Et elle le maîtrisait bien mal. Lorsqu’elle encaissa les différentes réponses du botaniste, elle prit conscience de l’erreur qu’elle venait de commettre. Jane n’avait certainement pas voulu se montrer hautaine, elle ne cherchait qu’à se protéger, qu’à se défendre de ses choix, qu’elle savait pas toujours bons, ni même judicieux. Sa peur de l’échec, de ne pas parvenir à ses fins, entravait bon nombre de ses faits et gestes, entraînant des erreurs et plus encore. Elle avait été déçue de devoir s’expliquer pour sa chasteté, certes, parce qu’elle percevait mal comment on pouvait vouloir courir d’aventure en aventure. Qu’on lui posât la question avait sonné comme une insulte à son oreille alors qu’elle prônait depuis le début – ou plutôt se cachait-elle derrière – le choix de vie qu’elle avait fait pour sa cadette. Jane n’aimait guère que l’on remit ses choix en question, parce qu’elle les savait indéfendables, prétentieux et extrêmes. C’était la peur qui contrôlait sa défensive, aussi pathétique qu’infinie. Et c’était là sa plus grande erreur, sa plus grande faiblesse d’esprit. Jane ouvrit la bouche et la referma, alors même que sa main s’était levée pour l’agripper sans jamais le toucher. Elle inspira longuement et finalement rétorqua dans un souffle.*

Mon esprit est étriqué, mon caractère instable et susceptible, je ne le sais que trop. Mais croyez-moi lorsque je vous dis que je ne porte aucun jugement sur vous. Je me vexe du jugement que l’on pourrait avoir sur mes décisions, sur cette non-vie qu’est la mienne. Effectivement, vous avez raison, je suis tiraillée. Je n’ai cependant pas remis votre patience en cause, mon exclamation n’était qu’une taquinerie là où finalement je cherche à vous faire comprendre autre chose. Ce n’est pas des potentiels amants que j’ai peur, ni des attentes, mais de l’attachement. Rien n’est prohibé, Clayton, et je cherche à vous comprendre quand vous-même vous vous heurtez à mes défauts. Je m’y prends mal, j’en ai parfaitement conscience, mais je n’ai jamais prétendu savoir me comporter en société, ou dans l’intimité ou que sais-je. Vous vous méprenez sur ce que je pense de vous, sur ce que j’attends de vous et … c’est une belle journée qui me rend nerveuse. Etre naturelle, pleine de convictions, me rend nerveuse. Etre en votre présence tandis que vous cherchez à me faire plaisir me rend nerveuse. J’ignore comment vous rendre ce que vous partagez avec moi. Mmh, oui je devrais commencer par m’y prendre à deux fois avant de vous répondre et d’user de sarcasmes avec vous, nota-t-elle finalement en reprenant sa respiration. Je vous prie de bien vouloir accepter mes plus sincères excuses…

*Elle n’était pas certaine d’avoir été convaincante, ni même d’être crue, après tout, elle n’était réellement pas douée pour ce genre de discours, encore moins des excuses. En réalité, elle aurait préféré sauver des vies plutôt que de devoir avouer ses erreurs, s’excuser de cette susceptibilité dérangeante ou de parler de sentiments plus doux. Tout ce qui touchait au cœur et aux désirs la mettait mal à l’aise, pour des raisons toujours plus diverses et prétendues.
Jane écouta finalement l’anecdote sur la chouette et se permit un très léger sourire.*

Vous avez le droit de materner des animaux ou des êtres qui en ont besoin, Clayton.

*L’infirmière suivit ses pas et finalement se retourna pour voir les deux représentations qui ne pouvaient être que réalistes. Pourtant, elle n’aurait pas dit non à une bataille de boules de neige, à une averse d’innocence pour pallier son erreur. Mais la sorcière n’en fit rien et reprit le chemin avant de se figer droite comme un piquet devant les sombrals, lesquels lui apparaissaient pour la première fois. Ces créatures qu’on associait à la mort, notamment parce que celle-ci leur permettait de les voir, étaient aussi squelettiques que macabres.
C’était certes fort injuste pour ces bêtes qui n’avaient strictement rien demandé, mais Jane ne pouvait empêcher l’émotion qui la submergeait. Sans un regard pour le botaniste, elle s’approcha des sombrals et les caressa d’une douce lenteur. Gorge quelque peu nouée, elle les observa longuement comme un éternel rappel à ces corps qu’elle avait vus défiler ou ce corps qu’elle avait justement peur de lire dans leurs regards, si blancs, si vides. Il n’y avait aucun réconfort dans leur apparence et elle savait, comme une réminiscence d’un ancien cours, qu’ils étaient liés à de mauvais présages. Les trouver ici après un tel « moment » avait un effet tristement ironique.

Jane se râcla la gorge après une poignée de secondes et décida de se détourner pour rejoindre le botaniste devant lequel elle s’arrêta. Son regard brillant par le résidu d’émotions qu’elle portait encore, elle le contempla une minute durant avant de prendre place.*

Comment avez-vous trouvé ces sombrals ? demanda-t-elle d’une voix quelque peu rocailleuse. C’est la première fois que je les vois réellement. On associe les sombrals à bien des images, on les craint pour leur rapport à la mort, mais quel est votre avis sur la question ? l’interrogea Jane en posant à nouveau ses yeux sur lui. Est-ce un rappel de l’omniprésence de la mort ou un hymne à la vie ? Je ne vous ai pas remercié de vive voix pour votre manifestation rapide et rassurante, concernant le Père Edgar, ajouta-t-elle dans un sourire coupable. Je suis ingrate avec vous.

*Et elle ajouta encore d’une voix aussi douce qu’ironique.*

L’ingratitude est l’un des plus grands talents de la femme.

*Jane porta à nouveau son regard droit devant elle et laissa un sourire plus chaleureux fleurir sur ses lèvres.*

Vous trouverez à rectifier le tir, n'est-ce pas ? J’escompte à me faire pardonner.
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